La mutation des gènes Bcra1 et Bcra2 représente l’un des plus grands facteurs à risque, favorisant le cancer du sein. Il l’est aussi pour le cancer de l’ovaire. Ce dernier constitue le 7e cancer féminin et la 4e cause de décès par le cancer chez les femmes. Un cancer silencieux, qui passe inaperçu jusqu’au jour où des symptômes alarmants reflètent son évolution vers des stades nettement avancés. L’espérance de survie est de 5 ans dans 45% des cas.
En effet, ce cancer touche un ovaire, ou l’une des deux glandes fondamentales à la fonctionnalité de l’appareil génital féminin. Les ovaires ont pour fonction la production et des ovules et des hormones sexuelles. Altéré par un cancer, notamment par une tumeur provoquée par la mutation des cellules ovariennes en des cellules cancéreuses, l’ovaire risque, à défaut d’un dépistage et d’un diagnostic précoces, d’être ravagé par la maladie, voire d’être détruit, ce qui ouvre la voie à la maladie de se proliférer dans les organes environnants et même ceux éloignés.
Et pour percer le mystère relatif à la nature de la tumeur, il faut, d’abord, connaître les composants d’un ovaire. Cette glande se compose, en effet, de plusieurs couches de tissus. L’épithélium enveloppe l’ovaire de l’extérieur. Le stroma est le tissu le plus consistant. Il donne à cet organe son volume et joue le rôle de protecteur des cellules internes. Les cellules germinales sont, quant à elles, les cellules capitales puisqu’elles assurent les deux fonctions fondamentales de l’ovaire à savoir la production et des ovules et des hormones sexuelles.
C’est à partir de ces données basiques que l’on peut discerner plusieurs types de cancers ovariens, lesquels émanent de la mutation cellulaire de l’un des tissus précités.
Trois cancers ovariens
Ainsi, les tumeurs épithéliales, par exemple, correspondent à 90% des cancers ovariens. Néanmoins, 10 à 15% de ces tumeurs sont dites «frontières» vu qu’elles concernent la partie extérieure de l’ovaire. Aussi, et dans la majorité des cas, le traitement se limite-t-il en la seule intervention chirurgicale afin de délester l’ovaire des tumeurs qui rongent sa couche extérieure.
Les tumeurs germinales et autres, stromales ne représentent que 10% des cancers de l’ovaire. Elles surviennent, surtout, chez les jeunes femmes voire chez les adolescentes. Leurs traitements impliquent d’autres techniques et disciplines médicales.
Evolution et gravité
A ses débuts, le cancer ovarien se définit en tant que petite tumeur qui ne modifie même pas la morphologie de l’organe. Mais à défaut de dépistage et de traitement, elle prend de l’ampleur au fur et à mesure qu’elle grossit. Son évolution est telle qu’elle risque de détruire l’épithélium. Dans ce cas, les cellules cancéreuses envahissent, foncièrement, d’autres organes environnants comme le deuxième ovaire, la vessie, l’utérus et le rectum, d’où la gravité de cette maladie. Pis encore : si le cancer se propage jusqu’à la membrane protégeant l’abdomen, on parle donc de métastases régionales. Non traité, il se prolifère à pas sûrs pour atteindre des organes éloignés comme les poumons, le foie ou encore le cerveau. Dans ce cas, il s’agit de métastases à distance.
Et c’est durant les stades avancés que des symptômes se manifestent pour alerter la malade et son médecin sur un danger ravageur ; des symptômes qui comptent des troubles digestifs (ballonnement, nausée, problèmes de transit intestinal, perte d’appétit), des troubles gynécologiques (troubles du cycle menstruel, saignements vaginaux, pertes vaginales atypiques) et/ou des signes liés à l’augmentation du volume de la masse tumorale comme une sensation de pesanteur au niveau de l’abdomen, l’augmentation inexpliquée du volume de ce dernier, un problème d’incontinence, etc.
Le facteur héréditaire est à prendre au sérieux tout comme dans le cas du cancer du sein. Aussi, en présence d’un antécédent familial, mieux vaut prévenir que guérir et opter pour un dépistage précoce et pour un suivi médical aussi régulier que personnalisé. Autres facteurs à risque non moindres : une puberté précoce, une ménopause tardive ou la prise de traitements hormonaux substitutifs au cycle menstruel ; soit les mêmes facteurs à risque notables pour le cancer du sein.
Examen clinique, échographie, IRM et biopsie
Le diagnostic —quoique le plus souvent tardif— consiste en la palpation des chaînes ganglionnaires aussi bien au niveau de l’abdomen que des seins, dans l’optique de dépister une masse anormale. Cet examen clinique nécessite aussi un examen par toucher rectal et autre, vaginal afin de déceler une éventuelle anomalie. L’échographie endo-vaginale confirme ou infirme l’hypothèse d’un cancer de l’ovaire. D’autant plus qu’elle permet de repérer d’éventuels kystes et, par conséquent, de les traiter à temps. Quant à l’examen par IRM, il permet de savoir l’étendue de la maladie. Un bilan sanguin s’impose aussi afin de vérifier la production de la molécule CA 125, laquelle —et dans le cas de valeurs excessives— peut confirmer la présence d’une tumeur. Enfin, l’examen anatomo-pathologique, réalisé grâce à la biopsie, permet d’affirmer le diagnostic et de déterminer la nature de la tumeur.
Chirurgie et/ou chimiothérapie
Pour traiter le cancer de l’ovaire, les spécialistes recourent à la chirurgie et/ou à la chimiothérapie. L’intervention chirurgicale a nettement prouvé son efficacité contre le cancer de l’ovaire. Elle consiste ou bien en l’ablation des ovaires et de l’utérus ou bien en le retrait des ganglions environnants des ovaires dans le bassin abdominal.
Quant au traitement par chimiothérapie, il peut être indiqué comme traitement néo-adjuvent, dans l’optique d’atténuer la taille tumorale et de freiner la multiplication des cellules cancéreuses avant toute intervention chirurgicale. La chimio peut compléter les résultats d’une chirurgie réussie. Dans les cas présentant des stades très avancés, seule la chimiothérapie est indiquée afin de ralentir au maximum l’évolution de la maladie.
* Source : https://www.sante-sur-le-net.com