L’invité du lundi | Nihel Cheikhrouhou, judoka d’élite : «Tokyo pour oublier…»

«Une médaille aux JO est dans mes cordes»
«Tous les atouts pour briller»
«Redevable au Sfax RS»


Nihel Cheikhrouhou jouit d’une notoriété établie à l’échelle continental et mondial. Elle constitue le must de nos judokas.

Elle a remporté le titre africain à 21 reprises, ainsi que  deux médailles d’argent et une autre de bronze aux Jeux méditerranéens. Lors du championnat du monde en 2017, elle s’est hissée sur le podium et a ainsi intégré le cercle des meilleures athlètes du monde (7e au classement) dans la catégorie des plus de 78 kg. Comment se prépare-t-elle pour les Jeux de Tokyo 2020 ? Quelles sont ses chances?

Récemment, vous avez participé au Grand Slam de Paris

Lors du combat de repêchage pour la conquête de la 3e  marche du podium, j’ai dominé mon adversaire portugaise, mais j’ai cédé à 40 secondes de la fin. Ainsi j’ai terminé 5e.

Ce faisant, mon  entraineur Anis Lounifi, ex-champion du monde, a identifié les correctifs à apporter. Je ne reproduirais pas les mêmes erreurs à l’avenir. Toujours volet Grand Slam de Paris, j’ai gagné à trois reprises et j’ai accusé le coup par deux fois. Le plus important était de rivaliser avec des adversaires chevronnés, en mesure de monter sur le podium aux JO.

Vous êtes 11e au classement de l’instance internationale

Ce classement n’a aucun sens. 15 athlètes se valent à ce niveau. Je connais assez bien tous les adversaires du haut de l’affiche. Les niveaux se valent.

Et ton programme de préparation pour les JO ?

Il est conséquent avec des stages de longue durée à l’étranger, ponctués par des participations à des tournois internationaux d’envergure dont récemment le Grand Slam de Paris. Il me reste dans le cadre de la première étape de préparation à prendre part au tournoi de Dusseldorf et au Grand Prix de Rabat. Puis, mon entraîneur et le président de la fédération  m’établiront un autre programme de préparation plus étoffé afin que je sois prête le jour J. A cet effet, la FTA n’a pas lésiné sur les moyens pour que je sois au top.

Je rappelle aussi qu’à titre personnel, j’ai le titre d’animatrice sportive et je perçois une prime intéressante.

A la conquête de Tokyo alors ?

Physiquement, techniquement et tactiquement, je me sens prête.  Reste trois facteurs déterminants pour glaner une médaille : l’état d’esprit, les jours de compétition. Le tirage, clément ou pas. Et, enfin, l’arbitrage. Car aux JO de  Rio, j’ai été lésée par l’arbitrage.

Qu’en est-il de ta technique de mouvement de jambes ?

Ce n’est pas vraiment mon talon d’Achille. En clair, tout dépend de l’adversaire et de la nature de la compétition.

Face à des adversaires d’un certain gabarit, l’approche doit forcément être différente. Je me rappelle à cet effet de certains adversaires Cubains, Brésiliens et Japonais. Des compétiteurs assez coriaces.

Quid de notre champion Fayçal Jaballah ?

Il fait partie du staff technique national. Il a beaucoup apporté au judo. Sa carrière est jalonnée de titres. Je rappelle qu’il a remporté 11 titres africains.

Et la relève tunisienne au plus haut niveau

Le judo tunisien est en nette progression. Il y a beaucoup de sportifs talentueux dans différentes régions, à Kairouan, à Sfax, à Moknine et à Kalâat el-Andalous. Je cite surtout les Alaa Eddine Chelbi et Noha Landoulsi qui sont en mesure de hisser haut et fort l’étendard national à l’avenir.

Pour conclure, comment es-tu venue au judo ?

Vu ma charpente, j’ai vite été orientée vers le judo. J’ai commencé à m’entraîner au centre de promotion de Sfax. Puis, j’ai progressé jusqu’à l’obtention du titre national  sous les couleurs de mon club de cœur, le SRS. Je suis redevable au Sfax RS. Enfin, je profite de l’occasion pour remercier tous les entraîneurs qui m’ont accompagnée, soit Kamel Ghannouchi, Abdelkarim Achour, Adel Guirat, Mongi Kachouri, Slah Rekik, Makrem Ayed, Slim Agrebi, Anouar Dhiab, Skander Hachicha et actuellement Anis Lounifi.

Salah KADRI

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