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La route de la mort

Encore un drame humain  sanctionné par  la  mort de 24 personnes et la  blessure de 19 autres passagers d’un  bus touristique à la suite d’un accident de la circulation survenu hier dans la région de Senoussi entre Aïn Drahem et Amdoun.

Encore la route de la mort, celle reliant Aïn Drahem à Béja, la route que tous les automobilistes craignent pour les  mauvaises surprises qu’elle leur réserve — quand ils se trouvent obligés de l’emprunter — est  la  cause d’une tragédie humaine qui vient s’ajouter à celles survenant, désormais, à un  rythme de plus en plus soutenu  sur ces mêmes routes sinueuses et porteuses d’un danger de mort annoncé du fait de la défectuosité chronique de l’infrastructure routière dans  cette région du Nord-Ouest considérée pourtant  comme le fleuron du tourisme hivernal.

En effet, les villes de Aïn Drahem et de Tabarka ont été, de tout temps,  les régions les plus courues, attirant des centaines de milliers de  touristes et de visiteurs tunisiens provenant  de toutes les régions du pays, plus particulièrement en cette période de début de la saison hivernale et de démarrage des préparatifs en prévision des festivités de la nouvelle année administrative 2020.

Malheureusement, en dépit de la relance prometteuse des activités touristiques dans cette région prisée par les visiteurs, notamment durant la période hivernale et en dépit des appels répétés par les usagers des routes qui mènent à Aïn Drahem et à Tabarka et aussi par les activités de la société civile et des politiciens au fait des dangers de ces routes de la mort, comme les qualifient les habitants de la région, rien ou presque n’a été fait en vue de la mise à niveau de l’infrastructure existante, au moins au niveau de l’élargissement de ces routes étroites et sinueuses où les automobilistes, aussi confirmés et professionnels soient-ils, sont confrontés à chaque détour, à chaque tournant,   au risque de heurter un grillage ou une voiture  venant en sens inverse, obligée de déraper du fait de l’exiguïté de la voie qui lui est consacrée.

Loin d’imputer la responsabilité du tragique accident de la région de Senoussi au chauffeur du bus touristique que certains accusent déjà, avant que l’enquête ne rende ses résultats, d’excès de vitesse, il est à relever que «les routes de la mort» dans cette même région méritent un effort double au niveau du suivi et du contrôle aussi bien de la part des agents de la Garde nationale chargés de la supervision de la circulation routière que de la part des chauffeurs habitués de ces mêmes routes appelés eux aussi à davantage de vigilance, de veille et de conscience quant à la lourde responsabilité leur incombant pour ce qui est de la préservation de la vie des citoyens qu’ils transportent dans leurs véhicules.

Et autant il est un devoir de compatir avec les familles des victimes, autant il est un devoir d’interpeller les autorités concernées à prendre des mesures urgentes dans une première étape en vue de mettre fin à l’hémorragie et d’élaborer une stratégie  propre à trouver une solution définitive au phénomène.

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