Accueil A la une Kairouan : Enfance en danger !

Kairouan : Enfance en danger !

Des incidents graves mettant en danger la vie d’enfants en bas âge se sont produits cette semaine dans des localités rurales du gouvernorat.


En cette matinée pluvieuse et morose du 18 décembre, beaucoup de mauvaises nouvelles nous parviennent et s’ajoutent à celle concernant le décès, la veille, des jumelles d’El Ala.

Franchement, nous ne savons trop que dire, ni par où commencer, tellement nous nous sentons impuissants face à de tels tristes incidents.

D’abord, vers 9h30, on apprend que le personnel paramédical et beaucoup de patients au service de consultation externe de l’hôpital d’El Ala ont été choqués et apeurés en voyant qu’un dangereux criminel psychopathe, ayant égorgé une fillette le 6 juin 2018 et qu’il était censé être en prison, était assis en train d’attendre son tour pour se faire délivrer des médicaments.

Une panique générale s’est emparée de tous les présents qui ont alerté les agents de la Garde nationale qui sont venus le dégager des lieux où il était indésirable.

D’après nos informations, ce dangereux psychopathe, qui risque de récidiver à tout moment vu qu’il ne prend pas régulièrement ses médicaments, a été libéré de prison car on a estimé qu’il n’était pas responsable de ses actes. Par ailleurs, on n’a pas voulu l’accepter au service de psychiatrie légale de l’hôpital El Razi de Tunis, faute de place. Donc, il se trouve de nouveau à El Ala, sans aucun soutien familial, ni psychologique, ce qui représente un risque réel pour tous les habitants vu son passé violent où il avait commis plusieurs actes d’agressivité et de viol avant de passer au crime. C’est ce qui explique la colère de tous, qui craignent une récidive de ses gestes incontrôlables…

Quand un villageois tente de vendre ses enfants…

Beaucoup de parents sont défaillants dans la prise en charge de leurs enfants et commettent des dépassements à cause de leur manque de conscience parentale, de leur égoïsme et de leur ignorance. On se souvient, dans ce contexte, du bébé de 11 mois qui a avalé, dans la nuit du 21 octobre 2019, un morceau de «zatla» appartenant à son père et qui a été sauvé d’une mort certaine grâce à des soins intensifs et à un antidote, au service de pédiatrie. Dans ce même service, un jeune garçon a été, pendant une semaine, entre la vie et la mort à cause d’un coup violent que lui a assené une mule, et ce, au niveau de sa cage thoracique, et cela suite à l’inconscience de ses parents indignes qui le laissent s’amuser, seul, dans les champs.

Et en cette matinée du 18 décembre, on apprend qu’un villageois indélicat a tenté de vendre ses deux enfants âgés de 4 et de 2 ans, l’un pour la somme dérisoire de 100D, et l’autre dont il n’avait pas déclaré la naissance aux autorités comme s’il s’agissait d’un bâtard, en échange d’un lot de terrain… Heureusement que son épouse s’est farouchement opposée à sa décision inhumaine, ce qui lui a valu d’être violentée et battue…

Jusqu’à quand va-t-on assister à de tels événements tragiques vécus par l’enfance ?

Les véritables causes du décès des jumelles

Le village d’Ennagaz (délégation d’El Ala) est situé dans une zone montagneuse difficile d’accès et dont les habitants souffrent de pauvreté, du nombre élevé de suicides et d’analphabétisme. En outre, le centre de soins de santé de base manque de médicaments, d’équipements et de l’acte médical. Seul, un médecin assure, une fois par semaine, une consultation pour plus de 100 patients dans la précipitation… C’est pourquoi le recours à la médecine traditionnelle (encens, épices, huiles essentielles, herbes, extraits, etc.) et surtout la scarification ont pris beaucoup d’ampleur auprès des villageois d’El Ala mais aussi auprès d’autres citoyens de plusieurs autres gouvernorats qui veulent se faire soigner du nerf sciatique et de l’hernie discale.

Ainsi, les sœurs jumelles âgées d’à peine 5 jours, et dont la maman n’avait pas de lait à cause de sa maladie et dont le père n’avait pas d’argent pour acheter des boîtes de lait, ont présenté des signes de grand malaise et de faiblesse. C’est ce qui a poussé la grand-mère à la scarification, à l’aide d’une lame à raser au niveau de la poitrine et du cou.

Transférées d’abord à l’hôpital d’El Ala puis à celui d’Ibn El Jazzar, elles ont été prises en charge pour des soins intensifs de réanimation. Seulement, elles sont décédées à 12 heures d’intervalle, une enquête a été ouverte pour savoir si ces entailles dans différents endroits du corps des nourrissons sont la cause de leur décès.

D’après le directeur régional de la santé, les premières analyses ont révélé que leur mort est due à une hypothermie, au taux de glycémie et à la sous-alimentation. La scarification n’est qu’une cause indirecte.

En outre, l’instance de protection de l’enfance s’est chargée d’auditionner les membres de la famille pour déterminer les responsabilités…

Charger plus d'articles
Charger plus par Fatma ZAGHOUANI
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *