Accueil Economie CCIT –  E-Export: Les PME et les TPE y ont droit !

CCIT –  E-Export: Les PME et les TPE y ont droit !


«L’E-export : un levier incontournable pour le développement des entreprises tunisiennes » : tel est le thème qui a été débattu lors de l’organisation, par la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis(Ccit), d’un séminaire qui a eu lieu à Tunis.

Développer les mécanismes et les plateformes essentiels au commerce électronique, en général, et à l’exportation électronique, en particulier, représente, de nos jours, le tournant à suivre pour améliorer la visibilité des entreprises et des produits tunisiens. Il constitue le moyen à même d’ouvrir, grands, les horizons d’intégrer de nouveaux marchés. Le commerce électronique ou le « e-commerce » a quitté la sphère du facultatif pour devenir la clef d’un avenir prometteur de l’exportation ainsi que du marketing à l’échelle nationale ; une clef qui doit être infaillible surtout aux PME et aux TPE, lesquelles peinent à élargir leur champ d’activité et à franchir le pas de la réussite malgré l’absence de moyens, d’appuis et de connaissances en e-commerce.

Ouvrant la rencontre, M. Najeh Ben Abdessalem, vice-président de la Chambre, a rappelé la genèse du e-commerce. Ce secteur remonte aux années 90 via notamment la création de la Commission nationale du commerce électronique et la mise en place d’une stratégie spécifique à son développement.

Un rythme en crescendo

Selon les données fournies par la direction du développement du commerce électronique et de l’économie immatérielle, les transactions en ligne ont connu, en 2017, un véritable bond qualitatif et quantitatif, lequel s’est traduit par des recettes de l’ordre de 166MD. En 2018, l’Organisation des Nations unies (ONU) avait classé la Tunisie en quatrième position, à l’échelle africaine et à la 76e place, à l’échelle mondiale. Le rythme croissant de la dynamique du e-commerce se poursuit pour atteindre, l’an dernier, un volume de l’ordre de 271,5MD, soit plus de 21% par rapport au volume enregistré en 2018. M. Abdessalem a ajouté que «le nombre des sites web marchands, adhérents aux systèmes de «Click To Pay» et du e-dinar établis par La Poste a atteint les 1.864 sites, soit une hausse de 13% par rapport à 2018 ». Pour booster davantage ce secteur plus que porteur, le responsable a appelé à l’incitation des entreprises à opter pour ce mode de marketing et d’exportation ; un mode «  in » car reposant sur les nouvelles technologies numériques, interactif, performant et peu coûteux. C’est pourquoi, M. Abdessalem a recommandé la prise de démarches et mesures impératives, à savoir « la réglementation des entreprises, la régulation du e-commerce et le développement du système de paiement en ligne ».

Aujourd’hui, et face aux défis fixés en matière de développement du e-commerce, il convient de dresser l’état des lieux d’un secteur en évolution certaine depuis trois ans. M. Khabbeb Hedhri, directeur du développement du commerce électronique et de l’économie immatérielle au sein du ministère du Commerce, a axé son intervention sur l’état actuel du secteur.

PME et TPE : des mécanismes sur mesure

En effet, et depuis 2015, le projet du marché virtuel a vu le jour sous les directives de la Banque mondiale. L’objectif étant de booster l’export des produits tunisiens, surtout ceux relatifs aux filières de l’artisanat, de l’agriculture et de l’agroalimentaire. « Grâce aux mécanismes spécifiques au e-export, une centaine d’entreprises bénéficient de réductions avantageuses de 50% sur les frais du transport. La Poste a établi deux plateformes de grande importance, à savoir Click to Pay et le e-dinar. Ces acquis ont permis de hisser le nombre des transactions électroniques transfrontalières de 3,5% de l’ensemble des exportations et de 22,5% en valeur », a-t-il indiqué. Le e-commerce représente, à son sens, un réel canal d’exportation à développer. Il garantit, outre une meilleure visibilité des entreprises tunisiennes à l’étranger, une bonne communication, un marketing ciblé ainsi que la digitalisation de l’exportation. «La Chambre du commerce de Tunis a franchi des pas considérables dans ce sens via l’instauration du projet de certification d’origine, destiné à l’exportation de petites quantités de produits, notamment des colis d’une valeur supérieure à 200d. Le Fonds « easy export », établi par La Poste, a pour finalité d’appuyer les exportations à travers le réseau postal. La nouvelle plateforme électronique de La Poste, baptisée MPGS, offre, quant à elle, aux chefs de PME ou de TPE la possibilité d’avoir un compte postal accessible via le Net, ce qui représente un atout de taille pour les transactions transfrontalières», a-t-il expliqué.

Néanmoins, moult obstacles continuent à entraver au e-commerce dont les problèmes relatifs au paiement électronique, au contrôle technique ainsi que la loi de change, laquelle se caractérise par un aspect restrictif au détriment des PME et des TPE.

« Easy export » : une expérience pilote

Manifestement, usant de sa proximité et de la flexibilité de ses services, La Poste Tunisienne garantit plus d’opportunités aux PME et aux TPE et les soutient pour accéder au marché mondial. Le projet «  easy export » ou la «  convention -50% » viennent en réponse à un besoin hautement signifié par les PME et les TPE. M. Yosri Bachouche, chef du projet «  easy export » à La Poste Tunisienne, a éclairé l’assistance sur les principes et les finalités de ce nouveau-né. « Il s’agit d’une expérience pilote, démarrée depuis l’an dernier et qui émane de l’Union postale universelle dans le but de faciliter aux PME et aux TPE l’accès à l’exportation via des mécanismes adaptés à leurs situations budgétaires limitées. Cette expérience, poursuit-il, avait vu le jour au Brésil dans l’optique de convertir l’artisanat en un véritable pilier économique. L’aspect international et le facteur de proximité de La Poste ont réussi à rapprocher les services d’acheminement au profit de 10 mille entreprises brésiliennes, lesquelles sont devenues exportatrices ».

