Point de fioritures, il s’agit là de chercher la complexité dans la simplicité pour raconter des univers poétiques, décalés, dramatiques et inattendus. Le plus important est de laisser au public «la liberté d’interpréter le non-dit, de faire de la libre association d’idées, lui permettre de ressentir ce qui n’est pas explicitement raconté».
Venus du Canada, pays invité d’honneur de la deuxième édition des Journées des arts de la marionnette, les deux créateurs de la compagnie Puzzle Théâtre, Pavla Mano et Csaba Raduly, ont sorti de leurs bagages de curieuses créatures en papier-mouchoir ou en sac plastique pour nous présenter leurs deux spectacles «Jetable» et «Plastique».
Créée en Bulgarie et établie à Montréal depuis 2004, Puzzle Théâtre présente un style unique en mélangeant divers genres.Faisant dans le théâtre dramatique, le théâtre d’objets et de marionnettes Puzzle Théâtre se distingue par des créations réalisées avec une grande économie de moyens mais avec une forte expressivité.
Point de fioritures, il s’agit là de chercher la complexité dans la simplicité pour raconter des univers poétiques, décalés, dramatiques et inattendus. Le plus important est de laisser au public «la liberté d’interpréter le non-dit, de faire de la libre association d’idées, lui permettre de ressentir ce qui n’est pas explicitement raconté».
Présenté, jeudi 19 décembre, leur spectacle «jetable» destiné à un public adulte (les enfants accompagnés et de plus de 7 ans étaient acceptés) a été présenté dans différentes villes du monde, entres autres, en Espagne, aux États-Unis, en Suisse, en Bulgarie et en République Tchèque où il a obtenu le Prix spécial du Jury à l’«International Puppet Festival Spectaculo Interesse d’Ostrava».
Le spectacle s’inscrit dans le théâtre d’objets qui est un genre de théâtre où les objets ne sont plus des accessoires de théâtre servant au comédien, mais ont leur vie propre. Ce sont en général des objets à l’état brut, non transformés pour le spectacle et utilisés comme des personnages (un tube de dentifrice, un crayon, une boule à thé, un coton-tige, des oignons, un essuie-tout, etc.). Le manipulateur doit trouver la respiration, le déplacement et la voix (s’il parle) de l’objet, en tenant compte de sa forme et de sa matière. De quoi créer avec très peu de moyens diverses situations alliant poésie et humour.
Pas grand-chose sur scène hormis une petite table sur laquelle était posé un paquet de mouchoirs qui, sous les mains des deux comédiens, prenaient la forme de curieux bonshommes.
C’est l’histoire d’un être sans nom ni visage qui voyage à travers sa vie. Une vie marquée par les premières rencontres : la surprise, la peur, la colère, l’inexplicable, l’autre, soi-même… Conséquences extrêmes sur une conscience qui vient tout juste d’amorcer son existence.
Un récit aux nuances dramatiques et humoristiques autour de la condition humaine qui parvient à nous faire rire aux éclats, à nous secouer avec des situations violentes et inattendues, à nous émouvoir mais surtout à nous faire réfléchir.
Des créations comme on aime en voir et qui, avec peu de moyens, suscitent de grandes émotions. Merci !
