Le confinement, causé par la pandémie qui touche toute la planète, a bouleversé notre vie, notre quotidien, nos habitudes et nous a poussés à voir les choses autrement. Celui-ci va coïncider dans sa troisième phase avec la fête de l’Aïd, contraignant la plupart des parents à faire l’impasse sur l’achat des vêtements de l’Aïd Sghir.
Dur, déjà pour les adultes et aussi les enfants, de se priver de sortir de chez-soi, de profiter du beau temps qu’il fait, des vacances, des loisirs… Que dire alors de se priver de nouveaux vêtements pour célébrer comme il se doit l’Aïd ! Les enfants, probablement – en tout cas pour plusieurs- ne porteront pas de nouveaux vêtements à l’occasion de l’Aïd, bien que, prochainement, les boutiques de prêt-à-porter ouvriront leurs portes pour accueillir ceux et celles qui veulent gâter leurs enfants et leur offrir de nouveaux habits après avoir mis en place un protocole sanitaire strict pour éviter toute contamination, limiter la propagation de la pandémie et préserver la santé des êtres humains.
Nous avons contacté des parents d’enfants pour avoir leurs avis concernant ce sujet et savoir s’ils sont prêts à prendre des risques pour faire plaisir à leurs enfants en leur offrant de nouveaux vêtements, ou s’ils préfèrent s’abstenir afin de les protéger, en tentant de trouver une solution de rechange pour célébrer l’Aïd, et chavirer les petits cœurs des enfants à leur manière… Témoignages…
Le budget prévu au départ sera consacré à l’achat de sucreries et petits gâteaux traditionnels
Mouna est une maman de deux filles, Meysam et Mayar âgées respectivement de 7 et de 4 ans, qui, depuis le mois de mars dernier, étaient obligées de rester confinées avec leurs parents chez elles. «Mes deux filles commencent vraiment à s’ennuyer, parce qu’elles ont l’impression d’être prisonnières », s’insurge Mouna, professeur de français. Et de continuer: « Et pourtant, elles sont conscientes de ce qui se passe au juste, mais la petite, Mayar ne cesse de me poser la question à chaque fois, si on va fêter l’Aïd, si elle va mettre de nouvelles fringues, si on va sortir pour voir la famille, les amis et les proches et si on va aller au manège ! J’ai dû lui faire comprendre qu’exceptionnellement, cette année sera différente et qu’on peut se faire plaisir en préparant, ensemble des pâtisseries chez soi, au lieu de dépenser de l’argent pour des vêtements qu’elle ne portera probablement pas le jour de l’Aïd». Mouna pense, d’ailleurs, que le fait de prendre un risque accru, en se rendant aux boutiques de prêt-à-porter, juste pour se procurer de nouveaux vêtements que les enfants confinés à la maison ne porteront pas finalement n’a pas de sens ! « Je préfère faire plaisir à mes enfants, leur apprendre que l’Aïd peut être fêté autrement, dépenser un budget qui a, principalement, été prévu pour l’achat des vêtements pour faire des pâtisseries chez soi. Elles seront plus heureuses toutes les deux ! », ajoute Mouna.
Les vêtements achetés seront lavés à l’eau chaude
Quant à Nesrine, doctorante en droit et maman également de deux enfants, Mariem qui fêtera bientôt ses huit ans et Mazen 7 ans, elle partage le même avis que Mouna.
Elle prévoit d’en discuter tout d’abord avec son mari et si jamais ils se mettent d’accord pour l’achat de nouvelles tenues, son mari se chargera de cette affaire et ira seul, dans une ou deux boutiques de prêt-à-porter qui ouvriront leurs portes prochainement, pour effectuer les achats nécessaires, en ayant en tête la taille et la pointure de chacun de ses enfants. Nesrine, insiste également sur le fait que, dans le cas où ses enfants porteront de nouveaux habits pour la fête de l’Aïd, elle ne manquera pas d’être très vigilante. Elle les lavera à température chaude avant de leur faire porter ces tenues pour éviter tout risque de contamination.
« Quant à mes enfants, la question de porter ou pas de nouveaux fringues ne se posent pas pour eux ! Car Mazen est plutôt intéressé par les jouets, alors que Mariem est passionnée par l’art culinaire… Des intérêts qui leur feront plaisir plus que le fait de porter de nouveaux vêtements dans une situation aussi particulière dans laquelle on vit actuellement», ajoute Nesrine.
Les vêtements ne sont pas prioritaires pour le moment
Le problème d’achat des vêtements de l’Aïd ne pose pas problème pour Soumaya, professeur de sciences physiques et maman de Alma,12 ans, et Adem, 17 ans. Elle en a déjà profité des soldes de l’année dernière pour renouveler la garde-robe de ses enfants. Elle témoigne à ce sujet, en notant que, justement, les vêtements de l’Aïd ne sont pas prioritaires, surtout pendant cette conjoncture exceptionnelle. «Eviter le risque de propagation de la pandémie en s’abstenant de faire le shopping, même si les boutiques ouvriront leurs portes, est une décision plus sage », pense-t-elle.
Elle ajoute que ses enfants sont suffisamment grands pour accepter cette décision. Ils continueront à profiter du confinement pour continuer à pratiquer des activités ludiques, réviser, lire… et vivre des moments en famille… «C’est ça l’essentiel, tout le reste n’a pas vraiment d’importance », conclut Soumaya.