Un cadre exceptionnel avec d’un côté un magnifique décor de cinéma et de l’autre l’immensité du Sahara et un important nombre de festivaliers annoncé. Côté sécurité, un assez important dispositif a été mis en place pour l’occasion.
Ça s’est passé le week-end dernier, les 16 et 17 novembre, à Ong Jmal en plein désert du Sahara, 30 heures de musique non-stop, 30 heures de pur bonheur malgré le froid sidérant et la petite tempête de sable qui heureusement n’était que de passage, c’était la tant attendue 3e édition des Dunes électroniques. Un public de différentes générations et nationalités (pas moins de 5.000) s’est déplacé en grand nombre pour écouter et danser sur les sets des DJ nationaux et internationaux programmés. Parmi les festivaliers figuraient les nostalgiques de la 1ère édition venus renouer avec ce festival qui revient, cette année, après 3 ans d’absence, de quoi réanimer les étendues de sables et redonner vie au décor de la fameuse saga Star Wars tournée sur les lieux. Des vestiges cinématographiques que l’on risque malheureusement de perdre si l’on n’installe pas un vrai programme de sauvegarde, car on nous apprend qu’en dehors du cadre des quelques événements abrités par le site, Mos Espa ne profite d’aucun entretien !
Pour ceux qui ne connaissent pas l’événement, «Les Dunes Electroniques» est né en 2014, à l’initiative de Dar Hi Life et Panda Events, en collaboration avec le ministère du Tourisme et de l’Artisanat tunisien avec le pari audacieux d’investir le site d’Ong Jmal. Après une première édition couronnée de succès, l’expérience s’est renouvelée en 2015 et s’est ensuite arrêtée pour reprendre cette année.
Que la musique soit !
Un cadre exceptionnel, avec d’un côté ce magnifique décor de cinéma et de l’autre l’immensité du Sahara et un important nombre de festivaliers annoncé, reste à tout prévoir côté organisation. Côté sécurité, un assez important dispositif a été mis en place pour l’occasion.
La veille, la météo était assez clémente à notre arrivée, l’après-midi, sur le site. Ce fut une occasion pour nous autres journalistes nationaux et étrangers de découvrir les lieux et assister aux préparatifs : la grande scène était déjà en place, les sanitaires aussi, mais d’autres installations manquaient à l’appel, beaucoup de travail était encore à faire… Car le programme, outre le volet musical, prévoyait un volet spirituel avec entres autres, des séances de méditations, un volet écologique et un autre consacré à l’art avec différentes installations d’œuvres d’art annoncées, à l’instar de la fameuse sphère géante d’Obey (qui n’a été installée que le dimanche). Signée par l’artiste américain Shepard Fairey, mondialement connu pour le poster Hope de Barack Obama et le mouvement street art Obey Giant, l’œuvre, avant d’illuminer le site du festival, a investi la Tour Eiffel lors de la COP21 en 2015.
Arrivés sur les lieux le jour J et une fois la petite tempête de sable passée et avec elle nos inquiétudes quant au bon déroulement de cette veillée, nous nous laissons emporter par les flots des vibrations musicales, ceux des mouvements des festivaliers, du bouillonnement régnant entre les étals des vendeurs de produits d’artisanat locaux celui des différents stands proposés par les partenaires du festival et autres distractions offertes, avec l’espoir de nous réchauffer en cette nuit froide, un froid sans mesure à l’image du Sahara…
Les «Dunistes» dansaient sous les étoiles sur les rythmes des sets proposés successivement. Point de répit, pas de pause, l’on est là pour s’évader, oublier les tracas du quotidien et faire la fête jusqu’aux premières lueurs du matin et au-delà. Quelques débordements ici et là stoppés à temps par la sécurité.
Dans ce joyeux désordre, l’on arrive à capter un des artistes tunisiens programmés, Hazem Berrabah, lui qui est aussi réalisateur et chef opérateur dans le cinéma, revient vers l’endroit qui lui a inspiré une carrière dans le Djing. Hazem mixe sur des musiques africaines, berbères et autres musiques du patrimoine tunisien, une manière d’intégrer notre culture dans l’univers du clubbing, comme il nous l’explique. Nous avons, également, croisé les talentueux artistes tunisiens du collectif Terra Negra, Aly Mrabet, Khalil Annabi et Moez Hamza, tous les trois solidement ancrés dans le nightlife tunisien. Ils étaient venus assister aux autres performances avant leurs passages vers 5h00 du matin.
L’événement culturel et touristique, fortement soutenu par le ministre du Tourisme, René Trabelsi, qui s’est déplacé sur les lieux le jour de l’ouverture s’adressant même à la foule et confirmant ainsi son soutien aux Dunes, n’a pas manqué de dynamiser la région au grand bonheur des hôteliers et autres artisans et commerçants. Malgré ces retombées positives, cela aurait pu ne pas se concrétiser pour cause de retards de livraison d’autorisations de la part des autorités et autres pressions, comme nous l’ont signifié les organisateurs. Il est vrai qu’il n’est pas toujours évident de garantir le bon déroulement, surtout côté sécurité, d’un événement de cette envergure, mais c’est en les menant jusqu’au bout et en les faisant évoluer à chaque édition que l’on peut améliorer la qualité de l’organisation, avoir les bons réflexes, savoir anticiper et gagner en fiabilité et en notoriété.
«Les Dunes électroniques» est une bouffée d’air pour les jeunes de la région et autres amateurs du genre mais aussi un booster économique. L’événement a eu, bien entendu, son lot de lacunes organisationnelles, mais a réussi à satisfaire le maximum de personnes tout en respectant l’environnement en mettant en place de bonnes pratiques éco-responsables. Vivement la prochaine édition!