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BCT – Taux Directeur : Préserver le rythme des investissements


Le Conseil d’administration de la BCT maintient inchangé le taux d’intérêt directeur à 7,75%. Pour améliorer les indicateurs, il est nécessaire de booster la production, de prospecter de nouveaux marchés et d’inciter davantage les investisseurs à créer des projets en Tunisie.


Préserver le rythme des investissements à un niveau acceptable dépend de plusieurs facteurs dont celui qui concerne le financement. En effet, le taux d’intérêt des crédits octroyés par les banques publiques et privées doit être compétitif afin d’inciter les investisseurs à contracter des crédits pour la création de nouveaux projets ou réaliser des extensions des projets existants. Le taux d’intérêt inchangé peut donc stimuler les activités socioéconomiques avec le recrutement de nouvelles compétences, l’amélioration de l’offre en produits de consommation et surtout l’accroissement des exportations vers les marchés cibles.

A la faveur du taux d’intérêt, tous les mécanismes de développement peuvent être activés ne serait-ce que pour une certaine période en attendant une éventuelle révison du taux directeur qui est à la charge de la Banque centrale de Tunisie (BCT). La décision du Conseil d’administration de la BCT, qui a tenu récemment sa réunion périodique, de maintenir inchangé le taux directeur à 7,75% est donc venue à point nommé pour contribuer à stimuler les investissements et à rassurer les investisseurs qui ont contracté un ou des crédits des banques.

Les banques plus entreprenantes
Une telle décision peut également dynamiser les activités des banques dont la première mission est de servir, avec un rythme soutenu des crédits aux entreprises et aux particuliers. Cette activité peut générer à la banque des revenus importants, ce qui lui permet d’améliorer ses états financiers pour l’exercice en cours. Mais prendre cette décision a des risques, surtout si les entreprises ne répondent pas à l’appel et continuent à faire preuve de réticence en se renfermant sur elles-mêmes. La décision de ne pas changer le taux directeur exige également une amélioration même légère des indicateurs monétaires et financiers. En effet, il s’est avéré que cette amélioration demeure fragile et devrait être soutenue par l’accélération du rythme de la croissance, et ce, à travers la multiplication des efforts des parties concernées pour rétablir les capacités de production.

Celle-ci est considérée comme insuffisante dans la mesure où plusieurs secteurs n’ont pas réussi à trouver le rythme normal comme c’est le cas, à titre d’exemple, pour certains secteurs industriels et même miniers dont le phosphate. D’où la nécessité d’instaurer une paix sociale durable et d’inciter tous les travailleurs à redoubler d’efforts en vue de multiplier la production des biens marchands et pouvoir exporter plus vers les différentes destinations. La campagne de l’huile d’olive, le produit phare de la Tunisie — qui a été exceptionnelle cette année — ne doit pas sombrer dans les problèmes entre les professionnels et les pouvoirs publics, ce qui retarderait les opérations d’exportation.

Promotion des exportations
D’ailleurs, le Conseil de la BCT recommande l’accroissement des efforts d’investissement et la promotion des exportations, outre l’accélération du rythme des réformes visant à consolider la performance économique, améliorer le climat des affaires et assurer la viabilité des équilibres financiers globaux. Les investisseurs attendent avec impatience l’assainissement du climat des affaires en prenant les dispositions nécessaires afin de stimuler les investissements. Toutes les parties prenantes sont impliquées dans cet effort qui exige d’atténuer le circuit parallèle, l’instauration d’un climat social serein et, bien sûr, agir au niveau du système monétaire et financier pour faciliter la tâche aux investisseurs. La décision prise par la BCT entre d’ailleurs dans ce cadre.

A noter qu’une consolidation des avoirs nets en devises a été enregistrée, atteignant 18.948 MDT correspondant à 107 jours d’importation au 26 décembre 2019 contre 13.974 MDT ou 84 jours au terme de l’année 2018. De son côté, le taux de change du dinar a poursuivi son amélioration vis-à-vis des principales devises. L’amélioration des principaux indicateurs monétaires et financiers ne devrait pas toutefois occulter la faiblesse de la performance économique, avec un taux de croissance ne dépassant pas 1,1% durant les neuf premiers mois de l’année en cours. Ceci est lié à la baisse de l’activité du secteur industriel suite, notamment, à la contraction de la demande extérieure et à la régression de la production nationale des hydrocarbures. Pour pallier la contraction de la demande des pays importateurs, il est nécessaire de prospecter de nouveaux marchés dans les différents continents pour vendre plus de produits en tenant compte des prix internationaux pratiqués. La Tunisie devrait rester l’un des principaux fournisseurs des produits industriels et alimentaires dans le monde compte tenu de ses potentialités et de ses capacités de production.

La baisse du taux d’inflation aux environs de 6,3% en glissement annuel au cours du mois de novembre 2019, contre 7,4 % au même mois de l’année précédente, constitue aussi un bon indicateur à confirmer au cours de la prochaine période. Cette évolution est due à la détente relative des prix aussi bien des produits alimentaires que des produits manufacturiers et des services. L’inflation sous-jacente (hors produits encadrés et frais) a également poursuivi sa tendance baissière pour revenir à 6,5% contre 6,8% en octobre 2019.
S’agissant du secteur extérieur, le Conseil a enregistré la régression du déficit courant au niveau de 7,9% du PIB durant les onze premiers mois de l’année en cours, contre 9,9% pour la même période de l’année précédente, et ce, à la faveur de l’augmentation des recettes touristiques et des revenus du travail ainsi qu’à la décélération du rythme de progression du déficit commercial. Il est nécessaire de maintenir les bons indicateurs et de les renforcer pour permettre à notre économie de réaliser de nouvelles performances et pouvoir améliorer les conditions de l’investissement sur le moyen et long termes.

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