L’idée centrale serait d’organiser des mises au vert permanentes dans les centres d’entraînement afin d’éviter les risques de contagion. Et pour atteindre le risque zéro, les clubs devront forcément s’appuyer sur une structure extérieure assainie.
Le Club Africain serait sur le point de présenter une demande aux autorités pour reprendre le chemin des entraînements. En ce sens, l’exécutif clubiste s’engage à prendre les précautions qui s’imposent en vue d’éviter toute contamination.
Le CA voudrait donc une sorte de dérogation de confinement pour ses joueurs. Maintenant, si l’on généralise, l’on sait pertinemment que les acteurs du football tunisien cherchent par tous les moyens à reprendre au plus vite la compétition pour des raisons financières. Pour tout ce microcosme, la mise en quarantaine n’est donc pas le seul moyen pour se prémunir de la pandémie. L’on sait tous que pour générer des revenus, notre football ne peut compter ni sur la billetterie (juste pour les grands événements), ni encore sur les abonnements. Seuls les produits dérivés, les droits TV et les contrats de sponsoring permettent à nos clubs de garder la tête hors de l’eau. Or, là, pour toucher l’argent des droits TV et la manne des sponsors, le spectacle doit retrouver sa scène et son audience. Sauf que ces derniers jours, les répercussions de l’arrêt de la compétition commencent à se faire sentir sérieusement, avec par exemple des sponsors qui rechignent à apporter leur « contribution » (la FTF et le CA en savent déjà quelque chose). Mais avant de pouvoir fouler à nouveau les pelouses, les joueurs doivent y être conditionnés et préparés. Bref, dans les cas des diffuseurs, plus vite la L1 reprendra, plus tôt les acteurs toucheront les droits TV dont ils sont dépendants. Maintenant, de là à prévoir que dans les coulisses, les clubs s’agiteront à l’avenir pour reprendre coûte que coûte, quitte à passer au-dessus des impératifs sanitaires, le scénario ne pourrait qu’empirer la situation et déteindre au-delà du football.
« Mieux vaut prévenir que guérir »
Nos clubs vivent mal la démobilisation des joueurs. Certains acteurs de Ligue 1 souhaiteraient ainsi des « seuils de tolérance » dans le confinement afin que les joueurs, quitte à dormir dans les centres d’entraînement, puissent se regrouper à plusieurs. Cette option ferait-elle l’unanimité au sein de la famille des présidents de clubs pros ? Adopter ce cheminement serait-il « un manque de décence » par rapport à la situation que vit l’ensemble du pays ? Pour le moment, parions plutôt que cette éventuelle demande aurait peu de chances d’aboutir. Travailler sur différents scénarii est légitime. Mais l’idée de faire exception durant le confinement semble inenvisageable, du moins pour le moment. Plus de la moitié du mois d’avril est déjà atteinte, et les interrogations concernant la suite (ou pas) du championnat de Tunisie sont toujours aussi grandes. Repenser le mercato, adapter la préparation de la saison en tant que telle et mettre tout en œuvre pour éventuellement inciter au retour des supporters dans les stades, trois des nombreux défis qui attendent les équipes de notre compétition nationale.
Retour « aux affaires » conditionné
Comme l’a laissé entendre la FTF, le retour « aux affaires » doit être forcément conditionné. Conditionné vraisemblablement à l’envoi d’un protocole de reprise aux autorités. Ce protocole serait élaboré par une commission médicale, et ses lignes directrices stipuleraient que les clubs pourront reprendre l’entraînement sous des conditions de sécurité strictes.
Exemple, les joueurs seront contrôlés constamment et les contacts avec le monde extérieur pratiquement réduits à zéro. Bref, l’idée centrale serait d’organiser des mises au vert permanentes dans les centres d’entraînement afin d’éviter les risques de contagion. Et pour atteindre le risque zéro (ou du moins s’en rapprocher), les clubs devront forcément s’appuyer sur une structure extérieure assainie.
