Dans un grand jour contre Al-Hilal, Ben Chérifia a sauvé l’Espérance d’une lourde défaite. Quant à Badri et El Houni, ils ont permis au champion d’Afrique d’entrer dans les annales en signant la plus large victoire de l’histoire de la Coupe du monde des clubs.
La troisième participation de l’Espérance Sportive de Tunis à la Coupe du monde des clubs aurait pu être la pire de son histoire. Outre qu’ils avaient encore une fois raté leur entrée en matière dans un Mondial des clubs en concédant la défaite en match d’ouverture, la note aurait pu être nettement plus salée pour les «Sang et Or» si Moez Ben Chérifia n’était pas là pour sauver les meubles.
Alors qu’on n’avait pas reconnu ni Anis Badri, ni Hamdou El Houni, méconnaissables contre Al-Hilal, heureusement que ce jour-là, Moez Ben Chérifia était dans un grand jour, le seul d’ailleurs un certain 14 décembre 2019.
Face à un adversaire mieux loti en terme d’effectif qui comprend entre autres dans ses rangs Bafé Gomis et Sebastian Giovinco et contenu des échecs enregistrés en matches d’ouverture lors des deux participations précédentes à la Coupe du monde des clubs, les «Sang et Or» ont foulé la pelouse du Stade Jassem Bin Hamad, les jambes lourdes. Nous n’avons reconnu ni Anis Badri ni Hamdou El Houni. Du coup, Ibrahim Ouattara n’a pu, à lui seul, faire grand-chose.
Et même s’il n’a pas pu éviter le but magistral de Gomis, Moez Ben Chérifia a été sans aucun doute l’homme du match d’Al-Hilal. Auteur de jolies parades et d’un bon nombre d’arrêts, il a sauvé l’Espérance de Tunis d’une raclée. Si les hommes de Mouine Chaâbani s’en sont sortis avec une courte défaite (1-0) et ont évité une correction comme c’était le cas une année plus tôt contre Al-Ain (3-0), ils le doivent à Moez Ben Chérifia qui fut le gardien du temple contre les Saoudiens d’Al-Hilal.
El Houni a montré la voie
Lui, on l’a beau chercher lors du premier match du Mondial, on ne l’a pas trouvé sur le terrain. On le croyait avoir raté le bus qui a transporté l’équipe au Stade Jassem Bin Hamad. Pourtant, il figurait bien sur la liste du onze de départ. Au fil des minutes, on a fini par apercevoir Hamdou El Houni faire quelques tentatives désespérées pour redresser la barre. Mais à cause de la pression qu’il s’est infligée, tout comme le reste de l’équipe du reste, il n’a pas trouvé ses repères contre Al-Hilal et a raté complètement sa sortie.
Les Hamdou El Houni que nous connaissons si bien, nous l’avons retrouvé lors du match de classement pour la cinquième place contre le club qatari Al-Sadd. C’est lui, d’ailleurs, qui a montré la voie à ses camarades en ouvrant la marque tôt, à la 6’ du jeu. Et il ne s’est pas contenté de marquer tôt, il est revenu à la charge sept minutes plus tard pour donner la passe décisive qui a donné lieu au deuxième but, signé Anis Badri.
En deuxième mi-temps et au moment où les Qataris ont réduit le score une deuxième fois, Hamdou El Houni a compris que mener par quatre buts à deux n’est pas totalement sécurisant d’autant que, n’ayant plus rien à perdre, les hommes de Xavi Hernandez sont complètement sortis de leur réserve, ont multiplié les tentatives et commençaient à croire en leur petite étoile. Et Hamdou El Houni de transformer ce qui aurait pu être le moment fort du match d’Al-Sadd à une simple petite vague d’espoir. En effet, l’attaquant libyen de l’Espérance, qui a été déjà l’auteur d’un doublé en première mi-temps, a anéanti les espoirs des hommes de Xavi Hernandez en tuant le match par un cinquième but à la 74’.
Un but assassin qui a sonné la fin pour une formation qatarie qui n’a trouvé le chemin des filets que seulement à deux reprises, à chaque fois sur penalty et à chaque fois à cause d’une erreur défensive en pleine surface de réparation.
Contre Al Hilal, Hamdou El Houni a été tout simplement magistral. Il était même au summum de son art au point d’attirer l’attention de clubs qataris et saoudiens qui n’ont pas hésité à lui faire des offres.
Badri ne se fait prier…
Contre Al-Hilal, on ne sait pas quelle mouche a piqué Anis Badri pour qu’il rate un but tout fait. Servi sur la dernière ligne en retrait par Ibrahim Ouattara, Anis Badri, contrairement à ses habitues, a raté le cadre. Par ailleurs, cette action aurait pu donner une autre tournure au match si Badri n’a pas raté son tir.
Mais quand Hamdou El Houni se porte bien sur le terrain, son bon sens et sa vision du jeu sont transmissibles à un certain… Anis Badri.
Contre Al-Sadd, Badri ne s’est pas fait prier. Quand il a été servi sur un plateau par El Houni, il a complété le travail comme il sait si bien le faire, doublant la mise au profit des siens alors qu’on jouait à peine le premier quart d’heure du jeu.
Et pour enfoncer le clou, il obtient un penalty qu’il transforme une dizaine de minutes plus tard. A moins d’une demi-heure du jeu, l’Espérance menait déjà par trois buts à zéro. C’était déjà presque cuit pour Al-Sadd.
Bref, Anis Badri, qu’on n’a pas reconnu en match d’ouverture du Mondial, a sauvé la mise lors de la deuxième sortie. Il a été l’un des artisans de la victoire la plus large, jamais réalisée dans l’histoire de la Coupe du monde des clubs.
Contre Al-Sadd, on a retrouvé la cohésion, l’entente et la rapidité d’exécution qui caractérisent le jeu de Badri et d’El Houni. En conséquence, Badri et El Houni ont écrit en lettres d’or l’histoire de la participation de l’Espérance de Tunis au Mondial de Doha. Ils ont trainé avec eux Sameh Derbali, auteur du sixième et dernier but. Comme quoi, l’appétit vient en mangeant.