Accueil Sport  Football tunisien en crise: Redistribution des cartes…

 Football tunisien en crise: Redistribution des cartes…


La perte brutale de revenus a mis en lumière la fragilité du système football en Tunisie. Pour se relancer, retrouver les vertus du cru est l’une des solutions offertes aux clubs.


Compétition sportive à l’arrêt, défection de sponsors, agenda sportif chambardé, joueurs démobilisés, mercato décalé…

Quel impact de toute cette spirale? La FTF et les dirigeants des clubs tunisiens comptent-ils s’adapter et anticiper ou gérer tout en priorisant ? En cette période de crise, des voix se sont forcément élevées contre les traitements financiers de certains privilégiés. Il est donc logique de tenir un accord avec la majorité des joueurs de L1 en vue de baisser provisoirement leurs salaires. Des salaires qui pèsent actuellement sur les trésoreries des clubs. Maintenant, cette mesure de réduction temporaire des salaires (une fois adoptée par la majorité), ne doit pas avoir un impact relatif, mais déboucher sur une réelle perspective de relance en période de reprise. Et à cet effet, la relance doit englober toutes les sections, tous les corps d’un club. On en vient donc logiquement aux jeunes qui doivent retrouver leur vraie place au sein d’une institution sportive. La formation, vocation première des grands clubs tunisiens des quarante dernières années, n’est plus ce qu’elle était. Question de moyens, de stratégie, d’audace, de bon vouloir et de gros sous surtout. Et peut-être qu’avec le retour à la normale, une fois le péril actuel éradiqué, l’on reviendrait à certains fondamentaux, comme l’investissement massif dans les CDF et la formation. En ces temps difficiles, dans sa quête stressante de compenser les gros manques à gagner créés par la pandémie, le football tunisien, par le biais de la FTF, tente de se réinventer, réformer et pourquoi pas innover à terme.

Et si le pragmatisme est de rigueur vu que l’on ne peut établir d’agenda de « déconfinement sportif » en l’état ? Accorder ses violons est déjà porteur et productif actuellement. En clair, pour revenir à la baisse salariale des pros, l’accord est tenu sans se confronter ou s’embarrasser à certains « problèmes » tels que le cadre juridique défini. Bref. Maintenant, il serait bon de savoir comment tout cela serait-il calculé. Calculé peut-être à partir d’un barème progressif, avec des tranches en fonction du niveau de salaire perçu. Là, le cas échéant, cette réduction temporaire, qui pourrait aller jusqu’à 50 % de la rémunération, pourrait être une bouffée d’oxygène pour certaines trésoreries. A condition, donc, que les joueurs soient d’accord !

Notre football fait son introspection

Si l’on s’intéresse maintenant au volet financier, tout cela pourrait déboucher sur des situations disparates. Cela va surtout avantager les clubs qui ont une énorme masse salariale. Des clubs, tels que l’EST, l’ESS, le CA et le CSS, pourraient donc économiser plusieurs millions sur la paie du prochain mois !

Autre situation à envisager. Beaucoup de joueurs seront en fin de contrat le 30 juin. Pourquoi consentiront-ils une baisse de salaire alors qu’ils pourront négocier un nouveau bail si la situation revient à la normale ?. Et face à l’incertitude économique, les tenants du sport-roi doivent forcément plancher sur un plan qui assurerait la pérennité économique des clubs. Des clubs, qui en l’état, ne pourront dans un proche avenir payer leurs joueurs, techniciens, à côté de la gestion interne (frais de fonctionnement). Il s’agit donc de dégager plusieurs axes qui déboucheraient sur la même finalité : donner de la souplesse aux comptes des clubs. Privés de compétition et d’entraînement, les joueurs sont actuellement au repos forcé et baignent dans l’incertitude quant à leur avenir.  Et comme les championnats ont été suspendus ,mais pas formellement annulés, leurs contrats sont donc toujours valables ! Quel dilemme pour les clubs ! Ces derniers jours, un sponsor réputé d’un grand club tunisois a décidé de « mettre la pédale douce ». Cela nous interpelle forcément. Qu’en est-il donc des droits TV et des contrats de sponsoring signés. Y aura-t-il une sorte de redistribution des cartes ? Force est de constater que sur le plan des droits TV, la situation est là aussi délicate. Quant aux diffuseurs, vu qu’ils n’ont actuellement plus de spectacle à offrir, ils risquent aussi de se retrouver dans des situations précaires.

Charger plus d'articles
Charger plus par Khaled KHOUINI
Charger plus dans Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *