Le secteur des eaux conditionnées est toujours dans une dynamique de réalisation en dépit de la crise économique et financière que traverse le pays.
A partir des années 1990, un réel changement s’est opéré dans les habitudes du consommateur lequel changement s’est traduit par le recours croissant aux eaux minérales, alors que ces dernières ne faisaient pas partie du quotidien du Tunisien, et jusqu’à une récente période, elles étaient, principalement, consommées par les personnes malades et les femmes enceintes.
En revenant sur l’historique de la genèse des unités de production, on constate que le captage de la première usine de mise en bouteilles en Tunisie a été réalisée au cours de l’année 1963. Leur nombre a augmenté d’une manière significative, d’une année à l’autre, pour atteindre quatre unités en 1977, contre six en 1989 et 28 unités de conditionnement d’eau en 2018, qui sont localisées dans 12 gouvernorats, dont la majorité se trouve à l’intérieur du pays. Entre 2000 et 2018, on a enregistré un taux d’évolution de 163% de ces unités.
Un secteur qui a le vent en poupe
Selon une récente étude publiée par l’Office national du thermalisme et de l’hydrothérapie (Onth), 53,33% des eaux conditionnées sont des eaux minérales naturelles, contre 27% pour l’eau de source, 10% pour l’eau de table, et 3% pour l’eau minérale naturelle gazéifiée. Le constat qu’on peut tirer de ces chiffres est que le secteur du conditionnement des eaux minérales a connu une évolution fulgurante au cours des dernières décennies. Sa performance peut se résumer en quatre chiffres : 2.111 millions de litres d’eau minérale et 1.293 millions de bouteilles d’eau ont été vendus en 2018 sur le marché par les différentes unités, 192 litres d’eau minérale sont consommés par an et par habitant et la Tunisie occupe le 5e rang mondial sur le plan de la consommation individuelle par tête d’habitant.
Toujours selon les chiffres avancés par l’Onth en 2018, le top de vente est enregistré pendant les mois du juin (165,02 millions de litres), juillet (167.02 ML), août (168.54 ML) et septembre (166,5 ML). Idem pour les bouteilles : 113,6 millions de bouteilles ont été vendues pendant le mois de juin, contre 113,9 en juillet, 114,3 en août et 115,07 en septembre. En termes de vente, on a enregistré un taux d’évolution de 627% entre 2000 et 2018. Mais le chiffre le plus important était au niveau de la consommation individuelle qui a connu un taux d’évolution de 562% entre 2000 et 2018. Pour sa part, l’évolution des ventes en millions de litres entre 2017 et 2018 a connu un taux de 30,7%, contre 30,76% pour celle de la consommation individuelle.
Evolution des investissements
Les principales activités économiques en rapport avec le secteur des eaux conditionnées en Tunisie se rapportent aux domaines de la mise en bouteilles dans les unités, le transport à partir de l’usine, le dépôt et stockage (dépositaires) et les ventes au détail.
Pour le premier secteur, en 2018, on enregistre un chiffre d’affaires de 782 millions de dinars avec la création de 3.950 postes d’emploi. Pour le transport, le chiffre d’affaires a atteint 41 millions de dinars, soit 7% du total du secteur, avec 200 postes d’emploi générés. S’agissant du dépôt et stockage, on enregistre un chiffre d’affaires de 58 millions de dinars (soit 10% du total du secteur) et 300 postes d’emploi. Finalement, pour la vente au détail, le chiffre d’affaires enregistré est de 100 millions de dinars (soit 18%) avec la création de 500 postes d’emploi.
S’agissant des investissements dans le secteur, l’étude indique que plus de 103 millions de dinars ont été injectés dans ce secteur durant la période 2010-2015. Pas moins de 86.7MDT ont été investis entre travaux de rénovation et d’extension (1MDT) et travaux de création de nouvelles unités (85.7 MDT), en 2018. Les investissements projetés en 2019 dans le secteur des eaux conditionnées sont de l’ordre de 12.3 millions de dinars répartis comme suit: 4.2 MDT pour la réouverture de l’unité Malina-Siliana et 8.1MDT pour la nouvelle unité à Sidi Bouzid «Didon Alissa».
Pour les investissements prévus après 2019, suivant les demandes d’investissements déposées auprès de l’Onth, 13 nouvelles demandes d’investissement dans le secteur ont été d’ores et déjà examinées par la Commission des eaux conditionnées (Copec) et seront implantées dans 10 gouvernorats, à savoir Kairouan, Le Kef, Béja, Zaghouan, Mahdia, Sousse, Siliana, Sidi Bouzid, Ben Arous, Tataouine.