Elles conduisent, téméraires timoniers, des embarcations aux lignes à la fois pures et branchées sur les techniques du temps. Ce sont de jeunes femmes au solide pied marin et au visage exposé aux vents et aux embruns, prêtes à passer des jours dans un corps à corps avec les caprices de la mer. Elles sont des Tunisiennes, des descendantes d’Elyssa, qui lèvent l’ancre et prennent d’assaut un secteur qui a toujours été à prédominance masculine pour la conquête d’une place sur les navires et sur les quais.
Pour ces femmes, il ne s’agit pas seulement de vaincre les éléments de dame nature mais, comme le montre une étude du BIT sur le sujet, de surmonter la discrimination, le harcèlement sexuel et le scepticisme quant à leurs compétences et à leur capacité de résistance.
Mais ces Tunisiennes ont bravé tous les tabous puisqu’on les trouve aujourd’hui commandantes de patrouilleurs, capitaines, chefs mécaniciens ou officiers et même matelots ou faisant partie du personnel hôtelier des navires.
Mais alors, qu’est-ce qui pousse ces femmes à vivre une existence tumultueuse en mer, dans un environnement potentiellement hostile ? C’est le chômage. En effet, en Tunisie, l’égalité des chances face à l’emploi entre les hommes et les femmes est loin d’être atteinte, ce qui pousse ces dernières à chercher de l’emploi dans des secteurs jadis réservés aux hommes. C’est que bien qu’elles réussissent mieux leurs études que les hommes, les femmes trouvent plus de difficultés à s’insérer dans le marché du travail. En effet, les chiffres montrent que les femmes tunisiennes sont davantage touchées par le chômage : 21,6% contre 12,5% pour les hommes. Plusieurs facteurs sont liés à l’accroissement du chômage des femmes tels que l’augmentation du nombre de femmes dans la population active, la faible demande de la main-d’œuvre féminine éduquée dans le secteur privé, la faible mobilité géographique des femmes pour rechercher des opportunités d’embauche dans des régions plus développées, etc.
Ainsi le taux de chômage des jeunes qui est de 30%, se compose de près de 48% de jeunes femmes. De ces statistiques, il appert que la femme tunisienne est la première victime du chômage et de l’exclusion sociale. C’est pourquoi, si autrefois la seule présence féminine à bord était la figure de proue, les femmes tunisiennes font aujourd’hui leur entrée dans le transport maritime, phénomène certes encore peu courant mais qui va en s’amplifiant.
Dr. Ezzeddine Moudoud
9 mars 2020 à 21:00
Notre fièrté….je pense avec douleur à la mère et à la veuve de notre martyr Taoufik MISSAOUI… Que ces chiens d’islamiste foutent la paix à nos mères et à nos soeurs…qui sont bien meilleures MUSULMANNES qu’eux.