L’augmentation du tarif de la consommation de l’eau potable ne touche que quelque 500 millions de personnes mais elle couvrira 74 % du coût de l’eau en Tunisie après avoir été aux alentours de 65 % l’année dernière, a estimé Oussama Kheriji, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
Il a ajouté, mardi, lors d’une séance plénière de l’ARP, que l’augmentation du tarif de l’eau potable a été décidée au cours d’un conseil ministériel tenu février 2019 et l’actuel gouvernement a réactivé cette décision à un moment où le pays fait face à la propagation du coronavirus.
Le ministre a fait observer que le coût d’un mètre cube d’eau en Tunisie s’élève à 1,198 dinar, mais la moyenne des prix de vente de l’eau aux ménages est estimée à 0,713 dinar soit une différence de 0,415 dinar pour le mètre cube.
Il a imputé cette augmentation à la recrudescence du déficit financier de la SONEDE qui devrait atteindre 320 MD, ce qui constitue une menace pour la filière hydraulique.
Et de préciser que la SONEDE qui dispose d’un réseau vétuste s’étalant sur 55 mille km et a besoin d’une réhabilitation sur une longueur se situant entre 1000 et 1 200 km, devient incapable de sauvegarder un minimum de 100 km seulement.
Le ministère de tutelle a pris la décision de ne pas interrompre l’adduction de l’eau vers les groupements hydrauliques et attend que les citoyens payent leurs factures dans les délais.
Il a expliqué certaines coupures et perturbations de l’approvisionnement en eau potable par des pannes au niveau du réseau, indiquant que quelque 1300 agents relevant de la SONEDE exercent sur terrain pour assurer l’approvisionnement sur tout le territoire.
À la question ayant trait au confinement total, le ministre a répondu que la chaîne de l’alimentation en est exclue s’agissant des parties proposant des services agricoles, soulignant que le ministère intervient en cas de confinement pour répondre aux revendications.
Le responsable a affirmé que les petits marins-pêcheurs sont concernés par les aides sociales, soulignant que l’instauration des obstacles aux grands navires s’explique par les appréhensions quant à la propagation du virus COVID-19 en leur sein.
Il a fait savoir que le gouvernement se penche actuellement sur la préparation d’un projet de loi portant sur la criminalisation de l’agression des biens publics à un moment où ce phénomène prend de l’ampleur surtout à l’encontre des terres agricoles et des forêts.
Le ministre, a évoqué les négociations en cours entre les ministères de l’Agriculture, du Commerce et du Transport, pour créer une ligne de chargement aérien au profit de Tunisair afin d’assurer les exportations tunisiennes vers les marchés des pays du Golfe.
La convention du lancement de l’alliance mondiale des zones arides a ensuite été adoptée par les députés avec 114 pour, 20 autres contre et 28 abstentions. Le vote a eu lieu moyennant une application électronique permettant de raccourcir les délais à 10 minutes pour chaque étape contrairement à la dernière séance lors de laquelle le vote a pris plus de temps.
Pour rappel l’accord relatif à cette Alliance a été signé par 12 pays y compris la Tunisie à Doha (Qatar) le 15 octobre 2017, à savoir Qatar, Maroc, Iraq, Burkina Faso, Guinée Bissau, Mali, Bénin, Tanzanie, et Sénégal.
L’accord vise à fonder l’Alliance mondiale des zones arides sous forme d’une organisation gouvernementale internationale à personnalité juridique regroupant les pays dont les terres arides couvrent la moitié de leurs superficies et constituent un danger réel pour la sécurité alimentaire. L’objectif est de protéger les filières agricoles et de garantir la sécurité alimentaire.