Accueil Economie Organisation arabe du developpement agricole  : Sécurité alimentaire : la sonnette d’alarme tirée !

Organisation arabe du developpement agricole  : Sécurité alimentaire : la sonnette d’alarme tirée !


L’Organisation arabe du développement agricole avance une série de solutions à court et à moyen termes dans le but de prévenir l’insécurité alimentaire et l’augmentation du taux de chômage et de la précarité dans la région arabe. 


Il n’est plus à en douter que le Covid-19, et depuis plus de deux mois, intrigue l’humanité entière, et ce, non seulement, comme étant une pandémie impitoyable, mais aussi comme étant un vecteur redoutable du ralentissement, voire de la régression socioéconomique et développementale dans tout le globe terrestre, en général, et dans les pays les plus concernés, en particulier. L’Organisation arabe du développement agricole vient de publier un communiqué sur les fâcheuses répercussions de la pandémie sur les pays arabes ; des répercussions qui n’épargneraient aucun secteur et aucune classe sociale. La pandémie du Covid-19 aurait des impacts irréversibles à défaut d’une prise urgente d’une série de mesures salvatrices, dans l’espoir de prévenir des situations chaotiques dans plusieurs pays et dans maints secteurs.  Certes, les réactions des politiques sanitaires dans moult pays arabes ont été à la hauteur des attentes et ont pu, tout de même, éviter le pire. Cependant, il convient, désormais, de réfléchir sur des plans d’action prospectifs, à même d’anticiper sur les éventuelles conséquences d’une crise de santé publique mondiale, mais aussi d’une crise tous azimuts, portant atteinte à tous les secteurs stratégiques et aux composants de la vie quotidienne. 

Savoir maintenir l’équilibre offre/demande

La vie quotidienne s’appuie essentiellement sur la sécurité alimentaire, qui pose problème depuis le déclenchement de la pandémie. L’Organisation arabe du développement agricole tire la sonnette d’alarme sur ce vecteur élémentaire à la survie et qui s’avère être l’un – sinon le – principal secteur menacé par la crise. En effet, l’accès aux denrées alimentaires et plus particulièrement aux produits agricoles et agroalimentaires devient une rude épreuve pour les agriculteurs et les consommateurs qui peinent à se déplacer jusqu’aux marchés de gros et aux unités de ventes en raison des mesures anti-transport interurbain. 

D’un autre côté, et en raison du confinement général et de la suspension de plusieurs activités vitales, l’agriculture pourrait être fortement menacée par le manque de la main-d’œuvre agricole, et par conséquent, par la réduction des récoltes. Ces scénarios ne s’appuient aucunement sur des exagérations alarmantes, mais, bien au contraire, sur des hypothèses fort probables. L’Organisation interpelle les politiques agricoles sur l’impératif de mettre en place une stratégie exceptionnelle dans l’optique de prévenir le déséquilibre offre/demande et d’éviter ainsi la flambée – quoique réelle – des prix. 

Vers l’appauvrissement de huit millions d’arabes !

L’Organisation attire, également, l’attention sur la chute des prix des combustibles et des énergies, et leurs impacts sur le déséquilibre économique et monétaire, notamment dans les pays producteurs, mais aussi dans les pays importateurs. Pis encore : le confinement général obligatoire et la suspension des activités agricoles et agroalimentaires préparent le terrain à une véritable tragédie sociale. L’augmentation du taux de chômage rime foncièrement avec la baisse du pouvoir d’achat, l’augmentation du taux de la pauvreté surtout chez les catégories sociales les plus vulnérables, à savoir celles qui sont rémunérées au jour le jour. L’on estime même que l’ampleur de la pandémie serait à l’origine d’un appauvrissement renforcé dans les pays arabes et que le nombre des démunis risquerait d’atteindre huit millions de personnes. Compte tenu de ces hypothèses amplement justifiées, l’Organisation appelle les décideurs arabes à prendre des mesures d’urgence et d’autres à moyen terme dans le but de prévenir la crise alimentaire et de soutenir les secteurs concernés et garants de la sécurité alimentaire, notamment l’agriculture et l’agroalimentaire. 

Place à l’exemption des taxes douanières !

Aussi, recommande-t-elle, comme mesures d’urgence, la garantie et le contrôle régulier des stocks alimentaires, la promotion du commerce inter-arabe desdits produits, surtout durant cette période, en misant sur la facilitation des procédures relatives à l’import-export. Elle suggère même l’exemption – sinon le retardement – des taxes douanières sur les produits alimentaires dans le cadre des échanges arabes, et ce, afin de garantir la nourriture pour tous et, surtout, au profit des classes vulnérables. L’Organisation ne cache pas son inquiétude quant au sort des petits agriculteurs qui sont, indéniablement, les plus sinistrés à cause de la pandémie. Elle appelle, ainsi, à la mise en place d’une stratégie appropriée au profit des petits agriculteurs, mais aussi au profit de tous les producteurs des denrées alimentaires. Enfin, elle incite les pays arabes à multiplier les actions de sensibilisation sur l’impératif de rationaliser la consommation afin d’éviter le déficit alimentaire. 

Programme d’urgence pour la sécurité alimentaire arabe

S’agissant des mesures à moyen terme, l’Organisation rappelle la déstabilisation qu’avait connu le secteur agricole à l’échelle arabe en 2008 et le recours réfléchi de l’Organisation à l’instauration du Programme d’urgence pour la sécurité alimentaire arabe ; un programme qui a été approuvé lors de la tenue, en 2009, du Sommet arabe et dont les retombées avaient été plus qu’honorables pour le quinquennat 2011/2016.  Les objectifs de la deuxième phase du programme, notamment pour la période 2017/2021, ont été présentés au Conseil économique et social de la Ligue des pays arabe pour approbation, ce qui fut. Aujourd’hui, et vu la crise qu’engendre la pandémie, l’Organisation vient de lancer la troisième phase dudit programme, en insistant sur son inéluctable durabilité pour une sécurité alimentaire infaillible dans la région. Parmi les mesures qui s’imposent à moyen terme, figure la création d’un mécanisme et / ou un Fonds arabe, destiné au financement du développement agricole. L’Organisation avait suggéré ce projet à maintes reprises aux décideurs arabes et avait même élaboré une étude détaillée sur les composants du projet. 

Booster l’investissement agricole

Ressusciter le programme arabe pour la nutrition s’avère être une nécessité afin de protéger les populations arabes pendant les catastrophes naturelles, comme c’est le cas pour le Covid-19. Parallèlement, l’amélioration du climat de l’investissement dans le domaine agricole aurait pour finalité de booster ce secteur boudé par les jeunes et de tirer profit de ses retombées salutaires et sur l’économie et sur la population. Promouvoir l’investissement agricole exige, par ailleurs, l’instauration de mécanismes de financement et d’appui aux petits agriculteurs, surtout qu’ils représentent la majorité écrasante des actifs dans ce domaine plus que stratégique. Promouvoir les échanges bilatéraux et plurilatéraux entre les pays arabes en matière de produits agricoles et agroalimentaires s’impose en vue de réduire la dépendance des pays arabes aux marchés occidentaux, qui pourraient faillir surtout dans des situations de crise. L’Organisation recommande aussi la promotion du rôle de la femme rurale dans la garantie de la sécurité alimentaire, surtout qu’elle endosse le plus gros lot en matière de besogne. 

Charger plus d'articles
Charger plus par Dorra BEN SALEM
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *