Désormais, pour prendre un taxi, on se rabat sur la Toile…
Le «calvaire quotidien des taxis individuels introuvables» va-t-il disparaître ou, du moins, perdre de son acuité en Tunisie ? La question mérite d’être posée au lendemain de l’avènement récent de l’expérience du «taxi online ». Pour ceux qui n’en ont pas eu vent encore, il s’agit d’une formule technologique qui consiste à réserver sa course sur la Toile, via son portable. Le serveur vous répond, en demandant la localisation de votre emplacement et votre destination. Quelques minutes après, c’est lui qui revient à la charge, en mettant à votre disposition le taxi le plus proche, tout en vous signalant, toujours sur votre portable, le montant approximatif de la course. Si vous êtes preneur et le marché conclu, c’est le taxiste qui vous appellera alors pour annoncer son arrivée imminente.
La nouvelle formule online fait fureur
D’où vient cette nouvelle expérience déjà vieille de plusieurs années en Occident ? Renseignements pris, c’est justement une société européenne qui l’a introduite dans nos murs. Et pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître. Le nombre de ses clients parmi les chauffeurs de taxi allant crescendo. « J’y ai adhéré parce que c’est plus rentable pour moi », reconnaît l’un d’eux qui précise que «ladite société est forte d’une clientèle abondante qui nous fait travailler régulièrement et, souvent, 24 heures sur 24, ce qui nous épargne les longues heures passées à sillonner rues et cités, le compteur à zéro, à la recherche d’un passager. Pour un autre propriétaire d’un taxi individuel, « c’est plus pratique avec le portable. Rien à voir, en tout cas, avec la mode rétro de «Allo taxi» des années 80-90 qui n’a plus la cote ».
Sautant sur l’aubaine, des taximen habitués aux courses quotidiennes à partir de l’aéroport ont, à leur tour, opté pour la nouvelle formule online qui leur garantit, il est vrai, un meilleur rendement, des recettes substantielles et surtout moins d’épreuves d’attente.
Recettes, dirions-nous?
Eh bien, il semble que ça marche comme sur des roulettes, d’autant plus que le chauffeur de taxi affilié à ce nouveau service gagne 85 pour cent de la recette de chaque course, les 15 pour cent restants étant la part de la société en question.
Un taxiste de Raoued, qui collabore avec celle -ci, a trouvé la parade. « 5 à 6 courses par jour me suffisent. Ainsi, je peux tranquillement m’attabler dans un café ou aller déguster un bon thé chez moi. Le tout en consommant moins d’essence, en évitant le stress de la circulation routière étouffante et en ménageant ma voiture», se réjouit-il.
Aux dernières nouvelles, une autre entreprise concurrente vient d’investir ce marché, arborant les mêmes offres. Surgissent alors les interrogations suivantes : ces sociétés répondent-elles vraiment à toutes les conditions dictées par le cahier des charges? Par quel département étatique sont-elles contrôlées? Y recèle-t-on des abus ? Toute la question est là.
Mohsen ZRIBI
