L’Instance nationale de lutte contre la corruption a été alertée concernant des pratiques de commerce de tortue de mer à Sfax. Dans son rapport quotidien, publié samedi, 25 avril courant, l’INLUCC a indiqué avoir reçu une alerte concernant « un habitant de la localité de Slatnia, près de la Gare de Bouhamed à Sfax, qui vendait, devant sa demeure, des tortues de mer, de grande taille au public ».

Si cela était avéré, ça serait une transgression de la loi sur la protection de cette espèce menacée partout dans le monde et bien sûr, en Tunisie. Cette espèce, vitale pour la biodiversité marine et la santé des océans, est protégée, en Tunisie, par la loi sur la protection des cétacés (loi n° 94-13 du 31 juillet 1994) ainsi que par le décret du Ministère de l’Agriculture, du 28 septembre 1995, régularisant la pratique des activités de pêche.

Ces réglementations interdisent la capture dans les eaux territoriales des phoques moines, des cétacés et des tortues marines, ainsi que leur commerce et leur tenue en captivité.

Contacté par l’Agence TAP, Wassim Amdrous, coordinateur d’un programme de communication sur la conservation des tortues marines en Tunisie, lancé en décembre 2019 par le WWF- Bureau Afrique du nord, a indiqué que le WWF va coordonner avec les associations locales à Sfax, notamment l’association APNES (Association de Protection de l’Environnement et de la Nature de Sfax), et l’Association des Jeunes Sciences à Kerkennah, pour empêcher toutes les pratiques de braconnage des tortues de mer dans la région.

D’après ses dires, certaines habitudes de consommation de la chair de la tortue marine et son utilisation dans la médecine traditionnelle, existent toujours en Tunisie, en particulier dans les Iles Kerkennah. L’objectif du WWFest « d’atteindre un état de conservation favorable des espèces de tortues marines en Méditerranée, avec une protection accrue en Tunisie, du fait de sa position géographique stratégique en tant qu’habitat pour ces espèces ».

Les côtes tunisiennes, principalement le golfe de Gabès revêtent, selon le Bureau Afrique du Nord du WWF, une importance capitale pour les populations de tortues marines de toute la Méditerranée. Trois espèces de tortues marines, parmi environ 7 dans le monde, sont connues en Tunisie : La caouanne, appelée souvent Caretta Caretta, la tortue verte et la tortue luth. Ces espèces se trouvent de plus en plus menacées par la pollution marine, la pêche accidentelle et certaines habitudes alimentaires.

Leur existence est, pourtant vitale pour la santé des océans, parce qu’elles régulent, selon le WWF les écosystèmes marins et côtiers et grâce à elles, les zones marines sont naturellement nettoyées.

En Tunisie, il existe, depuis 2004, un Centre de soins et de secours des tortues marines au sein de l’Institut national des sciences et technologies de la mer (NSTM) à Monastir. Cet établissement fait des autopsies des tortues mortes pour déterminer la cause de mortalité et apporte des soins aux tortues échouées vivantes ou ramenées dans le cas de captures accidentelles. Un réseau  » SeaTuMed  » a été récemment lancé en Tunisie. Son action est axée sur la protection des tortues marines sur les côtes tunisiennes.

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