Le Groupe international des femmes de Tunisie (IWG), l’Office national de l’artisanat ( ONA ) et la Chambre nationale des femmes cheffes d’entreprise (Cnfce) ont organisé, le 30 novembre et le 1er décembre 2019 au siège de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica ), le Rendez-vous de la création artisanale féminine «Fémin’Art international». Il s’agit d’une exposition-vente comptant pas moins de 120 exposants, provenant aussi bien de toutes les régions tunisiennes que des pays frères et amis.
Le savoir-faire artisanal haut de gamme a été mis en lumière, traduisant cette aptitude créatrice et cette passion commune, rassemblant les férus du hand-made sous une même coupole. Le secteur de l’artisanat, et en dépit des difficultés qui entravent à sa visibilité et à sa commercialisation intercontinentale, demeure le secteur de la raffinerie par excellence.
L’évènement a été conçu de façon à classifier l’exposition selon trois thématiques : «l’Asie, à l’honneur » a été le concept de la première exposition-vente, offerte aux visiteurs. Plusieurs stands, représentant les pays de l’Asie mais aussi un pays maghrébin, connu pour être la sœur jumelle de la Tunisie, à savoir l’Algérie, ont été installés à l’entrée du siège de l’Utica. L’idée étant de mobiliser des représentants des chambres nationales de l’artisanat et des ambassades représentant les pays asiatiques en Tunisie, dans le but de refléter la dynamisation des échanges entre les pays frères et amis et de témoigner de ce trait d’union, datant de plusieurs décennies et liant la Tunisie—pays de paix, de fraternité et d’ouverture sur toutes les cultures—, aux différents pays à travers le monde.
Le pays des maharajas en Tunisie
Son Excellence M. Puneet R.Kundal, ambassadeur de l’Inde en Tunisie, a rappelé à La Presse l’histoire de la coopération tuniso-indienne, laquelle remonte à 1958. « Je saisis l’occasion pour féliciter la Tunisie pour son parcours démocratique unique dans le monde arabe. Les échanges entre l’Inde et la Tunisie suivent une trajectoire qui en dit long sur la solidité de cette complémentarité entre deux pays frères. Nous assurons, poursuit-il, la réussite de plusieurs projets en commun dont la mise en place d’une société tuniso-indienne, spécialisée dans l’exploitation de l’acide phosphorique à Skhira. Une délégation indienne ne tardera pas à visiter, prochainement, la Tunisie en se rendant à Tozeur, à Ben Arous et à La Manouba pour un grand événement à caractère économique. L’objectif étant de booster les échanges socioéconomiques et culturels entre les deux pays sur un fond démocratique».
Le stand indien a permis aux visiteurs de découvrir un échantillon représentatif de toute une culture, fondée sur des codes sociaux. Il a aussi mis en valeur des produits concoctés par des enseignes indiennes de renom, spécialisées notamment dans les produits cosmétiques bios. Des points de chakra, des écharpes, des tuniques ainsi que des gourmettes typiquement indiennes ont été proposés à des prix abordables. « Notre participation acquiert une dimension humanitaire puisqu’il s’agit d’un bazar de charité en faveur des populations asiatiques », souligne Mme Raj Bala.
Indonésie : l’effervescence socioéconomique et culturelle
Il est loin de passer inaperçu ! Le stand de l’Indonésie résonne grâce aux sons émis par les différents instruments de musique et par les sifflets, fabriqués en bois. Les enfants en ont raffolé et se sont obstinés à faire l’acquisition d’un sifflet provenant de milliers de kilomètres rien que pour leur plus grand plaisir. Mme Raoudha Ben Brahim, assurant la traduction au stand indonésien et travaillant à l’ambassade d’Indonésie, a indiqué que l’ambassade ne rate aucune occasion pour faire valoir la tradition et la culture indonésienne.
«Tous les produits étalés sont typiquement indonésiens. Toutes les écharpes et tous les sacs à main sont fabriqués à partir d’un tissu traditionnel appelé «Batik». Nous proposons aussi des sifflets en bois à 4d, des foulards en «batik» à 30d, des marque-pages à 5d, des éventails à 6d et à 12d…», a-t-elle indiqué. Rappelant quelque peu l’ambiance des souks asiatiques, le stand a plongé le visiteur de plain-pied dans l’Asie, dans la cacophonie juvénile et spontanée d’un continent en perpétuelle effervescence socio-économique et culturelle…
« C’est une belle occasion pour les Tunisiens qui n’ont pas les moyens de se rendre en Asie de pouvoir découvrir les joyaux de l’artisanat asiatique en Tunisie. Des objets, des accessoires et même des costumes faits-main nous donnent l’impression, une fois acquis, d’avoir chez soi un petit bout d’une terre lointaine, d’une culture autre que la sienne, ce que je trouve merveilleux», souligne Mme Rachida, une passionnée d’artisanat.
L’irrésistible Algérie !
Parmi les stands présents dans le pavillon «L’Asie à l’honneur», se trouve le stand algérien ! Il est quasiment impossible, pour la Tunisie, de ne pas convier l’Algérie dans des événements à cheval entre le culturel et l’économique, et ce, en raison de l’étroite liaison géographique, culturelle, civilisationnelle et même identitaire entre ces deux pays. Mme Samia Tires est spécialisée dans la haute couture algérienne, inspirée du patrimoine et dans la conception des accessoires typiquement algériens.
«L’Algérie est répartie en 48 gouvernorats, soit 48 tenues traditionnelles féminines et 48 accessoires assortis à chaque tenue. Le «Kérékou» est indéniablement le costume de la mariée qu’on porte dans n’importe quelle région mais surtout à Alger et dans les grandes villes. Les prix des tenues traditionnelles oscillent entre 100 et 1500d. Pour les accessoires, nous présentons des colliers dits «chedda», conçus normalement en perles véritables mais qu’on fabrique aussi en fausses perles. Les prix des accessoires varient de 30 à 300 dt. Le «Jbin», un accessoire conçu pour apporter au front une splendeur étincelante, se vend à 80d », a-t-elle expliqué. Et d’ajouter que le stand compte aussi des pâtisseries algériennes comme le «griwech», le «makroudh» et le croquant.