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Télétravail au temps du coronavirus: Le changement des mentalités à marche forcée 

Avec les mesures de confinement pour endiguer la pandémie de coronavirus, le télétravail s’est imposé, dans plusieurs cas, comme l’unique solution pour garantir la continuité de l’activité et des services fournis par les entreprises. Pour les patrons comme pour les salariés, c’est souvent un changement des mentalités à marche forcée. Du jour au lendemain, comme un plongeon dans l’inconnu, certains se sont retrouvés obligés de travailler chez eux, pour se plier aux impératifs de santé.

Covid-19 oblige : la pandémie qui a envahi le monde nous a imposé de repenser nos contrats de travail et nos modes organisationnels dans la sphère professionnelle, marquant l’arrivée de nouveaux paradigmes.

Cette pandémie semble avoir précipité le déploiement à grande échelle du travail à distance, le télétravail. En effet, pour lutter contre la propagation du Covid-19  en Tunisie, plusieurs entreprises publiques et privées, institution nationales financières et autres, établissements scolaires et universitaires…ont pris la décision de se mettre au télétravail. Ce type d’organisation a poussé les fonctionnaires à se réorganiser et surtout à établir de nouvelles règles de fonctionnement au quotidien.

Le coronavirus a apporté considérablement son lot de changements et a bouleversé en profondeur nos modes de travail et nos habitudes. Le télétravail s’impose aujourd’hui, en cette période de confinement sanitaire général et de couvre-feu, comme une alternative absolue dans le contexte actuel, même si nous n’étions pas préparés, faisant muter rapidement nos organisations. Car l’activité économique, sociale, et d’enseignement devrait se poursuivre, en recourant au travail à distance, vivement recommandé, afin d’éviter les échanges et contacts physiques.

Dans une démarche préventive visant à limiter la propagation du coronavirus, le retrait graduel de l’espace public s’est fait de plus en plus marquant en Tunisie, et qui sera maintenu même durant le confinement ciblé, tel qu’annoncé par le Chef du gouvernement. Ainsi, la série de mesures relatives à l’anticipation des vacances scolaires, à la fermeture des mosquées et des lieux de culte ainsi que   des frontières ou encore la suspension des liaisons aériennes et maritimes avec les pays infectés confirme la fiabilité de la trajectoire prudentielle de l’Etat et sa vision proactive pour contenir la pandémie.

C’est une révolution des pratiques qui se joue hors des murs de l’entreprise ou de l’institution éducatives. Avec la fermeture des établissements scolaires et d’enseignement supérieur et l’interdiction des rassemblements, de nombreux salariés, dont les métiers s’y prêtent, n’ont pas eu d’autre alternative que d’opter dans ce contexte inédit pour le télétravail.

Avec ce nouveau mode de travail, l’état d’urgence sanitaire plaide pour moins de formalisme dans la gestion des relations professionnelles. Quel que soit le secteur d’activité, l’après-coronavirus va certainement déboucher sur des litiges, parce que le télétravail n’est pas suffisamment entré dans nos mœurs.

Du fait de la propagation rapide du coronavirus, beaucoup d’entreprises ont encouragé leurs collaborateurs à passer au télétravail et à assurer leurs fonctions depuis leur domicile. « Le travail à distance peut être décrété dans l’urgence par des mesures d’ordre horizontal tout en laissant le choix et les modalités de leur application aux structures publiques, en fonction de leurs spécificités. Il peut être élargi plus tard vers un programme général de flexibilité et de réaménagement global du travail », nous explique M. Kamel Ayadi, président du Haut Comité du contrôle administratif et financier, et ancien ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance.

Cette démarche est à encourager dans la mesure où, non seulement elle contribue à limiter la propagation du coronavirus dans les entreprises, mais également elle rime avec flexibilité, gain de temps, et parfois motivation.

Depuis l’apparition du Covid-19, et pour éviter tout dysfonctionnement, le ministère des Technologies de la communication et de la Transformation digitale a appelé à réunir les meilleures conditions de travail à distance, pour  des centaines de milliers de Tunisiens fonctionnaires, élèves et étudiants, qui  se sont retrouvés dans l’obligation de travailler à distance, tout en étant contraints de suivre des programmes éducatifs via Internet.

Des efforts ont été déployés, en collaboration avec les opérateurs de communication et les fournisseurs de services Internet, pour assurer la qualité et la sécurité requises des services Internet durant cette conjoncture délicate.

Avec les mesures de confinement prises par le gouvernement pour endiguer la pandémie de coronavirus, le télétravail s’est imposé, dans plusieurs cas, comme l’unique solution pour garantir la continuité de l’activité  et des services fournis par les entreprises. Pour les patrons comme pour les salariés, c’est souvent un changement des mentalités à marche forcée. Du jour au lendemain, comme un plongeon dans l’inconnu, certains se sont retrouvés obligés de travailler chez eux, pour se plier aux impératifs de santé.

De l’avis de M. Ayadi, « beaucoup de Tunisiens ont eu la chance de découvrir que le travail à distance est possible à partir du moment où l’on a été forcé de le faire. Ce fut pour beaucoup une opportunité de découvrir l’avantage des applications permettant la tenue des réunions à distance. La tenue des webinars a fleuri et a remplacé les séminaires grand public. Le tout est une question de volonté. Il y a eu également un engouement pour les services à distance. Tunisie Autoroutes a réussi à vendre en une seule journée le nombre de badges du télépéage qu’elle faisait d’habitude en une semaine».

A l’évidence, le travail à distance nécessite la conjonction d’un certain nombre de préalables. Il requiert, plus qu’un cadre réglementaire, une révolution culturelle et managériale. «Le secteur public peut apporter une précieuse contribution par deux moyens : le premier est celui de l’institutionnalisation et l’encouragement du travail à distance, le second est la multiplication des services en ligne destinés aux citoyens et aux opérateurs économiques. Pour ce qui est du premier, imaginons que sur les 890 mille employés du secteur public (y compris les agents des collectivités), l’on arrive à en garder 30 pour cent chez eux, tout en étant capable d’accomplir le travail qui leur est assigné. Le résultat sera une baisse significative des risques de contamination », précise M.Ayadi. 

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