
Le confinement sanitaire a chamboulé la vie des étudiants, mais voilà que le passage du régime d’enseignement présentiel à l’enseignement à distance commence à rétablir un certain équilibre. Les cours à distance regorgent de faits humoristiques et insolites comme le chant des coqs et des poules de basse-cour qu’on entend en arrière-fond ou cet étudiant qui s’endort en plein cours pour finir par se réveiller le soir après que tout est terminé…
Les cours à distance, c’est une ambiance de ouf, commentent des étudiants appelés à retrouver virtuellement les bancs de l’université. Que n’a-t-elle pas encore vu la génération Z, celle du monde digital et de l’intelligence artificielle. Chute des régimes dictatoriaux, montée du terrorisme et, cerise sur le gâteau, coronavirus. Un virus qui a anticipé la fameuse Route de la Soie made in China pour finir un peu partout et pousser les gens à surfer sur la vague d’une pandémie qui n’a fait que démontrer les limites de l’intelligence humaine.
Qu’à cela ne tienne. Retournons au thème du jour, celui de l’enseignement universitaire à distance suite à la décision prise par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique le 19 mars 2020 dernier. Avec une connexion en dents de scie, aussi lente que la lenteur de l’administration tunisienne, certains cours ont déjà été annulés, mais l’expérience continue toujours avec des hauts et des bas et ne manque pas d’humour dans certains cas. Chacun se prépare à sa manière pour les cours à distance.
Le système de la communication en vidéoconférence étant de mise, il y a même celles qui se sont maquillées pour ce rendez-vous. Une façon aussi pour conjurer la morosité du confinement sanitaire obligatoire. Autant se faire belle que de sombrer encore plus dans une ambiance anxiogène due à l’information diffusée en continu sur les réseaux sociaux, se rapportant à l’augmentation rapide des cas testés positifs au coronavirus, aux mouvements de contestation qui commencent à pointer le bout du nez, au refus du dernier acte d’humanité, celui d’autoriser l’inhumation dans la dignité de ceux qui sont passés de vie à trépas après avoir contracté ce maudit virus.
Il est vrai que la reprise des cours en mode digital est venue occuper les jeunes universitaires au moment où ils ne pouvaient plus souffrir un confinement qui a chamboulé leur rythme de vie. Le jour, ils sont dans les bras de Morphée et la nuit ils sont scotchés à leurs ordinateurs et téléphones portables. La déconnexion de l’internet est le scénario le plus cauchemardesque à envisager. Il n’est de pire de solitude que celle qu’éprouvent les jeunes quand ils sont doublement châtiés. Confinement et déconnexion.
Le passage du régime d’enseignement présentiel à l’enseignement à distance, notamment par vidéoconférence des fois, n’a pas manqué d’enregistrer des situations inédites ne manquant pas d’humour, comme ce fut le cas pour cet étudiant qui, dès l’ouverture du micro de son ordinateur pour entrer en contact avec le professeur, les chants des coqs et d’autres animaux provenant des maisons voisines ne se sont pas fait attendre. Mieux encore, cet étudiant qui a omis d’éteindre son micro et criait à haute voix en plein cours « maman, il est où le café ? ».Un autre s’est endormi juste après le contrôle de présence effectué par le professeur, et ne s’est réveillé que le soir pour réaliser que le cours s’est achevé depuis des heures. Si la démarche des cours à distance a bien débuté du côté des universités privées, il n’en est pas de même pour l’enseignement public en raison du manque des moyens matériels mis à disposition des professeurs et du refus de l’Union générale tunisienne des étudiants(Ugte). En effet, ce dernier a appelé jeudi dernier au report de la reprise des cours, exprimant son refus au recours à cette alternative pour terminer l’année universitaire 2019-2020 vu le manque de moyens logistiques dans les universités, en plus du non-respect du principe de l’égalité des chances et la crédibilité des diplômes scientifiques.
Un avis explicatif des procédures à suivre afin d’assurer le bon déroulement des cours a été pourtant envoyé aux étudiants, lit-on sur le site officiel de l’Université de Tunis El Manar, établissement public et symbole de fierté pour le pays. Conscients que de nombreux étudiants ne disposent pas d’ordinateurs et de connexion, cette problématique a été soulevée lors de la rencontre des présidents des universités avec le ministre de tutelle. Il y a eu un engagement de la part des autorités pour trouver des solutions appropriées dans le cadre du total respect des principes de l’équité et de l’égalité des chances, ajoute la même source.