Des actions de sensibilisation, des manifestations culturelles, des conférences et des réunions, sont dédiées aux femmes durant toute cette semaine afin de lutter contre le fléau de la violence qui prend de plus en plus d’ampleur…
La semaine dernière, un atelier de présentation et discussion de la version révisée de la stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes a été tenu à Tunis au cours d’une conférence nationale qui aborde la question de la violence faite aux femmes.
L’atelier a enregistré la présence de la ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Séniors, Neziha Laabidi, ainsi que la représente du bureau de l’Unfpa et des représentants de l’Union européenne en Tunisie. L’atelier était une occasion pour présenter la version révisée de la stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette réunion avec les différents acteurs vient notamment dans le cadre de la semaine dédiée aux femmes afin de lutter contre la violence dans tous ses aspects. Dans son intervention, la ministre a mis l’accent sur une grande problématique qui caractérise aujourd’hui la société tunisienne, mais aussi arabe et même mondiale. Il s’agit notamment de la question de la violence infligée aux femmes.
La ministre a signalé en effet que plusieurs femmes dans le monde trouvent la mort parce qu’elles étaient victimes de violence dans la rue ou de leurs partenaires.
«En effet, il y a deux ans, précisément le 26 juillet 2017, la loi N°58 pour lutter contre la violence faite aux femmes a été mise en place et un rapport annuel a été élaboré lors de cette décision qui a en effet démontré les différentes problématiques ainsi que des chiffres alarmants reflétant la gravité de ce fléau qui prend de l’ampleur», note la ministre avant d’évoquer la scène qui s’est produite tout récemment dont une femme été victime de violence sexuelle en pleine rue au vu et au su de tout le monde.
Pour démontrer la gravité dé ce phénomène néfaste dans la société tunisienne aujourd’hui et la nécessité de mettre en place une stratégie de lutte contre la violence impliquant tous les acteurs de la société civile, la ministre a noté également que plus de 8.000 déclarations d’actes de violence ont été enregistrés via la ligne verte du centre mise à la disposition de toute personne victime de violence. «Nous avons actuellement 6 centres (ligne verte) pour recevoir les appels et les plaintes, nous allons en rajouter deux autres).
Le phénomène de la violence ne touche pas uniquement les femmes, les enfants également sont très exposés à cette problématique, on note plus de 80% des cas de victimes de violence au sein de la famille. A ce titre le ministère œuvre à signer une convention relative aux agressions sexuelles contre les enfants qui sera fonctionnelle au bout de quelques mois. Entre autres la ministre a dévoilé la stratégie du ministère qui œuvre à mettre en place 24 coopérations dans toutes les régions impliquant la société civile et les différents acteurs et secteurs pour l’exécution de cette loi.
Rim Fayala de son côté a précisé que cet atelier se veut comme une réunion pour concrétiser la loi et faire une feuille de route bien claire, des actions concrètes et des activités qui impliquent tous les partenaires et acteurs à travers une stratégie multi-sectorielle. «Parmi les objectifs principaux à atteindre d’ici 2030, l’enregistrement de 0 acte de violence entre les genres et 0 acte de violence faite aux femmes», a-t-elle informé. Et de renchérir, «Pour ce faire, il faut multiplier les efforts, renforcer les capacités des centres, observatoires et avancer sur le volet prévention en impliquant tous les acteurs actifs dans cette stratégie à savoir les médias, la société civile».