223 mouvements de protestation ont été enregistrés au cours du mois de mars 2020, dont 119 mouvements spontanés, soit 53,4 % du total des mouvements, tandis que les mouvements de protestation organisés s’élèvent à 104, selon le rapport du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDS) dont une copie est parvenue, samedi à la TAP.
Certains mouvements de protestation ont tourné à la violence (45,3 % du total des mouvements), soit 101 mouvements de protestation, tandis que les mouvements non violents étaient de l’ordre de 122.
Les 24 gouvernorats de la République ont vécu dans le sillage de mouvements de protestation sociale avec une cartographie et des formes différentes. Comme dans les rapports précédents du FTDS, le gouvernorat de Kairouan a maintenu le premier rang des régions connues pour avoir le plus de revendications sociales avec 47 mouvements sociaux dont plus de la moitié sous forme instantanée, suivi de celui de Sidi Bouzid (34 mouvements), dont 73,5 % ont pris un caractère violent, puis le gouvernorat de Jendouba avec 29 mouvements dont 22 ayant un caractère violent.
En troisième place, se trouve le gouvernorat de Gafsa avec 28 protestations, ensuite, chacun des gouvernorats de Tunis et de Tataouine, avec 11 mouvements, Médenine et Sousse avec 9 mouvements protestataires, suivi de Bizerte et Kasserine avec 8 mouvements de protestation.
Selon le rapport, le pays a vécu au cours du mois de mars sous l’impact d’un type de mouvement particulier, principalement lié à la situation épidémiologique et aux évolutions que le pays connaît. Durant la période comprise entre la date de la découverte du premier cas d’infection en Tunisie (2 mars) et jusqu’à la fin du mois, les protestataires ont contesté les décisions relatives à l’ouverture de centres de mise en quarantaine collective dans un certain nombre d’hôtels, d’auberges de jeunesse ou d’espaces publics.
Le début du confinement global a fait naître, lit-on de même source, des protestations de la part des familles démunies et des personnes à revenu limité dans les délégations d’El-Menihla et d’Oued Ellil. Ces contestations ont connu un blocage de routes par des pneus brûlés ainsi que des rassemblements de protestation devant les sièges des délégations pour revendiquer aux autorités régionales une aide financière et en nature.
Par ailleurs, la plupart des hôpitaux régionaux des gouvernorats de l’intérieur tels que les hôpitaux de Gafsa, Beja, Jendouba, Kairouan, Siliana, le Kef et Médenine ont connu une vague de protestations des cadres médicaux et paramédicaux en raison du manque de matériel de prévention nécessaire.
Les contestations ont, également, concerné des hôpitaux universitaires, notamment, l’hôpital Farhat Hached, dans le gouvernorat de Sousse, lors du traitement du premier cas de COVID 19 en Tunisie, transféré du gouvernorat de Gafsa.
Le FTDS a noté que la situation épidémiologique exceptionnelle et l’état de paralysie quasi totale n’ont pas empêché la poursuite des mouvements de contestation traditionnels survenus dans certaines régions citant à titre d’exemple, la revendication de l’accès à l’eau potable à El Oueslatya et des mouvements de jeunes sans emploi pour réclamer la justice sociale.