Signature de l’accord définitif de la création du Cluster (CMT) martime tunisien, le premier en son genre dans le continent africain et sur la rive sud de la Méditerranée. Accords de partenariat à l’échelle nationale et internationale entrant dans le cadre de la facilitation des relations entre le CMT et les entreprises et les laboratoires de recherche des pôles dans le domaine de l’économie bleue et leurs homologues tunisiens.
Comme nous l’a indiqué le commandant Ezzeddine Kacem, président-fondateur du Cluster maritime tunisien (CMT), un accord définitif portant sur la création du CMT, le premier en son genre dans le continent africain et sur la rive sud de la Méditerranée, a été signé le jeudi 17 octobre par le secrétaire général du gouvernement.
Le CMT, poursuit-il, réunit en son sein la totalité des composantes maritimes de la Tunisie et identifie les pistes de coopération entre les acteurs de ces différents secteurs maritimes. Il s’agit, en fait, d’un forum de réflexion idéale pour influencer positivement la stratégie maritime nationale et mettre en place les textes législatifs et réglementaires à sa promotion.
Changer les mentalités
Le CMT devrait jouer le rôle d’interface avec le grand public pour le sensibiliser aux activités liées à la mer. D’où la nécessité de changer les mentalités des citoyens tunisiens pour les encourager à investir dans les activités maritimes et exploiter les nouvelles énergies renouvelables. A noter que la Tunisie dispose de 1.348 km de littoral qui constitue un carrefour entre la Méditerranée orientale et occidentale. Ce littoral est exploité dans les activités de la pêche et du tourisme nautique.
Une stratégie durable relative à l’économie et l’intelligence bleue en Tunisie est mise en place dans le cadre du projet «Quai 216» qui a élu domicile à Tunis (Le Kram), en tant que Campus d’affaires et d’intelligence bleue en Tunisie, et ce, pour contribuer à l’orientation stratégique de notre pays vers le développement durable et inclusif de l’économie bleue.
Ce projet consiste à créer une structure d’interface. Campus d’affaires et d’intelligence dénommé «Quai 216», il est orienté vers les secteurs de l’économie bleue et vise plusieurs objectifs dont principalement la création d’une synergie et d’une complémentarité entre les différents acteurs nationaux, régionaux et internationaux (Etat, ONU, institutions, structures d’appui, ONG, centres de recherche, secteur public), essentiellement dans les domaines de l’énergie, la pêche et l’agriculture, la biotechnologie, les fonds marins et le transport maritime.
Le partage des compétences
D’autres objectifs sont visés, dont notamment le soutien de la recherche et de l’innovation technologique et de l’entrepreneuriat social, la contribution à maintenir les compétences et les chercheurs sur le territoire africain, l’établissement d’un data base d’informations (big data) où les données statistiques et les indicateurs aident à fonder les politiques et les orientations stratégiques nationale et régionale afférentes à l’économie bleue ainsi que leur suivi et leur évaluation.
Le projet Quai 216 vise aussi la création d’une plateforme «média 360 degrés» permettant à la population africaine et Ouest-méditerranéenne d’avoir une conscience collective de l’économie bleue et de ses potentialités existantes, le partage de compétences sur les projets ouest-méditerranéens et africains avec des mises à disposition réciproque d’expertises spécialisées tournées vers l’économie bleue ainsi que le renforcement de la dynamique collective, notamment via des événements et manifestations conjointes afin d’accélérer les transferts et la création des valeurs économiques bleues.
Cinq accords de partenariat à l’échelle nationale et internationale ont été établis par le CMT. Le premier a été signé à Tunis-Carthage le 26 juin 2019 entre le CMT et l’organisation internationale «World-Ocean-Council» basée à Hawaï (USA) représentée par son président Paul Holtus. Le second a été signé à Palerme le 27 juin 2019 entre le CMT en tant que partenaire associé avec l’Union européenne (Ouest-Méditerranée).
Ressources biologiques marines
Le troisième à été signé le 11 septembre 2019 à Tunis-Carthage entre le CMT et le cluster maritime français en présence de M. Denis Robin, secrétaire général de la mer en France. Le quatrième accord à été signé le 1er octobre 2019 à Toulon (France) entre le CMT et le pôle de compétitivité Mer Méditerranée.
Le cinquième accord de partenariat a été conclu, quant à lui, récemment, entre le CMT et le Setap-Tunisie (promoteur du projet Quai 216 sur l’intelligence bleue), représenté par son directeur, M. Lazhar Bali, ainsi que l’université de Sfax représentée par son président M. Abdelwaheb Mokni.
Tous ces accords, nous confie le président-fondateur du CMT, visent une meilleure coopération pour faciliter les relations entre les entreprises et les laboratoires des pôles de compétitivité et leurs homologues tunisiens, pouvant mener au montage et la réalisation de projets dans les domaines des ressources biologiques marines (pêche, aquaculture et biotechnologie), de la préservation et de la protection de l’environnement marin (qualité des eaux, lutte contre la pollution, réduction du taux de soufre et d’azote des navires stationnant dans les ports, électrification des quais), du développement du secteur du transport maritime et des infrastructures portuaires, des ports de commerce, de pêche et de plaisance, du développement du secteur du tourisme et des industries nautiques, de la sécurité et de la sûreté maritime, de la formation dans les métiers maritimes et enfin le développement de la culture maritime chez les jeunes Méditerranéens.
En conclusion, la création du cluster maritime tunisien (CMT) pourrait aboutir à la création d’un ministère spécifique au secteur maritime, à la restauration de notre marine marchande, de la flotte de pêche et du tourisme de plaisance.
A propos de la réalisation du port en eaux profondes d’Enfidha, le commandant Ezzeddine Kacem, président fondateur du CMT et président de la commission de suivi de la réalisation du port en eaux profondes d’Enfidha et de la zone logistique, nous a indiqué que depuis les 7 derniers mois, une société de la réalisation de ce port a été créée et le dépouillement des appels d’offres internationaux va être achevé incessamment en vue de désigner l’entreprise à vocation internationale chargée de l’exécution des travaux de réalisation de ce port qui devraient débuter au mois de décembre 2019.