Vers l’expansion des guichets uniques de « easy export»

La Tunisie constitue le premier pays non latino-américain qui adopte cette logique. En 2018, une commission nationale a été formée comptant 11 parties prenantes. Un guichet unique a été implanté à l’aéroport de Tunis-Carthage et dont les travaux sont parachevés à 70%. Un deuxième est implanté à Kairouan dans l’attente de l’expansion de ces unités, chargées du contrôle technique et qui seront les vis-à-vis des petits entrepreneurs-exportateurs. Encore faut-il souligner que le guichet unique est digitalisé via la mise en œuvre d’un site web, lequel offre plusieurs services dont l’adhésion en ligne, le conseil, le transit douanier, la domiciliation de la facture, etc. « La Poste Tunisienne est habilitée à effectuer ces prestations sans pour autant devoir recourir à la banque. Par ailleurs, une convention signée par le Cepex implique, désormais, une réduction tarifaire sur les frais de transport de –50% », a ajouté le responsable. En outre, dix guichets techniques seront implantés au mois de mars dans les régions jugées comme étant à grand potentiel, notamment les régions du Sahel, le Kef et Tozeur…

70 entreprises soutenues et 4.000 emplois

S’agissant des réalisations de «  easy export », et en se basant sur les derniers chiffres, quelque 70 entreprises ont été soutenues, permettant la création de 4.000 emplois. Le chiffre d’affaires de La Poste Tunisienne, relatif à ce projet, s’élève à 500 mille dinars.

Les défis qui s’annoncent, désormais, seraient d’instaurer les guichets uniques dans toutes les régions dotées d’un grand potentiel en PME et en TPE et de dématérialiser les procédures. La Chambre ambitionne de garantir des certifications en ligne et des formalités digitalisées à 70%. «La Poste Tunisienne négocie avec d’autres pays pour créer des partenariats bilatéraux en vue de réduire les frais logistiques des deux côtés », a-t-il ajouté. L’Union postale universelle ambitionne, de son côté, de concentrer le e-commerce sur l’Afrique. Elle mettra en place six hubs, afin de limiter les obstacles décelés dont la lenteur des délais de livraison et le coût logistique salé. La Tunisie sera l’un des six hubs planifiés. «La deuxième phase du projet «easy export » sera focalisée sur la résolution des problèmes récalcitrants, notamment la loi de change, le retour des fonds en cas de retour des marchandises ainsi que le suivi par la BCT, surtout qu’il n’existe toujours pas de procédures simples et spécifiques au e-commerce. De ce fait, nous négocions avec la BCT pour trouver ne serait-ce qu’une solution provisoire, susceptible de faciliter l’avancement des procédures », a-t-il ajouté.

Digitalisation du paiement en Tunisie : des failles interceptées

Qui dit «e-commerce » dit « e-paiement ». Or, les mécanismes du paiement électronique restent, dans notre pays, bien en deçà des exigences. Toutefois, des ébauches de dénouement et des perspectives s’annoncent afin de rattraper les avancées du paiement électronique, et ce, conformément aux normes internationales. M. Sami Bouali, directeur de la surveillance des systèmes et des moyens de paiement à la BCT, a donné une idée exhaustive sur les différentes modalités de paiement électronique, possibles à l’échelle internationale.

En effet, sous recommandation de la Banque mondiale, une étude portant sur la digitalisation du paiement en Tunisie a été menée, en 2018, sous le pilotage de la BCT. Elle a montré plusieurs obstacles enfreignant au paiement électronique dont la lenteur des délais, une offre commerciale limitée, un climat commercial faible, un réseau d’acceptation réduit ainsi qu’une disparité régionale flagrante, vu que 80% des 19 mille TPE sont localisées sur le littoral et le Grand-Tunis.

D’un autre côté, le coût du commerce électronique s’avère être nettement élevé aussi bien pour les usagers du e-commerce, pour le payeur, pour le commerçant et même pour ce qui est des frais d’acquisition ou de renouvellement des cartes bancaires…

L’étude a été parachevée par une série de recommandations salutaires dont l’amélioration de la structuration du secteur via la création d’un Conseil national des paiements digitaux, la garantie d’une infrastructure financière et technologique plus sécurisée, la simplification et l’abaissement des paiements ainsi que l’instauration d’un Programme national d’éducation financière.

Actuellement, la Tunisie est en phase d’identification des éventuels partenaires internationaux. Reste à opter pour l’une des deux alternatives de paiement électronique, réputées pour leur efficacité, à savoir les portefeuilles électroniques ou encore les passerelles de paiement international, lesquelles nécessitent une infrastructure technologique de pointe.

Quant à la carte électronique internationale, établie depuis 2015, elle a ceci de bon qu’elle permet l’accès aux différentes plateformes de paiement international.

Elle est mise à la disposition des personnes physiques contre la somme de 1.000d.

Pour les personnes morales, elles peuvent acquérir cette carte contre la somme de 10 mille dinars.

Quant aux start-up, cela risque de coûter plus cher , soit 100 mille dinars.

Charger plus d'articles
Charger plus par Dorra BEN SALEM
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *