Parmi les cancers qui touchent essentiellement la femme figure le cancer du col de l’utérus. Cette maladie, quoique caractérisée par une prévalence réduite, résulte dans 90% des cas de l’atteinte des muqueuses vaginales et utérines par le virus dit «Papillomavirus humain» ou HPV. Ce virus se transmet via les rapports sexuels. Il a tendance, dans 90% des cas, à s’estomper spontanément. Mais dans les 10% des cas restants, il risque de se nicher dans les muqueuses pendant une dizaine ou une quinzaine d’années, favorisant ainsi la mutation des cellules en des cellules cancéreuses et pouvant même provoquer des lésions précancéreuses. Il représente ainsi le principal facteur à risque du cancer du col utérin, et ce, dans 70% des cas.
Compte tenu de sa faible prévalence par rapport aux autres cancers féminins, il en est classé 12e. L’espérance de survie après le diagnostic est de l’ordre de cinq ans dans 67% des cas. Notons que la lenteur de son processus évolutif conduit souvent à un diagnostic tardif, soit durant la cinquantaine.
Il faut dire que le dépistage précoce de cette maladie a permis, depuis des années, de réduire de 50% le nombre de nouveaux cas et celui des décès dus à cette maladie. L’on estime qu’un dépistage systématique, mené grâce à la technique du frottis cervico-utérin, serait même capable de faire chuter la prévalence de cette maladie de 90%.
Mauvaises habitudes sexuelles
Outre l’infection par le HPV, d’autres facteurs sont susceptibles de préparer le terrain au cancer du col utérin. Les spécialistes cernent la précocité des rapports sexuels, des rapports sexuels effectués avec plusieurs partenaires, le tabac, l’infection par le VIH/ Sida, la prise de médicaments immunosuppresseurs, plusieurs grossesses, la prise prolongée de la pilule contraceptive mais aussi le fait d’avoir d’autres maladies sexuellement transmissibles (MST) dont l’herpès génital. Parmi les facteurs précités, certains peuvent être évités à travers une vie sexuelle saine et le recours à une contraception présentant le moins d’effets nocifs que possible.
Frottis et pistes de diagnostic
Le dépistage précoce du cancer du col utérin ou plus exactement de la présence de lésions précancéreuses — mais pas forcément une tumeur au sens propre du terme — garantit, dans la majorité des cas, une forte chance de guérison et la prévention du cancer du col utérin. Un simple examen par frottis cervico-utérin permet au biologiste de déceler les éventuelles lésions précancéreuses et de les traiter bien avant qu’elles ne se transforment en une tumeur proprement dite.
Certes, le cancer du col utérin ne présente pas de symptômes alarmants surtout durant sa phase primaire. Toutefois, des symptômes quoique non spécifiques orientent souvent le médecin vers le bon diagnostic. En effet, les métrorragies (ou des saignements vaginaux en dehors de la période menstruelle), des douleurs ressenties pendant les rapports sexuels, des pertes vaginales blanches, des douleurs au niveau du bas-ventre, une difficulté à uriner, des douleurs lombaires constituent des pistes à prendre au sérieux. Ces symptômes peuvent relever de la présence persistante du HPV dans les muqueuses utérines.
Le diagnostic comprend, outre le frottis et donc l’analyse biologique d’un échantillon de cellules, la coloscopie : il s’agit d’une technique qui permet de visionner, à l’aide d’un tuyau qui se termine par une minuscule lampe, d’éventuelles lésions précancéreuses ou encore une tumeur. La biopsie conique consiste, quant à elle, en le prélèvement d’un fragment conique desdites lésions. Loin d’être une simple technique de dépistage, la biopsie conique s’avère être un traitement en lui-même dans la mesure où elle peut même retirer la totalité des lésions précancéreuses.
Chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie
S’agissant de la prise en charge, elle consiste en l’administration de l’un des traitements préconisés pour le traitement du cancer, à savoir la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Ces traitements peuvent être combinés ou prescris séparément, et ce, dépendamment de l’état du patient et de la spécificité tumorale.
La chirurgie est généralement effectuée dans le cas d’une tumeur limitée. Il existe, en effet, quatre techniques d’interventions possibles. La colpo-hystérectomie élargie consiste en le retirement de l’appareil génital, notamment l’utérus, les ovaires et la partie supérieure du vagin. L’ablation des réseaux ganglionnaires proches de l’utérus prévient la prolifération des cellules cancéreuses via les ganglions. Par ailleurs, l’hystérectomie ou l’ablation de l’utérus est recommandée dans le cas où les tumeurs détectées seraient de très petite taille. Enfin, la trachélectomie représente, par définition, l’ablation du col utérin et son remplacement par un petit orifice afin de permettre l’évacuation des saignements menstruels. Notons que cette technique n’est appropriée qu’aux cas présentant des tumeurs d’une taille maximale de deux centimètres.
Pour ce qui est de la radiothérapie, elle cible via des rayons ionisant la tumeur, voire une partie bien définie afin de détruire les cellules cancéreuses. Cette technique peut être externe (les rayons sont orientés sur le corps) tout comme elle peut être intérieure ( à l’intérieur du corps de la patiente).
Quant à la chimiothérapie, elle est indiquée comme traitement pré-chirurgical visant à atténuer la taille tumorale ou comme traitement principal dans le cas où les cellules auraient proliféré dans les organes et les tissus avoisinants ou dans les cas métastasiques.
* Source : www.sante-sur-le-net.com