Les problématiques environnementales font, de plus en plus, l’objet de débat, de recherche et d’élaboration de stratégies dans l’optique de trouver des solutions applicables, à même d’atténuer l’impact de moult changements environnementaux sur la population et sur la dynamique économique.
Les pays méditerranéens sont considérés, à l’échelle mondiale, comme étant les plus touchés par les changements environnementaux et leurs redoutables impacts. Dans la rive nord du bassin méditerranéen tout comme dans sa rive sud, les manches se retroussent pour coordonner, au mieux, les efforts en vue de créer un réseautage solide et performant contre les répercussions des changements environnementaux ; un réseautage capable d’élaborer des stratégies pertinentes, fondées sur des données scientifiques actualisées et conformes aux exigences aussi bien environnementales que socioéconomiques, propres à chaque pays.
Suite à cette préoccupation commune, un projet d’études supérieures, axées sur l’environnement et la gestion des changements environnementaux, est mis sur les rails. Il s’agit du projet «Mediterranean Environmental Change Management : Master Study and Ecosystem» (Mehmed), qui consiste à instaurer un Master international sur la gestion des changements environnementaux.
Financé par le Programme Erasmus+ et piloté par l’Université de Girone (Espagne), il regroupe huit universités représentant la Tunisie, l’Algérie et le Maroc sous la coupole d’une coopération scientifique et académique. La Tunisie y participe à travers deux universités, à savoir l’Université de Sousse, représentée par l’Institut supérieur agronomique de Chott Mariem et l’Université de Monastir, représentée par la Faculté des sciences.
L’objectif fondamental étant de former des spécialistes, hautement qualifiés, pour traiter des problèmes environnementaux et mettre en place un modèle de développement durable, axé sur l’environnement et répondant aux exigences socioéconomiques des pays partenaires.
Il permettra, aussi, d’enrichir les données scientifiques sur ce point, d’élargir le champ des études supérieures pour toucher davantage le domaine environnemental et d’appliquer les résultats des éventuels travaux de recherche.
Coordination entre huit universités maghrébines
Le master est, bien entendu, destiné aux diplômés de l’enseignement supérieur. Il sera d’une utilité insoupçonnable aussi bien dans le secteur public que celui privé. Les étudiants disposeront, ainsi, de la possibilité de prendre connaissance des challenges nationaux et régionaux en matière de gestion des changements environnementaux. Ils accéderont, grâce à cette formation, aux méthodologies, aux outils et aux mécanismes adaptés à leur cause commune. Par ailleurs, le projet promet de renforcer la coopération entre les deux rives de la Méditerranée dans le but de relever les défis d’origine environnementale mais dont l’impact est considérable aussi bien sur l’économie que sur la santé et la qualité de la vie des habitants.
Les populations maghrébines, notamment tunisienne, algérienne et marocaine, sont, plus que jamais, dans le besoin de conjuguer, ensemble, les efforts pour établir des stratégies adaptées à leurs besoins environnementaux et socioéconomiques. Une bonne coordination entre les universités partenaires — surtout entre les universités maghrébines lesquelles devraient, plus que jamais, redoubler d’effort pour créer un terrain commun de recherche et de planification des politiques environnementales — serait d’une grande utilité.
Les partenaires s’appliqueront, ainsi, au diagnostic de l’état des lieux, à l’évaluation et à l’analyse des changements environnementaux et leurs impacts socioéconomiques ainsi qu’à l’identification des mécanismes et des outils indispensables aux éventuelles stratégies. L’Agence nationale de promotion de la recherche scientifique (Anpr) y participe comme structure d’appui ainsi que World university service of mediterranean Wusmud (Espagne) et l’Institut méditerranéen de technologie IMT (Algérie). Notons que la réunion du comité de pilotage a été organisée les 8 et 9 octobre 2019 par l’Université de Sousse ; une réunion qui a permis aux différents partenaires d’examiner l’état d’avancement du projet.