Le cancer du sein est la première pathologie féminine à l’échelle mondiale. Il se manifeste sous forme de prolifération incontrôlée de cellules anormales, tant au niveau des canaux lactiques qu’à celui des tissus environnants.
Dans le monde, une femme sur neuf risque d’avoir un cancer du sein et une femme sur 27 risque de mourir des suites de cette maladie. Notons que le premier cancer féminin touche aussi la gent masculine dans 1% des cas.
Si la maladie survient, généralement, après l’âge de 50 ans, elle menace de plus en plus les femmes en âge de fertilité. Silencieuse, son évolution est jugée comme lente et peut même s’étaler sur des années avant d’être trahie par des symptômes et diagnostiquée. L’espérance de vie d’une femme atteinte du cancer du sein dépend étroitement de la typologie de la tumeur (invasive ou non), de son évolution (accélérée ou lente) mais aussi de l’étape dans laquelle la maladie a été diagnostiquée (stade précoce, avancé ou final).
Certes, la prévalence du cancer du sein suit une courbe croissante. Mais le taux de mortalité, lui, ne cesse de chuter en conséquence à la riposte anti-cancer, aux actions de sensibilisation, au dépistage précoce, au diagnostic à temps ainsi qu’à l’avancée scientifique et médicale en matière de lutte contre ce fléau.
Le cancer du sein diffère d’un cas à un autre, et ce, selon une typologie bien définie et suite à laquelle les médecins spécialistes en cancérologie et en oncologie décident du traitement approprié au cas par cas.
Invasif ou non invasif ?
En effet, l’on distingue deux groupes de cancers du sein : les cancers non-invasifs et les cancers invasifs.
Dans le premier groupe, le «carcinome canalaire in situ» représente le cancer non invasif le plus fréquent. Il altère essentiellement les canaux de lactation. Dépisté à temps, il est curable dans près de 100% des cas. Mais à défaut d’un diagnostic à temps et d’un traitement approprié, il risque de se convertir en cancer invasif et s’infiltrer ainsi dans les autres parties du sein.
Dans le deuxième groupe, il s’agit des cancers qui touchent les tissus entourant les canaux de lactation. A défaut d’un traitement à temps, la maladie peut envahir d’autres organes comme les poumons ou les os, entraînant ainsi un stade métastasique. Parmi les cancers invasifs l’on cite le carcinome canalaire non traité, le carcinome lobulaire, le carcinome inflammatoire, le carcinome médullaire, le carcinome colloïde, le carcinome tubulaire et le carcinome papillaire. Notons, de surcroît, que la maladie de Paget figure, elle aussi, sur la liste des cancers invasifs. Elle se manifeste par une plaie située au niveau du mamelon et qui résiste aux traitements.
Mutations génétiques héréditaires ou acquises
La principale cause du cancer du sein est la mutation d’un gène, soit de génération en génération —et donc d’une cause purement héréditaire—, soit suite à une mutation d’un gène, survenue suite à une exposition à des radiations ou à des produits toxiques comme les produits chimiques et les métaux lourds. Ce sont les gènes Brca1 et Brca2 qui sont les plus concernés par ces mutations et donc les plus responsables du cancer du sein et du cancer de l’ovaire.
Un antécédent au cancer du sein doit, nécessairement, être pris en considération. Aussi, une femme ayant été atteinte par un cancer du sein présente-t-elle un antécédent à la maladie et peut être sujette à une récidive. Par ailleurs, une lésion au niveau du sein, une grossesse tardive (soit après l’âge de 35 ans), une puberté précoce (avant l’âge de 12 ans), une ménopause tardive (après l’âge de 55 ans), une radiothérapie subie avant l’âge de trente ans constituent autant de facteurs qui peuvent avertir les personnes à risques. Autres facteurs à risque non moindres : le surpoids ou l’obésité post-ménopause, la sédentarité, l’alcoolisme ainsi que la prise d’une hormonothérapie substitutive à la menstruation après la ménopause ainsi que le recours prolongé à la pilule contraceptive.
Les symptômes du cancer du sein se résument généralement en l’apparition d’une boule palpable, fixe soit-elle ou mobile mais pas forcément maligne. Il peut s’agir aussi d’un écoulement spontané, provenant du mamelon, d’une rétraction de ce dernier, d’une modification spontanée de l’aspect de la peau du sein atteint, notamment un durcissement cutané, d’une rougeur, d’une desquamation autour du mamelon ou de tout changement inhabituel de l’aspect du sein.
Une bonne hygiène de vie et une dose de vitamine D
Pour prévenir le cancer du sein, mieux vaut opter pour une bonne hygiène de vie, fondée sur une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, un sevrage tabagique et alcoolique ainsi que la minimalisation de l’utilisation des produits chimiques chez soi. La lutte contre le cancer, d’une manière générale, doit être une lutte collective, qui implique les membres d’une société. Il s’agit d’un sérieux problème de santé publique dont les impacts économiques, sociaux et psychologiques sont plus qu’insoutenables. Les spécialistes recommandent même une dose régulière de vitamine D, laquelle dose serait prescrite sur ordonnance médicale. S’agissant des femmes présentant des mutations des gènes précités, des médicaments à titre préventif peuvent leur être prescrits par le médecin.
Place à l’examen par autopalpation !
Cela dit, la meilleure mesure préventive du cancer du sein demeure incontestablement le dépistage précoce de la maladie ; un dépistage qui consiste en l’examen par autopalpation du sein en quête d’une éventuelle boule fixe ou mobile, une palpation effectuée par le médecin ou par un professionnel de la santé comme les sages-femmes ; la mammographie et l’échographie mammaire.
Le traitement du cancer du sein dépend étroitement de la typologie de la tumeur, de son évolution et de son stade au moment du dépistage. La solution chirurgicale consiste en le recours à la mastectomie partielle ou totale. La première permet d’extraire la tumeur et les tissus environnants tout en préservant le sein. La deuxième consiste en l’ablation totale du sein affecté. Cela dit, une reconstruction du sein peut être effectuée au moment de la mastectomie ou ultérieurement, et ce, à titre purement esthétique. La radiothérapie, elle, est préconisée en cas de mastectomie partielle afin de détruire les éventuelles cellules cancéreuses restantes. De même pour la chimiothérapie qui est utilisée —dans la majorité des cas— après la chirurgie. Son administration dépend de la décision du staff médical. Quant à l’hormonothérapie, elle permet le blocage de la production des hormones si ces dernières représentent un point de force pour les cellules cancéreuses. L’idée étant donc de fragiliser le cancer en le privant des hormones desquelles il se nourrit.
Par ailleurs, la thérapie ciblée s’impose dans le cas où les cellules cancéreuses seraient renforcées par l’effet du gène HER2. Un médicament spécifique peut donc être administré par voie intraveineuse afin de stopper l’action de ce gène. L’immunothérapie consiste, par contre, à renforcer le système immunitaire du malade afin de l’aider à maîtriser sa maladie et affaiblir son ennemi. Plusieurs traitements sont déjà disponibles à travers le monde, ce qui est à l’actif de l’avancée scientifique et médicale dans ce domaine de recherche.
* Source : https://www.passeportsante.net
https://www.cancer.be