Développée dans le même cadre de l’atelier de projets du Centre d’art vivant de Radès, l’exposition dévoile des photomontages qui figurent d’anciennes bâtisses, de ruelles, d’impasses, de façades et autres bribes de mémoires découpées et réaménagées dans et à partir des lieux de son enfance.
La librairie «Mille Feuilles» accueille, depuis le 25 janvier 2020, dans son espace d’art l’exposition personnelle de l’artiste Faiza Ben Hadj Yahia. Elle nous y présente 25 œuvres réunies sous l’intitulé «Damous Essayda» et à travers lesquelles elle opère le montage sur-réalisé d’une introspection poétique la menant, au sens propre et figuré, sur les lieux de son enfance.
Faiza Ben Hadj Yahia est née en 1964. Elle a étudié au Centre des arts vivants de Radès et participe régulièrement à l’exposition annuelle de l’Union des artistes plasticiens tunisiens depuis 2005. Elle a présenté ses œuvres à Tunis au club Tahar-Haddad, à l’espace Sophonisbe de Carthage et en 2012, elle a participé à une exposition de groupe au Centre Fadhel-Ben Achour à La Marsa. Ses œuvres ont été déjà présentées à la galerie «Mille Feuilles» dans le cadre d’expositions collectives, à l’instar de «1,2,3 Expressions» développée lors d’un atelier de projets du Centre d’art vivant de Radès.
Développé dans le même cadre, «Damous Essayda» dévoile des photomontages qui figurent d’anciennes bâtisses, de ruelles, d’impasses, de façades et autres bribes de mémoires découpées et réaménagées dans et à partir des lieux de son enfance. L’artiste décompose et brouille les puzzles de sa mémoire pour recomposer ses souvenirs, leur redonner une nouvelle présence, une nouvelle vie, nous proposant ainsi des dialogues picturaux entre réel et imaginaire, l’instantané et le passé, la présence et l’absence qui finissent par se confondre.
Dans le récit mémorial de Faiza aux allures fictives, voire fantastiques, tout tourne autour de ces anciennes bâtisses qu’elle photographie sous différents angles et selon différentes suggestions affectives : elles sont, tantôt, imposantes pour coloniser tout le champ, tantôt bribes et fragments pour se détacher de cieux monumentaux.
Elles sont, des fois, entrecoupées de branchages et autres arbres ou alors hantées par d’étranges présences qui surgissent de temps à autre d’une fenêtre ou du bout d’une rue… L’artiste pose çà et là d’intrigantes figures que l’on ne peut presque pas distinguer, elles sont floues ou aux traits quasi effacés, d’anciennes présences qui semblent lui être familières et qui ont, peut-être, jadis, occupé les lieux.
A voir jusqu’au 8 février 2020.