Deux bons mois que le coronavirus a traversé la Chine pour s’étendre à tous les continents. Deux mois ont suffi pour que l’on en subisse les maux. Deux mois, aussi, pour qu’élites médicales et autres se consacrent, partout, à en sonder les secrets.
Ce que rapportent les scientifiques sur le covid19 et sur la pandémie qui se déclare convient-il néanmoins? A-t-il l’utilité et la pédagogie que beaucoup lui prêtent ?A t-il la précision qu’on lui attribue ?
Sur certains points, à l’évidence, oùi. Comme à propos du danger spécifique au virus, un corona nouveau, pernicieux, visant l’appareil respiratoire. Comme, à propos de sa vitesse de propagation. Comme à propos des gestes sensées en protéger au quotidien.
Sur d’autres, en revanche, les informations sont douteuses :« tanguent » plus où moins. Plutôt plus que moins.
On en citera trois. Il y’a d’abord celle qui a fait règle au tout début, et qui se matraque encore. Selon laquelle « le covid est clément pour les moins de 60 ANS et sévère pour les plus âgés ».Forcément vrai, les séniors sont plus fragiles, et ont moins d’immunité. Reste que depuis quelques jours, en France, la moyenne est de moins en moins inégale, et l’on vient malheureusement d’enregistrer les décès d’une guichetière trentenaire et d’une adolescente de 16 ans. Reste encore que cela a imprudemment favorisé l’insouciance des jeunes. Reste, aussi, l’indélicatesse notoire, à l’ égard des ainés, présentés comme des« laissés pour compte » par moments.
Il y’a, ensuite, tout ce qui se colporte sur comment et par où on attrape le virus. Par les projections de la bouche et du nez et en touchant des surfaces ont commencé par affirmer nos médecins. Mais des collègues y ajoutent «le biais de l’air » à présent. Cela change tout pour le public .Si le virus passe par l’air comment s’en protéger ? Surtout, pourquoi tout ce temps sans l’avoir dit ?
Du flou et un sentiment de tromperie. Exactement comme on perçoit l’affaire de la chloroquine. A deux reprises et à travers deux études portant sur 24 puis sur 90 patients positifs, l’éminent infectiologue mondial le marseillais professeur Raoult vient d’en démontrer l’efficacité.
Etrangement, ailleurs comme içi, encore en vain. Les confréries s’opposent en arguant d’effets collatéraux modiques sinon improbables. On en arrive dans de plus en plus de cas limites à refuser la chloroquine plutôt que tenter de sauver des vies. Jalousies professionnelles, chocs d’ambitions ou conflits d’intérêts, le doute s’installe d’ores et déjà. On s’inquiète :le coronavirus enfoncera t-il davantage l’humanité ?