Le gouvernement Fakhfakh met, d’emblée, la main à la pâte. Contexte oblige pour Abdellatif el Mekki qui a déjà fort à faire avec le corona. Mais le ministre de l’investissement, Slim Azzabi, était aussi à pied d’œuvre, mercredi dernier à l’ARP. Pour sa part, Chiraz Laâtiri choisit ses conseillers. C’est peut-être le plus important à faire si l’on veut se ménager de bons débuts.
La matière culturelle est loin d’être simple, du reste. A l’échelle d’un ministère (on insiste encore) il y faut plus qu’un simple programme, plus qu’un calendrier d’actions, il y faut de l’approche, de la profondeur de vue.
Plus difficile encore quand des mandats se succèdent, il faut savoir quoi retenir et quoi laisser.
Deux exemples : celui des Journées de Carthage et celui du Festival de la chanson.
Les journées de Carthage se sont multipliées sous la gestion précédente. Gros surnombre, grosse gêne. Quant au festival de la chanson, décision déjà prise, il fera bientôt son retour et se posera en sérieux concurrent des JMC.
… La matière culturelle est loin d’être simple, du reste… Il y faut plus qu’un simple programme, plus qu’un calendrier d’actions… Plus difficile, encore, quand des mandats se succèdent, il faut savoir quoi retenir, et quoi laisser…
On s’interroge aujourd’hui: ces choses resteront-elles en l’état ?
Le surnombre des Journées de Carthage a pratiquement occulté les Journées. Toutes y ont perdu, même les locomotives historiques, JCC et JTC.
Le retour au festival de la chanson ne rassure pas, non plus. Ses défenseurs font valoir l’idée d’identité musicale tunisienne. Vieille idée. Chère à un public limité désormais. Etrangère aux jeunes générations. A la majorité. Et puis qu’entend-on exactement par musique tunisienne? Se réfère-t-on aux modes ? Vise-t-on le dialectal ? La vérité est que la chanson tunisienne est depuis près d’un siècle une chanson mixée, à la fois «charqui» et maghrébine. Jamais réduite à sa seule tunisianneté.
Un changement est possible(souhaitable) avec Chiraz Laâtiri. Mais sur d’autres points, encore. Principalement sur la vision globale, sur la stratégie. La ministre en a déjà touché un mot. Espérons bien. !