Le phénomène de la violence en milieu scolaire ne cesse de s’amplifier. En effet, plusieurs élèves, lycéens et cadres éducatifs commettent des actes de violence sous divers prétextes. D’où la nécessité de traiter ce problème à la racine pour éviter qu’il ne prenne plus d’ampleur
La violence dans le milieu scolaire constitue un phénomène qui ne cesse de se développer. Les statistiques montrent, en effet, que les cas de violence enregistrés dans les différents établissements éducatifs ont atteint 27 millions au cours des cinq dernières années, selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes). La violence émanant des élèves a atteint 54,8% contre 27,4% pour le cadre éducatif et 17,8% pour les autres composantes de la famille éducative comme les surveillants et les gardiens. La violence verbale est également présente dans nos écoles puisque 76,2% de ce type de violence provient des élèves, 12,63% du cadre éducatif et 11,73% des autres composantes du corps éducatif.
Il s’est avéré que 51% des cas de violence en milieu scolaire émanent d’individus qui ne sont pas en rapport avec l’établissement éducatif. Des cas de violence perpétrés par ces intrus ont été constatés à l’intérieur de l’enceinte éducative et dans son environnement. Le taux de violence échangé entre les éducateurs et le cadre administratif dans les établissements éducatifs représente, par ailleurs, 14% de l’ensemble des cas de violence enregistrés. Les lycéens accaparent la première place sur la liste des élèves les plus violents. En effet, les statistiques montrent que près de deux cas de violence scolaire sur trois sont perpétrés par des élèves dont l’âge est compris entre 14 et 17 ans.
Beaucoup reste à faire
C’est une donnée importante et significative du point de vue social et sociologique. Elle prouve que le phénomène de la violence scolaire est lié au début de l’adolescence et l’entrée de plain-pied dans la période de la jeunesse avec un penchant pour la violence et une volonté de s’affirmer au sein de la société. Cette violence prouve, aussi, qu’il reste beaucoup à faire au niveau de l’épanouissement social en milieu familial et au cours des heures libres. A noter que la Tunisie occupe les devants du classement des pays pour ce qui concerne la violence scolaire après les Etats-Unis d’Amérique (193 mille cas dont près de 154 mille cas graves) et la France avec plus de 82 mille cas.
Cependant, la violence scolaire en Tunisie se distingue par le fait qu’un taux important de cas concerne les éducateurs et les élèves. Le taux d’agressions perpétrées à l’encontre des enseignants est de près de 83%. Le gouvernorat de Tunis occupe la première place en matière de violence scolaire avec 14% suivi du gouvernorat de Sousse avec 10% et de celui de Sfax avec 10%. Ce phénomène est présent dans le milieu urbain avec 77% de l’ensemble des violences scolaires enregistrées. Les études et les recherches sur la violence scolaire ont montré que la violence au sein de la société et du milieu familial a un impact négatif tel que les élèves la répercutent au sein de l’enceinte scolaire qui sert de caisse de résonance aux maux de la société. Les espaces publics et virtuels sont également impliqués dans ce problème alors que les structures traditionnelles ne sont plus en mesure d’assumer leur rôle en matière d’encadrement, laissant le champ libre à la violence.