Une riche collection en lien avec l’histoire, la Culture, le patrimoine et les Arts en Tunisie est visible dans la Bibliothèque numérique Mondiale (BNM) ou World Digital Library (WDL) de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (Unesco).
En cette période de confinement sanitaire à la suite de la propagation du Covid-19, la plateforme universelle permet d’accéder gratuitement à un large éventail du patrimoine universel qui est accessible en sept langues à l’adresse suivante : https://www.wdl.org/fr/
La BNM offre à voir une collection impressionnante de « 19 147 articles de 193 pays entre 8000 av.jc et 2000 » sur différentes formes d’art et de productions culturelles et littéraires qui sont issus des plus prestigieuses bibliothèques dans le monde.
Créée en 2007, la BNM est une initiative de l’Unesco et la Bibliothèque du Congrès des États-Unis et une interface unique qui favorise le dialogue interculturel et donne accès au patrimoine culturel et artistique du monde entier.
Le site permet également de découvrir des chronologies offrant à voir des cartes, estampes, livres et manuscrits chinois, l’histoire des États-Unis, l’histoire du Monde, les manuscrits enluminés d’Europe et la Première Guerre mondiale.
Cette plateforme numérique offre l’occasion de découvrir certaines données historiques sur les trésors culturels et littéraires de la Tunisie visibles dans la section dédiée à la science arabe et islamique et son influence dans la tradition scientifique occidentale.
Le Traité « Livre complet sur le Jugement des étoiles « d’Abu al-Hassan Ali Ibn Ali Ibn Abi al-Rijal est un document disponible à la Bibliothèque nationale du Qatar. Cet astrologue et astronome arabe de la fin du Xe siècle – début du XIe siècle exerça en tant qu’astrologue de la cour au palais du prince tunisien al-Muizz Ibn Badis.
Il fut l’un des ouvrages traduits par l’équipe d’érudits chrétiens, juifs et musulmans que le roi Alphonse X de Castille (qui régna de 1252 à 1284) réunit à Tolède afin de traduire des ouvrages scientifiques arabes en latin et en espagnol castillan.
Le livre « Le Pilier sur la création et la critique de la poésie »d’Ibn Rashiq al-Qayrawani, est une édition imprimée du texte fondateur sur la critique littéraire arabe, intitulé Al-‘Umdah fi Sina’at al-Shi’r wa-Naqdih. Cet ouvrage issu également de la Bibliothèque nationale du Qatar, est universellement désigné comme l’Al-‘Umdah (pilier) d’Ibn Rachiq qui aborde la prosodie et l’histoire de la poésie jusqu’à son époque, au XIe siècle, à Qayrawan, centre intellectuel de Tunis, région alors appelée al-Ifriqiya.
Le BNM présente « Al-Muqaddima » de l’historiographe et historien Ibn Khaldoun, (1332-1406.) et qui est considèré comme le plus grand spécialiste des sciences sociales de son temps. Son nom est étroitement lié à son œuvre, également connue sous le titre grec de Prolegomenon, premier des sept volumes d’une histoire universelle.
Le célèbre historien britannique Arnold Toynbee (1889-1975), lui-même auteur d’une étude en 12 volumes sur la grandeur et la décadence des civilisations, décrivait l’ouvrage comme « une philosophie qui est indubitablement la plus grande œuvre de son genre jamais créée par un esprit humain, en tout temps et en tous lieux », selon le site onusien.
Dans la rubrique Moyen-Orient et Afrique du Nord, la recherche sur les trésors de la Tunisie donne à voir une soixantaine de données. Des multiples joyaux de la Tunisie, l’internaute pourra découvrir l’histoire du Salon Privé du palais Ksar-Said, la Cathédrale Saint-Louis, la mosquée Youssef Sahib at-Taba’a, la chambre du tribunal du Palais du Bardo et bien d’autres objets et lieux de notre patrimoine.
Les données historiques évoquent la période coloniale en Tunisie qui « fût occupée par les Français en 1881 et administrée en tant que protectorat au sein duquel l’autorité nominale du gouvernement local était reconnue ».
À cette époque-là, la ville a connu un grand changement démographique et architectural à travers la présence massive des Européens qui constituaient la moitié de la population de Tunis. Le paysage de la ville a été à jamais changé par la construction de nouveaux boulevards et des bâtiments au style européen. Tunis était divisée en un quartier occidental et un autre arabe, une caractéristique architecturale qui est visible jusqu’à aujourd’hui.
La description qui accompagne une photo de « La Porte française « , indique ses différentes appellations, Bab El Bhar (Porte de la mer) ou Porte de France, à Tunis. Dans l’édition de 1911 de son ouvrage « La Méditerranée, ses ports et ses routes maritimes : manuel pour voyageurs », Baedeker décrit cette porte comme l’une des principales frontières entre « le quartier maure le plus ancien « de la médina, à l’ouest, et « la nouvelle ville européenne monotone », à l’est.
Les œuvres présentées sont issues de diverses bibliothèques à travers le Monde. Chaque élément est accompagné d’une fiche technique qui donne d’une description historique détaillée.
La plupart des séries et données sur la Tunisie à la BNM sont issues de la Bibliothèque du Congrès (Library of Congress) qui est la plus ancienne bibliothèque aux États Unis fondée en 1800 et du Musée des Arts Walters (Walters Art Museum) qui propose une collection d’art privée ouverte au public).
La collection de photochromes est extraite de la série « Regards sur l’architecture et la population en Tunisie » dans le catalogue de la Detroit Photographic Company (Michigan). Créée en 1905, cette compagnie avait démarré en tant que maison d’édition photographique à la fin des années 1890, lancée par l’homme d’affaires et éditeur de Détroit William A. Livingstone Junior, en association avec le photographe et éditeur de photos Edwin H. Husher, selon le site de la BMN.
La Bibliothèque offre une multitude de choix et une navigation adaptée, aux préférences du visiteur, par lieu, par Continent, par ordre chronologique, par pays…
Les trésors culturels et artistiques numérisés offrent une évasion inédite dans le monde des musées, du cinéma et de toute l’histoire culturelle de l’humanité sous ses différentes formes.