Ligue 1 | Casser les codes établis : La course à l’échalote

Le plus dur pour nos footballeurs serait de faire en sorte que l’émotion  ne soit pas morte, même s’il faudra certainement trouver de nouveaux repères. Pour nos acteurs du jeu, ce sera peut-être comme pour des comédiens qui auront besoin d’une personne pour leur souffler leurs répliques! Restés dans l’ancien texte qui a évolué depuis, ils devront apprendre un nouveau scénario.

Dans l’absolu, selon le protocole prévu, tout devrait bien se passer. Rassurons donc les anxieux, la FTF veille au grain. Il serait même surréaliste de dire que la reprise des répétitions est précipitée. Seul bémol, la trésorerie de nos clubs est forcément chancelante et il faudra la renflouer. Mais ce n’est pas tout.

Volet éventuels déroulers des matchs, c’est encore  incertain, sachant que la FTF a posé ses conditions, ses exigences et ses préalables avant tout coup d’envoi. Il faut comprendre par là que le fait que la FTF s’aligne sur les conditions de la CAF renvoie notre football à réviser son modèle.

En clair, notre matrice ou plutôt les standards de notre sport-roi souffrent d’un manque cruel d’infrastructures de base. Nos installations sont obsolètes et notre infrastructure est désuète. Et en l’état, forcément, la responsabilité incombe à l’Etat. Positivons toutefois et espérons que les aires de jeux sélectionnés reçoivent la «bénédiction» de l’instance continentale.

Un football totalement aseptisé

Passons au jeu, maintenant. Là, la FTF n’a rien négligé. En Ligue 1 et en Ligue 2, à l’avenir, du moins le temps que la «menace» soit intégralement neutralisée, fini les embrassades et les tapes dans les mains entre joueurs. Désormais, tout ce beau monde sera encadré par des consignes sanitaires strictes (même à l’entraînement).

Le plus dur cependant sera de faire en sorte que l’émotion  ne soit pas morte, même s’il faudra certainement trouver de nouveaux repères. Bref, pour nos acteurs du jeu, ce sera peut-être comme pour des «comédiens» qui auront besoin d’une personne pour leur souffler leurs répliques !

Restés dans  l’ancien texte qui a évolué depuis, ils  devront apprendre un nouveau scénario. Bientôt donc, c’est toute l’architecture de notre sport-roi qui serait redessinée. Tout est draconien, tout est à prendre ou à laisser selon la missive de la FTF. Lisiblement, le protocole qui  «flèche» le retour vers les terrains ne laisse pas de place au laxisme. Le football retrouvera une tout autre scène même si les règles sont les mêmes et le terrain toujours aussi rectangulaire.

A double tranchant

Bien entendu, avec les enceintes à huis clos (un air de déjà-vu), l’interdiction de se serrer la main entre joueurs, la proscription des célébrations effusives en cas de but, les contacts physiques réduits au strict nécessaire, le port du masque obligatoire pour l’encadrement et les remplaçants, sans oublier les mesures restrictives, toute cette panoplie ouvrira une période inédite sur le terrain, qui est habituellement l’espace de libre expression des footballeurs. Mais le jeu en vaut la chandelle (foot business oblige). Il faut donc s’adapter même si ça peut provoquer de l’anxiété chez certains.

Globalement, la mise en place du protocole peut sembler contradictoire avec le sport de compétition, où on apprend surtout aux joueurs de se lâcher. Il y aura peut-être beaucoup de nervosité, mais autant de motivation à reprendre aussi. Ce sera à double tranchant, et c’est comme après une blessure, si le joueur est bien préparé, les sensations reviendront vite.

Aujourd’hui, nos clubs ont largement été éprouvés par le contexte de crise sanitaire qui les a contraints à revoir leur routine. Maintenant, place à la reprise de l’entraînement, avec plus ou moins un certain délai d’adaptation. Mais rien ne sera comme avant, car en l’état, reprendre dans ces conditions, c’est casser les codes qui sont établis depuis des dizaines d’années. L’espoir fait vivre, mais l’espoir est surtout une force qui déplace des montagnes. Il faudra en ce sens réduire le temps d’étonnement et de surprise par une forme d’anticipation.

A n’en point douter, les équipes qui s’adapteront le plus vite auront un avantage conséquent.  Quant aux groupes qui auront besoin de repères et de rituels très précis, nul doute qu’ils seront plutôt sensibles à être déstabilisés ! Bref, ceux plus intuitifs le seront moins.

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