Les crises font décidément partie de l’ADN du CA : Touché mais pas coulé !

La feuille de route du futur patron du CA est assez claire : il aura tout à rebâtir et surtout rompre avec certaines « pratiques», tels que les achats de joueurs à des prix surévalués, les reventes à perte, les salaires disproportionnés, les primes indues et même les prises de décisions aux antipodes des intérêts du club.

Des sommations de la commission des litiges aux innombrables paiements à honorer en passant par les rappels de la Fifa, le Club Africain vit une saison cauchemardesque, rythmée aussi par les « affaires » et leur impact sur un club qui peine à se projeter en cette année du centenaire. Au CA, le quotidien est mouvementé à intervalles réguliers. C’est forcément un modèle réduit de notre société où les relations sont aussi variables que la météo avec un jour chaud et sec, puis le lendemain pluvieux et venteux.

A presque cent ans d’existence, le CA se retrouve à la croisée des chemins, à un chapitre important de son histoire. Et en l’état, la frustration de ne pas voir un CA compétitif, ambitieux et géré avec doigté , est plus que palpable dans le microcosme clubiste.

Comme dans une tragédie, le CA se bat pour exister, perdurer et garder la tête hors de l’eau. Sauve qui peut, actuellement, le sort du CA est incertain. Aux innombrables affaires, s’ajoute l’incertitude en haut de la pyramide clubiste. Le président est annoncé partant alors que le navire menace de couler.

Qui va régler l’ardoise ? Qui va reprendre un club qui traîne un déficit abyssal ? Actuellement, des rumeurs sporadiques soufflent dans l’air. Mais rien de concret. Les spéculations vont bon train.

Mais dès qu’un nom ressort, le souffle retombe rapidement, juste le temps d’alimenter les potins à Bab Jedid par une tempête de rumeurs.

La patience a des limites

Aujourd’hui, le CA navigue à vue et inquiète même s’il n’est jamais question de parler de désamour entre cette institution du football tunisien et ses supporters. Des fans qui attendent qu’un sauveur s’annonce ou que les figures emblématiques s’unissent pour sauver ce géant aux pieds d’argile. Bref, ils aspirent à ce qu’une nouvelle ère mette fin à plus de deux décades de désillusions, entrecoupées de très rares éclaircies. C’est qu’en plus de vingt ans, le CA a surtout vu ses principaux concurrents, l’EST, l’ESS et le CSS, garnir leurs vitrines de trophées, pendant que le club de Bab Jedid voyait son prestige s’étioler au fil du temps, avec au final, un bilan famélique pour l’un des clubs les plus titrés de Tunisie.

Forcément, la patience des inconditionnels a des limites. Une limite atteinte actuellement pour des fans qui appellent de leurs vœux un changement de bureau et davantage d’engagement et d’implication des composantes clubistes afin de préserver à terme ce bastion en péril. Sauf qu’en attendant que leur souhait soit exaucé et que le soulagement prédomine de nouveau, il va falloir de nouveau mettre la main à la pâte et « cotiser » afin de parer au plus urgent. Il s’agit urgemment de traiter le dossier des 800 000 euros de l’OM, les 120 000 dinars de « frais de justice » pour Me Ali Abbes, sans oublier le mystérieux dossier des deux jeunes camerounais. Pour ces deux derniers, Song et Yimga, nul doute que l’exécutif en place n’a pas manqué d’entamer le peu de crédit qu’il restait encore au club !

Après moi le déluge !

Ce serait douloureux à admettre et à supporter, mais, en l’état, le CA risque de finir la saison bredouille. Un CA qui a besoin d’une organisation pérenne autant que d’un président furtif, version « serial-winner » ponctuel : « On ne construit pas un bonheur sur les ruines d’une longue misère ». Abdessalem Younsi l’a compris à ses dépens.

Slim Riahi est passé par là. Le CA aura, en effet, été marqué par une instabilité chronique durant le « règne » sans partage de Riahi. Le CA aura consommé plus d’une dizaine de techniciens de type « consommable » alors que les joueurs ont défilé à la vitesse grand « V » sans s’inscrire dans la durée.

Clairement, la feuille de route du futur patron du CA est assez nette : il aura tout à rebâtir et surtout à rompre avec certaines «pratiques » tels que les achats de joueurs à des prix surévalués, les reventes à perte, les salaires disproportionnés, les primes indues et même les prises de décisions aux antipodes des intérêts du club !

Néfaste à la santé financière du CA, cette gestion de type ruineuse initiée par Riahi, et quelque peu « entretenue » par son successeur, aura surtout servi à combler les exigences financières des agents de joueurs, véritables bénéficiaires de la situation.

C’est comme ça que se passe au Club Africain ! Chaque période de mercato met une nouvelle fois en évidence le système opaque des transferts et peut-être des « rétro commissions »…

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