La 21e session des Journées théâtrales de Carthage se tiendra du 7 au 15 décembre. Une session qui met l’accent sur la scénographie et qui revalorise la mémoire.
110 spectacles au programme, dont 25 tunisiens, et une compétition officielle qui rassemble 14 spectacles sur la ligne de départ avec 10 spectacles arabes, 2 tunisiens et 2 africains. Tels sont les chiffres de cette session avancés mercredi lors de la conférence de presse.
«Dans cette session, nous continuerons à valoriser l’axe Sud-Sud avec des spectacles arabes et africains, mais aussi des spectacles de l’Amérique Latine et de l’Asie du Sud, a déclaré Hatem Derbal, président du comité d’organisation.
Cette ligne est aussi ouverte sur le théâtre international et les nouvelles expériences et les spectacles modernes. Nous travaillerons également sur la mémoire de ce festival depuis 1983 à nos jours. Cette session valorise la mémoire en revisitant les espaces historiques du théâtre en Tunisie. Nous avons également travaillé sur le théâtre d’intégration, notamment à travers les institutions pénitenciers. Une expérience qui a beaucoup évolué.
Cette idée a donné suite à d’autres ateliers autour de la socialisation du théâtre. Dans cette session, nous allons également lancer la formation pour de jeunes critiques, conscients que la critique fait partie de l’évolution du théâtre». En parallèle des spectacles de rue sur l’avenue Habib-Bourguiba, on notera le colloque international les 12 et 13 décembre sur le thème «Les configurations de l’espace théâtral à la lumière des préoccupations civilisationnelles. Esthétique et recoupement scénographique et technologique» qui revient sur la question des lieux et de la mémoire dans les représentations des espaces théâtraux.
Pour sa part, Abdelhalim Messaoudi, directeur adjoint de cette session, a déclaré : «Depuis la création de ces journées avec le regretté Moncef Souissi, il y avait une prise de conscience que le festival doit se baser sur des pensées et un esprit critique. Un festival qui ne provoque pas la réflexion et les questionnements sérieux n’est pas un festival. Et je sais personnellement qu’ils sont devenus creux par l’absence de ces interrogations autour du théâtre. Je pense également que les JTC depuis les trois dernières sessions ont revalorisé cet esprit de la critique et de la réflexion. C’est une ligne éditoriale désormais ! Dans cette session, on va réserver un séminaire autour de la scénographie.
Il y aura aussi des interrogations autour de la mémoire théâtrale à une époque pour le moins amnésique. La Tunisie fait partie du patrimoine universel du théâtre avec pas moins de vingt siècles de mémoire théâtrale si on considère que le théâtre a pris naissance avec les Grecs il y a 27 siècles. La Tunisie compte plus de 300 théâtres romains, dont on ne parle jamais par ailleurs. Comment on représente ce patrimoine, nous les hommes de théâtre aujourd’hui ? Il y a aussi de vraies questions qui se posent présentement concernant l’identité culturelle…».