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Confusion…

La communication est une science. On apprend à devenir communicateur,  et seules quelques rares personnes ont ce don inné qui permet à l’orateur de capter immédiatement l’attention de ceux qui sont présents ou face à l’écran d’une TV.

Ceux qui ne possèdent pas ce don, ou ne maitrisent pas  cet art tournent autour du pot, parlent pour ne rien dire, s’emmêlent les pinceaux  ou s’adonnent à des sauts de biches sans pouvoir convaincre  l’auditeur et laissent planer le doute et la confusion.

Les observateurs sont ainsi inquiets de ce qui adviendra des grosses sommes qui  nous parviennent sous forme de dons ou de prêts. Serviront-elles à relancer l’économie moribonde ou  iront-elles vers les salaires?  En orienter ne serait-ce qu’une partie pourra éviter le chaos qui ne manquera pas de marquer le monde du commerce et de l’industrie,  une fois les choses revenues à la normale, le confinement levé. Bien de  petites et moyennes entreprises seront dans l’obligation d’injecter de l’argent frais pour se relancer et retrouver leur dynamisme et leur vitesse de croisière. Où iront-elles en chercher? Avec la voracité des banques, il faudrait, dès à présent,  prévoir cette sortie de crise.

Sans discours clair et porteur, ce sera la pleine confusion et la reprise n’en sera que plus dure, car sans confiance et sans cette incontournable assurance de voir leurs efforts accompagnés, ce sera  l’embrouillement  total.

Au niveau de la fin de l’année scolaire et universitaire, on essaie de donner l’impression que ce ne sera pas une année blanche. Très bien, mais il en faut plus pour les familles qui se morfondent et pour les élèves et étudiants qui ne voient pas clair. Comment va-t-on s’y prendre surtout que la situation risque de  se prolonger et que cet enseignement à distance est encore mal perçu.

La date annoncée pour la reprise des cours au niveau des établissements relevant de l’ambassade de France ne fait qu’accentuer cette confusion qui accapare les esprits.

Au niveau de la santé, vers laquelle tous les regards sont braqués, c’est aussi la confusion. Certes, des chiffres sont donnés, personne n’est en mesure de les vérifier et on ne peut que faire confiance à ceux qui les débitent. La Tunisie, d’après les recoupements  effectués, est en voie de s’en tirer avec le moins de dégâts. Elle le doit surtout à la mise en place, assez tôt, d’une politique de prévention que d’autres pays n’ont pas pris  la précaution de faire. Ceci, personne n’en parle, car dans nos contrées, tout ce qu’a fait un prédécesseur est à oublier.

Mais ce discours apaisant qui nous parvient est fortement mis en doute par ce que l’on nous débite tous les soirs sur les plateaux TV. Il est vrai que le comportement de certains de nos concitoyens est si imprévisible que l’on ne saurait fortement s’engager sans prendre des précautions. N’empêche, la confusion règne et n’était la rigueur de cette dernière semaine, les plus optimistes ont tendance à éviter de se prononcer.

Concernant l’industrie, il semble que des investisseurs étrangers pensent déjà à aller voir ailleurs. C’est leur affaire, mais nous doutons fort qu’ils opteront pour cette cette alternative. Ils sont là  parce qu’ils ont tout à gagner et leur réaction ne peut que nous inciter à réfléchir. Pourquoi ne pas étudier les moyens d’assurer une reprise partielle de notre  chaine de production avec des équipes réduites, en prenant des précautions pour le transport, en mettant en place un système  de surveillance et de prévention, en évitant autant que possible se peut  une promiscuité qui pourrait constituer un danger et prendre exemple sur ceux qui,  malgré le confinement, continuent de travailler. L‘industrie alimentaire, pharmaceutique, ceux qui seront ou sont chargés de fabriquer des masques ou des tenues de travail pour le personnel hospitalier et autres sont bien en place. En optant pour une reprise contrôlée, nous pourrions faire démarrer à plein régime la machine sans trop de dégâts.

Si c’est impossible de le faire, il faudrait l’expliquer et dire pourquoi pour éviter la confusion.

Dans le monde du sport, il faudrait d’abord que ceux qui veulent reprendre la compétition mettent un masque et accélèrent le pas sur le trottoir lorsqu’ils font leurs courses. S’ils n’étouffent pas, ils pourront encourager la reprise. Certes, il y a des intérêts financiers en jeu, des salaires à payer, des engagements à tenir, mais si des pays où le football représente des sommes folles   incomparables par rapport à ce qui se fait chez nous   jugent qu’ils n’y vont pas par prudence, il faudrait réfléchir à deux fois avant de s’engager.

Pour ce qui est du commerce, les seuls qui pourraient être les plus heureux du monde, ce sont les grandes surfaces. Une fois cette crise terminée, elles pourront s’engager à faire doubler leurs points de vente par exemple. Elles rendent  sans aucun doute possible service. Rien que par l’ouverture  régulière de leurs portes, avec un achalandage assez régulier et varié, elles ont énormément contribué à mettre un terme à bien des psychoses. Tout y est, mais…à quels prix ?

Les prix qu’elles affichent, en effet,  pour certains produits sont vraiment excessifs. Comment peut-on expliquer que le prix du poulet, par exemple, acquis chez le  même fournisseur coûte 20-30 pour cent plus  cher? Les légumes, n’en parlons pas, à moins qu’ils ne soient   importés et ce n’est pas bien sûr le cas. Les fruits, on semble avoir calculé le coût du transport Mars-Tunisie en première classe. Le ministère du Commerce devrait y jeter un coup d’œil ne serait-ce que pour l’histoire, s’il est incapable d’intervenir.

Les épiciers? N’en parlons pas. Ils font aussi bien que ceux qui se sont enrichis à la faveur de la Première et Seconde guerres mondiale.

Comme quoi, le confinement c’est aussi une aubaine. Il ne fait pas que des malheureux !

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