Accueil Sport Entraînement à distance │ Mongi Ben Brahim :  «Le footballeur est habitué à s’entraîner en groupe ! » 

Entraînement à distance │ Mongi Ben Brahim :  «Le footballeur est habitué à s’entraîner en groupe ! » 


Les entraînements à distance sont-ils efficaces ? La question mérite d’être posée à  Mongi Ben Brahim.  L’ancien international le juge peu efficace, car difficile à mettre en place pour diverses raisons.


Depuis le début du confinement, nos footballeurs, comme le reste des sportifs d’élite, ont dû changer leur manière de travailler.  Ils ne dérogent pas à la règle et ont vu leur activité stoppée à cause de la pandémie. Mais même si les championnats nationaux et les compétitions continentales sont à l’arrêt, les footballeurs professionnels doivent s’entretenir physiquement afin d’être fin prêts pour la reprise. En Tunisie, bon nombre de clubs ont annoncé depuis le début du confinement que leurs joueurs s’entraînent chez eux en suivant un programme concocté par le staff technique et suivi par les préparateurs physiques.

Ce n’est pas si évident que cela…

Les entraînements à distance sont-ils efficaces ? La question mérite d’être posée. Nous sommes allés chercher la réponse chez un spécialiste, en l’occurrence l’ancien international Mongi Ben Brahim, qui demeure sceptique quant à l’efficacité du mécanisme d’entraînement à distance : « Tout d’abord, on ne doit surtout pas comparer le cas du foot aux sports individuels qui sont beaucoup plus faciles à gérer.  Surtout que les athlètes des sports individuels ont l’habitude de compter sur eux-mêmes et de travailler seuls. En ce qui concerne nos footballeurs, qui ont de la peine déjà à gérer leurs carrières, se prendre en charge n’est pas si évident. Ils se considèrent comme des enfants gâtés à qui tout est permis. Donc, il est très difficile de responsabiliser un joueur, de lui inculquer ce qu’est un footballeur professionnel », estime notre interlocuteur avant de poursuivre : « Alors que le footballeur est habitué à s’entraîner en groupe, trouver les points de repères adéquats pour le jour du match n’est pas chose évidente quand il s’entraîne en solo.  La diffusion des matches à la télévision, génère un égo surdimensionné chez le joueur, ce qui complique la tâche du staff technique pour le préparer mentalement».

Pour Mongi Ben Brahim, l’hygiène de vie et la prise en charge, habituellement collective, sont difficiles à gérer individuellement par un joueur : « Un footballeur n’aime pas trop qu’on s’immisce dans sa vie. Il a l’habitude de connaître ses droits, mais omet souvent ses devoirs. De plus, les moyens manquent terriblement chez nous, même en présence des technologies de communication. Suivre le joueur à distance dans ce confinement est inadapté à notre rythme de vie.  En tant que footballeur, je peux avancer que même dans le monde du foot professionnel de très haut niveau, voir les joueurs de Liverpool rigoler pendant les séances, reflète un état d’esprit et une manière de faire qu’on ne verra jamais quand on est confiné. Le football est ainsi fait. C’est avant tout un sport collectif. Tout se travaille ensemble».

Une nouvelle expérience…

La période de préparation de trois semaines qu’accordera la FTF aux clubs avant la reprise de la compétition sera-t-elle suffisante ? Même sur ce point, notre interlocuteur demeure sceptique, compte tenu des risques de blessures : « Ce sera très difficile dans la mesure que cette préparation en question diffère par rapport à celle d’intersaison. Tous les joueurs ne seront pas concernés, surtout ceux en fin de contrat dont les esprits seront ailleurs. En plus, le travail de maintenance habituelle va se transformer en mini-préparation pour ce qu’on va appeler mini-championnat. Dans ces conditions, il y a le risque de blessures encourues. Ça va être une nouvelle expérience pour les préparateurs physiques et les joueurs. Il faut savoir gérer cette situation inédite pour les sportifs du monde entier. La récupération sera différente, mais importante en un temps record. Aux préparateurs physiques de ne pas négliger tous ces détails pour l’intérêt de la santé des joueurs »,conclut  Mongi Ben Brahim. Le débat n’est pas terminé !

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