La faible pluviométrie enregistrée les deux derniers mois n’a pas impacté négativement sur les ressources des barrages grâce notamment aux stocks de réserve.
M. Faïez Msellem, directeur général des barrages et grands travaux hydrauliques au sein du ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques, a dressé un état des lieux du niveau des barrages en Tunisie. Il rappelle d’emblée la nécessité de considérer l’année hydrologique qui s’étend du 1er septembre de l’année au 31 août et non sur la base d’une année civile pour tirer des conclusions. Il apporte son analyse globale de la situation des barrages et des ressources en eau.
A ce titre, la quantité d’eau des barrages actuellement disponible se caractérise par un stock de 1.480.000m3 contre un stock moins volumineux à la même période de l’année dernière de l’ordre de 1.290.000 m3. De surcroît, M. Msellem reste confiant quant à la possibilité que le mois de février soit pluvieux, contrairement à une pluviométrie qui a été très faible au cours des deux derniers mois : « Le stock actuel est satisfaisant, mais il faut reconnaître que le mois de janvier est déficitaire en termes de pluie et d’apports en eau ».
Janvier : un rendement déficitaire
En effet, alors que la moyenne mensuelle de janvier est de 348 millions de mètres cubes, elle est bien en-deçà actuellement avec 60 millions de m3. Le mois en cours a connu des jours sans pluie et le mercredi dernier, les apports dans les barrages sont faibles de 1,120 million m3. « Les dernières quantités de pluies enregistrées ont uniquement impacté sur l’agriculture et n’ont pas alimenté suffisamment les barrages», précise M.Msellem.
Du 1er septembre 2019 jusqu’à aujourd’hui, un apport total de 444 millions de m3 d’eau de pluie a été enregistré, alors que la moyenne nationale est de 746 millions m3 traduisant un déficit en eau. A noter que les eaux des barrages du Nord représentent 75,2% de la capacité de mobilisation de l’ensemble des barrages, tandis que le stock de réserve moyen est de 1.086.000 m3 sur une moyenne totale de 1.312.000 m3. Les huit barrages du nord ont un surplus en eau tandis que ceux du Centre sont mal lotis avec des niveaux de remplissage bien plus faibles.
Au sujet du risque de la tempête dénommée Gloria en Tunisie, annoncée il y a quelques jours, M.Msellem tient à rassurer son monde. L’infrastructure des barrages doit pouvoir résister au pire scénario. Les pluies diluviennes, qui s’abattraient une fois tous les dix ans voire une fois par siècle sont attendues avec le plus grand bonheur pour remplir abondamment les barrages tunisiens.
A propos, en consultant le site www.onagri.nat.tn, vous trouverez de plus amples détails grâce à une importante base de données sur la gestion des ressources en eau : entrées et sorties des stocks d’eau. Des tableaux comparatifs mensuels sont également affichés.
