Des «Maha», il y en a des dizaines, des centaines, des milliers qui vivent dans les confins de la Tunisie profonde.
Elle s’appelle Maha. Plutôt, elle s’appelait Maha car elle n’est plus de ce monde, happée par les flots déchaînés de l’oued qui a mis brusquement fin à ses rêves d’écolière. Comme des milliers d’enfants vivant à la campagne, elle parcourait plusieurs kilomètres la séparant de son école, avec des rêves qui se bousculaient dans sa petite tête et des étoiles plein les yeux à l’idée de devenir peut-être un jour médecin, avocate ou institutrice.
Mais la force déchaînée de Dame nature en a décidé autrement, brisant net l’espoir, les rêves et le sourire innocent d’une petite écolière dont le corps frêle et sans vie a été rejeté par l’oued.
Certains diront que c’est le « destin », la mort ayant croisé le chemin de la petite fille. D’autres accuseront les changements climatiques dont les répercussions se font de plus en plus sentir à travers le monde. Des «Maha», il y en a des dizaines, des centaines, des milliers qui vivent dans les confins de la Tunisie profonde.
Malgré l’extrême fatigue, le ventre creux et les conditions difficiles, leurs rires égrènent joyeusement le chemin de l’école brisant le silence assourdissant de la nature qui les entoure. Comme Maha, elles rêvent de vivre des lendemains meilleurs et de sortir de la misère. Mais le laxisme et la négligence des autorités locales qui n’ont rien fait pour améliorer leur quotidien_ comme en témoignent, entre autres, l’absence de transport scolaire rural, l’aménagement de barrières de protection…_ les fait vivre aujourd’hui sur le fil du rasoir.
Karama
17 novembre 2019 à 19:06
L’argent ne leur rendra jamais leur fille, leur ange. C’est bien mais ce qu’il faut, c’est que l’Etat fasse son devoir : des bus scolaires pour tous les enfants de Tunisie qui font des kilomètres pour aller à leur école. C’est le minimum pour les régions défavorisées! ça coûte moins cher que les maisons grandioses construites par nos riches et ça permet d’embaucher des chauffeurs. C’est normal que dans La Marsa , il y ait tant de bus et à Fernana rien pour les enfants ou bien est-ce que ces enfants, on s’en fiche? Au moins que les impôts servent à ce minimum, transporter les enfants des régions pauvres.