Les cours ont été suspendus, du 17 au 22 février, à l’école primaire «Sabrine» (Chebika) où les enseignants ont fini par manifester leur ras-le-bol en raison des actes d’agression devenus de plus en plus fréquents au sein de l’enceinte scolaire, sans qu’aucune mesure n’ait été prise pour protéger le corps enseignant, les élèves et l’infrastructure scolaire.
L’insécurité dans les établissements scolaires, les dangers qui sévissent dans l’environnement éducatif et les troubles de l’ordre public à proximité des établissements scolaires ont pris de l’ampleur au cours des deux derniers mois dans le gouvernorat de Kairouan.
En fait, l’absence de gardiens, de clôtures et de caméras de surveillance, outre le sentiment d’impunité, ont ouvert la voie à toutes formes de délits commis par des malfrats qui s’introduisent souvent la nuit dans les établissement sans être trop inquiétés.
Bacchanales, consommation de drogue, vol d’ordinateurs et d’équipements coûteux et saccages des portes et des fenêtres, on aura tout vu…
En outre, plusieurs actes de violence et d’agression ont été enregistrés contre des enseignants et aucune mesure n’a été prise pour protéger toutes les composantes de la famille éducative, cela sans oublier les grèves des enseignants titulaires du diplôme de licence appliquée en éducation et enseignement, ce qui a privé des centaines d’élèves de cours pendant plusieurs semaines. D’où la colère des parents face à ces cours suspendus et tout le monde s’indigne de la passivité du ministère de l’Education, ce qui exacerbe indirectement les tensions en milieu scolaire.
Les cours ont été suspendus, du 17 au 22 février, à l’école primaire «Sabrine» (Chebika) où les enseignants ont fini par manifester leur ras-le-bol en raison des actes d’agression devenus de plus en plus fréquents au sein de l’enceinte scolaire, sans qu’aucune mesure n’ait été prise pour protéger le corps enseignant, les élèves et l’infrastructure scolaire.
En effet, des délinquants n’ont pas hésité à vandaliser et à souiller avec de l’urine et des excréments humains les murs, les tableaux et les tables dans les salles de classe. Les équipements de la bibliothèque et de deux salles de classe ont été saccagés.
Evidemment, la liste est longue des différents établissements ayant subi des agressions et des attaques. On citerait, a titre d’exemple, les écoles de Moursset et de Ochaïbia (délégation de Chebika), le collège Dar El Amen (Kairouan-Sud), les écoles Mongi Slim et Hached (délégation de Sbikha), le collège Jhina (délégation de Bouhajla) et le collège Ibn Charaf (Kairouan Sud), etc.
Par ailleurs, des élèves ont échappé de justesse à la catastrophe suite à l’effondrement d’un pan du plafond de certaines classes, heureusement inoccupées au moment des faits. Il s’agit du collège 2-Mars 1934 et du collège «Kairouan» à Kairouan-Sud, sachant que ce dernier a été construit il y a uniquement 13 ans pour un budget de deux milliards et c’est la 2e fois qu’on assiste à des chutes de pierres (en 2006 et en 2020).
Des écoles sans eau potable
Le gouvernorat de Kairouan compte 313 écoles primaires dont uniquement 160 sont alimentées en eau potable par le biais de la Sonede. Le reste des établissements est approvisionné par des groupements hydrauliques, or comme ces groupements ne sont pas payés par les villageois, alors ils coupent l’eau à toute la zone, ce qui prive les établissements scolaires d’eau potable, pendant des mois. D’ailleurs, cela a poussé les enseignants du collège de Jhina (délégation de Bouhajla) à suspendre les cours vu l’insalubrité des salles de classe et des toilettes, ce qui a augmenté le nombre d’élèves atteints d’hépatite.
A côté de ce tableau peu reluisant, on pourrait évoquer les agressions répétées visant le corps enseignant.
Récemment, un professeur de mathématiques au lycée Ibn El Jazzar (Kairouan-Sud) a reçu un avis de la direction régionale de l’éducation qui lui a fait savoir qu’elle a reçu une lettre anonyme dans laquelle des menaces graves ont été proférés contre lui. La personne, très probablement un parent d’élève, a menacé de le défigurer, de lui administrer des coups et de porter atteinte à sa famille et à ses enfants.