L’invité du lundi | Khélil Jendoubi, champion de Taekwondo : «Aux JO, le rêve est possible»

• «Mes rivaux n’ont aucun secret pour moi»
• «Asseoir ma suprématie à l’échelle continentale d’abord»
• «Je vise le podium à Tokyo»

A cinq ans, son père Hechmi, entraîneur de taekwondo, n’a pas hésité à lui faire découvrir les salles de sport.  De fil en aiguille, le jeune Khelil a découvert la discipline et a enchaîné par des combats. Puis, en quelques années, il devint un athlète accompli. L’appel de l’équipe nationale cadette n’a pas tardé. Et à ce talent pur de glaner, l’été dernier, une médaille d’or aux Jeux africains organisés au Maroc. Par la suite, il se qualifiera aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, aboutissement naturel d’une préparation rondement menée. Khélil Jendoubi, seul représentant du taekwondo tunisien à Tokyo, nous parle de son exploit.

Vous voilà qualifié aux Olympiades de Tokyo…

La médaille d’or glanée aux derniers Jeux africains m’a hautement motivé. J’avais une idée précise sur les meilleurs athlètes africains de ma catégorie de poids (58 kg). J’étais quasi sûr de les rencontrer lors du tournoi qualificatif des JO de Tokyo. Et je me suis préparé en conséquence selon un programme bien établi par mes entraîneurs, dont mon père et Seifeddine Trabelsi.

J’étais fin prêt physiquement, techniquement  et surtout mentalement. Grâce à beaucoup de concentration,  j’ai remporté le combat qu’il fallait gagner. Celui qui m’avait opposé en demi-finale à un Marocain qui se trouve être un champion du monde. Je l’avais battu aux points sur le score de (21-4). Auparavant, j’ai pris le meilleur sur un  adversaire botswanais, tout aussi redoutable.

Malheureusement, vos coéquipiers n’iront pas à Tokyo.

Ils ont tout donné, en particulier Firas Gattoussi. Il était sur le point de décrocher son billet pour Tokyo. Seulement, il a manqué de justesse. N’oublions pas aussi que le taekwondo en Afrique a beaucoup progressé .

Tous les participants à ce tournoi qualificatif aux Olympiades se sont bien préparés, contrairement à nous autres qui avions pris part à quelques compétitions internationales seulement. Bref, la préparation a été poussive.

Comment bien préparer les JO ?

Je suis décidé à aller loin. Et je vais m’en donner les moyens. En outre, je pense que notre fédération ainsi que le Cnot vont me concocter un programme de préparation  adéquat. Ce programme doit être fourni en stages et en compétitions de haut niveau. Bref, il faut rivaliser avec les meilleurs. Je pense que le rêve est permis, à savoir monter sur le podium à Tokyo.

Et vos principaux adversaires à Tokyo ?

J’ai rivalisé avec quelques champions dans des  tournois internationaux amicaux. Je me documente sur eux.

Je connais pratiquement tous les bons athlètes de ma catégorie de poids (58 kg). Ils n’ont aucun secret pour moi. La majorité est issue de Corée du Sud, d’Iran et de Russie. Ils sont très forts physiquement et rapides dans l’exécution des mouvements. Vous savez, j’ai réalisé mon premier objectif. Celui de me qualifier aux Olympiades.

Le second sera de bien me comporter à Tokyo. Et si je remporte les premiers combats, j’irai jusqu’au bout. En clair, je vise le podium. Les exploits lors de pareilles manifestations sont étroitement liés à une  bonne préparation, de la volonté, de la concentration et de la rage de vaincre. Ce sont des qualités transmises par mon père dès mon jeune âge.

Comment se passent les entraînements ?

Je suis élève au lycée sportif d’El Menzah. Je m’entraîne deux fois par jour. Ma prochaine échéance sera le championnat d’Afrique que nous organiserons le 1er mai. L’occasion est propice pour me préparer convenablement et confirmer ma suprématie à l’échelle continentale. Je profite de l’occasion pour remercier chaleureusement mes entraîneurs, mon père Hachemi et Seifeddine Trabelsi. C’est grâce à eux que je suis devenu champion d’Afrique.

Salah KADRI

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