Passera, passera pas, journalistes, chroniqueurs, politiques et internautes y vont de leurs pronostics. Si les derniers développements sur la scène politique augurent déjà de l’échec de M. Habib Jemli à former son gouvernement, il semble bien que les élus du parti Ennahdha, soient les seuls à afficher un optimisme déconcertant. Fethi Ayadi, membre influent du conseil de la Choura a confié a même confié au journalistes que le gouvernement de Habib Jemli obtiendra la confiance de l’hémicycle.
Nous avons donc décidé, calculette à la main, d’étudier l’ensemble des scénarios possible et même ceux, peu probables, voire impossibles. sortez votre calculatrice et suivez le raisonnement de ce calcul d’épiciers.
Pour que M. Habib Jemli et son équipe obtiennent la confiance, il lui faut recueillir un vote plancher de 109 voix favorables (sur un total de 217 députés). Mais tout d’abord, faisons le point sur la composition des blocs parlementaires:
Si nous considérons bien entendu qu’Ennahdha votera en bloc en faveur de Habib Jemli (54 élus) conformément à la décision du conseil de la Choura, nous pouvons y ajouter en toute logique, les voix de la Coalition Nationale (18 voix) auxquels s’additionnent les voix des trois élus récemment démissionnaire du bloc présidé par Seifeddine Makhlouf. Le total, pour, l’instant, donnerait donc 75 voix.
Considérons maintenant qu’une partie des non représentés dans des groupes (11 élus) et qu’une partie du bloc parlementaire Al-Mustaqbal (Qui est bloc technique composé de 9 élus d’horizons divers ) est convaincu par le projet de Habib Jemli et son équipe. Disons qu’entre ces deux entités, 9 députés accordent leurs confiances. Nous arrivons à un total de 84 voix.
Nous pouvons aussi, pourquoi pas, y rajouter les voix de la moitié des élus du groupe parlementaire de la Réforme Nationale (8 élus) ainsi que la moitié, peu probable, des élus de Tahya Tounes (7 élus). Nous arrivons ainsi péniblement à 99 voix.
A ce stade, il en manquera toujours une dizaine de voix à Jemli pour obtenir la confiance à l’hémicycle.
Passons maintenant, de la réalité à la science fiction, la politique fiction, ou, peut être, à la real politique, et imaginons que par miracle, la moitié du bloc parlementaire de Qalb Tounes accorde ses voix au gouvernement Jemli. Sur un total de 38 élus, disons que 19 répondent aux chants des sirènes. Ce n’est qu’à ce moment là, grace à cet hypothétique scénario que M. Habib Jemli deviendra officiellement chef du gouvernement tunisien, mais à une très courte majorité de 118 voix.
Notons simplement qu’à l’issu d’une rencontre de la dernière chance entre Rached Ghannouchi le président du mouvement Ennahdha et le patron de Qalb Tounes, Nebil Karoui, ce dernier a réitéré son refus de la liste présentée par Habib Jemli et la détermination unanime de son groupe parlementaire à voter contre.
Reste une option que nous avons délibérément choisi d’écarter, car nous privilégions toujours la bonne foi à la mauvaise, c’est celle de tractations peu scrupuleuses pour soudoyer un certain nombre d’élus.