Fallait-il attendre que soit enfin célébrée l’ère des « antisystème » pour que la Tunisie puisse réaliser les mille et une promesses d’être la première « en Afrique et dans le monde » à détenir records, innovations et originalité, y compris en matière sportive, que nous envient depuis des dizaines et des vingtaines d’années tous ceux qui nous jalousent ? Nous « le tout petit pays »… 

Il faut dire la vérité, avant le président Kaïs Saïed, personne n’avait envisagé de distribuer spécialement des passeports à des députés qui, par ailleurs, trouvent un mal fou à accorder leur confiance au gouvernement.

La nouveauté a été enregistrée jeudi 20 février 2020, lorsque la commission parlementaire des droits, des libertés et des relations extérieures a approuvé un projet de loi relatif à l’attribution de passeports diplomatiques aux députés.

Ce projet de loi énonce qu’un passeport diplomatique devra être attribué aux élus par le ministre en charge des Affaires étrangères qui, dans la Constitution de 2014, devient du ressort du président de la République, tout en étant membre du gouvernement.

Cette annonce avait suscité une vive polémique à l’Assemblée lorsque le président de la République, Kaïs Saïed, avait cru utile d’estimer que seuls les présidents des blocs parlementaires pourraient bénéficier d’un passeport diplomatique. Une décision que le député « antisystème » Yassine Ayari qualifie d’arbitraire et de « tentative de classer les députés dans des “castes” contraires au choix constitutionnel ».

Personne aujourd’hui ne détient encore ce nouveau passeport diplomatique dont l’idée  permettra à la Tunisie d’avoir un produit si original à montrer et à « exporter ». Des textes législatifs, les procédures, des documents et des engagements nous séparent encore de ce jour-là.

Maintenant commence par contre, sans doute, la guerre que ne manqueront pas de se livrer deux catégories différentes, voire incompatibles, de passeports diplomatiques, celle du système et celle des antisystème. Avant que l’on ne soit obligé d’accorder à chacune le rôle et la cote qui lui siéent.

Ou, pourquoi pas, que nos fonctionnaires pourraient bien se passer de passeports tout court, si la liberté de mouvement que l’on négocie avec l’Europe et le reste du monde venait à être, miraculeusement, enfin établie !

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