Accueil Culture Série « The Eddy », créée par Jack Thorne : Bienvenue dans un Paris Jazzy soporifique

Série « The Eddy », créée par Jack Thorne : Bienvenue dans un Paris Jazzy soporifique

Annoncée comme étant une immersion dans un Paris Jazzy, la création Netflix, réalisée dans un premier temps par Damien Chazelle (Réalisateur oscarisé de La La Land), divise. Forte d’une flopée d’acteurs et actrices français et franco-maghrébins confirmés qui font son fort casting, les spectateurs retrouvent le Tunisien Dhafer Zine El Abdine pour une apparition remarquée. Evidemment, pas assez pour sauver le navire …

Cette mini-série de huit épisodes de presque une heure chacune suit le parcours d’un jazzman Newyorkais noir qui s’est installé à Paris pour diriger un club de jazz prisé. Sa mission s’est avérée très difficile : il ne tardera pas à découvrir les aléas du monde de la nuit parisienne, du banditisme, du vol, des pots de vin et de la police non moins complice et insouciante. Ses amours, ses désamours, ses inimitiés et amitiés diverses sont étalées au fil des épisodes, présentés comme des chapitres titrés de leurs prénoms.

Dirigée par 4 scénaristes et réalisateurs, « The  Eddy » (le nom du club)  s’est bien vendue avant son lancement : elle avait tous les atouts nécessaires, censés faire de cette création un petit bijou, seulement, elle manquait d’éclat avant de s’essouffler progressivement peu avant la fin.

Damien Chazelle, réalisateur et cinéaste en vogue de 35 ans, n’a fait que lancer les prémices de cette série, avec des repères et une thématique avant de céder sa place à des confrères. Les deux premiers épisodes qu’il a signés ont été confus, peu attachants, plats, avec une narration et des personnages éclatés, tout aussi tourmentés, ressentis à travers les mouvements d’une caméra nerveuse, dans un Paris noir et bilingue.  « The Eddy », c’est aussi le métissage culturel des personnages faussement bohèmes ou Bobo, peu spontanés, représentés néanmoins par un casting alléchant, dirigé jusqu’à la fin derrière la caméra par Leila Marrakchi, Houda Benyamine ou Alain Poul. Seulement la série ne prend pas du tout comme cadre le Paris plaisant à voir ou dans lequel on se plairait de vivre, mais se pose plutôt dans le 13e arrondissement de Paris, quartier d’enfance de Damien Chazelle, avec sa banlieue mélangée, connue pour ses slogans arborés et ses graffitis. La série se distingue néanmoins par sa musique mélange de jazz et de hip hop, signée, Glen Ballard.

Le terrain était tout autant favorable à l’émergence d’un bijou télévisé, mais la disparition précoce du personnage interprété par Tahar Rahim a refroidi : le nom de cet acteur a été comme usé pour attirer, tout comme celui de Chazelle Leila Bekhti et la sublime Johanna Kulig (qu’on a pu découvrir dans Cold War de Pawlikowski) n’ont pas pu sauver la mise. La narration de la série était confuse, éclatée à l’image de son personnage principal, le prénommé Elliott, qui se perd dans des dialogues franco-anglais pauvres.  Sa relation avec sa fille, incarnée par Amdandla Stenberg, est tumultueuse, et vient accentuer son malaise et qui nous en met une couche.

Dans une narration lente, linéaire, en tant que spectateur, on ne fait qu’effleurer des personnages ordinaires sans trop s’y attacher, croiser des Guests comme Benjamin Biolay ou Dhafer Zine el Abidine, repousser finalement Eliott, le personnage principal perdu et évasif, ou ne pas supporter les apparitions d’une Leila Bakhti, enfermée dans le rôle de la veuve éplorée qui tourne en rond.  Actuellement, la mini-série n’est pas renouvelée par Netflix. Et on peut comprendre …

Charger plus d'articles
Charger plus par Haithem Haouel
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *