L’Association de Kairouan pour le cinéma et l’audiovisuel sous la supervision du ministère de la Culture et avec la collaboration du Cnci, du gouvernorat de Kairouan et du complexe culturel Assad Ibn El Fourat ont organisé, du 20 au 23 novembre, la 2e session des Journées cinématographiques de Kairouan qui a été marquée par la participation de la France, du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de l’Italie et de l’Espagne dans la compétition officielle des courts métrages.
La ville de Kairouan a toujours eu le plaisir de dévoiler non seulement son grand attachement à la poésie et aux poètes, mais également aux cinéphiles et au cinéma. En effet, le lien entre les Kairounais et le 7e art est une passion partagée depuis le début du XXe siècle, ce qui a séduit beaucoup d’artistes internationaux, dont des peintres, des photographes, des écrivains et des cinéastes, tous fascinés par le charme envoûtant de la cité aghlabide. D’où leurs magnifiques œuvres d’art dont les couleurs, les formes stylisées et la créativité traduisent l’inspiration sans limites qu’offrent tous les coins et recoins de la Médina de Kairouan aux ensembles architecturaux savoureux.
Et voilà que les jeunes Kairounais d’aujourd’hui, désireux d’assouvir leur passion pour le cinéma, un moyen d’expression et de diffusion des bonnes valeurs humaines, ont réussi à relever le défi en créant l’Association de Kairouan pour le cinéma et l’audiovisuel que préside le cinéaste Tarak Chortani qui ne cesse de militer afin que Kairouan soit un phare cinématographique ouvert sur le monde arabe et occidental.
C’est d’ailleurs dans ce contexte que cette association sous la supervision du ministère de la Culture et avec la collaboration du Cnci, du gouvernorat de Kairouan et du complexe culturel Assad Ibn El Fourat, ont organisé, du 20 au 23 novembre, la 2e session des Journées cinématographiques de Kairouan, qui a été marquée par la participation de la France, du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de l’Italie et de l’Espagne, dans la compétition officielle des courts métrages.
Ainsi, durant quatre jours, un grand public de cinéphiles avides de sélections distinguées dont des invités, des comédiens, des acteurs, des étudiants, des cinéastes et des journalistes, ont pu assister à un programme pluridisciplinaire, dont notamment la projection de plusieurs courts métrages de fiction, de 3 longs métrages hors compétition («Tunis By night» de Ilyès Baccar, «Fleur d’Alep» de Ridha Bahi et «Porto Farina» de Brahim Ltaïef), ainsi que de 2 courts métrages primés à la compétition du film contre la corruption.
Il va sans dire que les thèmes abordés par ces différents films ont trait à la corruption, à l’extrémisme, à la liberté, à l’amour et aux conflits entre les différentes générations.
Atelier de formation
A côté de cela, beaucoup de jeunes cinéastes amateurs ont assisté à un atelier de formation relatif au scénario, au montage et aux nouvelles technologies de l’image.
En fait, c’était une occasion pour discuter des entraves qui contrecarrent encore le parcours des jeunes Kairouanais passionnés du 7e art, à savoir l’absence de salles de cinéma, le manque d’espaces favorables à la création, ainsi que les contraintes d’ordre matériel et logistique.
Mme Saoussen Jaâdi, directrice de cette 2e édition des Journées cinématographiques de Kairouan, nous précise dans ce contexte: «J’espère que ce festival a permis d’offrir à notre jeunesse passionnée par l’image l’occasion de découvrir d’autres expériences artistiques et d’appréhender d’autres facultés de l’esthétique de l’image. En fait, on a vécu cette expérience avec la passion des amoureux, l’imagination des rêveurs, l’enthousiasme des jeunes et un brin de sagesse des plus âgés. Personnellement, je crois profondément que Kairouan ne devrait pas se limiter à revivre son passé aussi glorieux qu’il soit, elle a besoin d’embrasser le présent et cela ne pourrait réaliser que par l’ouverture culturelle sur d’autres expériences humaines.
Tout mon espoir c’est qu’on puisse ouvrir cette fenêtre…».
Le palmarès
Ces journées cinématographiques de Kairouan, où on a honoré le cinéaste tunisien Brahim Ltaïef, ont été clôturés par la distribution de prix. Ainsi, les membres du jury international ont annoncé le palmarès suivant : le premier grand prix de la compétition des courts métrages (Manuscrit d’or) a été remporté par le film français «Trace ta route» du réalisateur Manuel Rodriguez. Le deuxième prix (Manuscrit d’argent) a été raflé par le réalisateur marocain Madan Ghazouani pour son film «Les corbeaux». Le bronze a été décerné au film espagnol «Manuel» du réalisateur Javier Robles. Et le prix spécial du jury des courts métrages a été remis à la cinéaste algérienne Latifa Saïd pour son film «La chambre». Enfin, le film italien «Crystalo» de Manuela Tempesta a remporté, quant à lui, le prix du public.