Plusieurs blocs à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont affirmé leur intention de voter la motion déposée par le groupe de la Coalition Al Karama qui appelle l’Etat français à demander des excuses au peuple tunisien pour les crimes commis pendant et après la période coloniale, une fois que certaines modifications y auront été apportées.
Divisés sur la nature des amendements à apporter au texte de la motion, les députés ont été, toutefois, unanimes à souligner la nécessité de la modifier en y apportant des précisions sur la période visée ou à travers la suppression de certains passages.
A ce propos, le député du bloc démocratique, Khaled Krichi a fait observer qu’il faut déterminer la période concernée pour exiger des excuses de la part de la France.
« Des excuses doivent être adressées à des organisations et des personnalités nationales telles que Farhat Hached, Habib Bourguiba et autres », a-t-il dit, affirmant que le mouvement Echaab votera cette motion après des modifications.
Le député du bloc du mouvement Ennahdha, Samir Dilou a, à son tour, indiqué que son parti exige plus de précisions sur la période concernée et sur quelques notions figurant dans la motion comme « l’évacuation agricole ».
De son côté, le député du bloc Ennahdha, Ali Laârayedh a souligné, dans une publication sur le réseau social Facebook, que le moment était mal choisi pour soulever cette question.
« Soulever cette question dans les circonstances actuelles en Tunisie et en France sans coordonner avec les institutions de l’Etat telles que la présidence de la République, la présidence du gouvernement et le ministère des Affaires étrangère, ne sert en aucun cas les intérêts de la Tunisie et ses relations avec l’Etat et la société française », a-t-il écrit.
Le député du bloc démocratique, Hichem Ajbouni a insisté, quant à lui, sur la nécessité d’insérer une clause sur la réparation financière et de déterminer la période, en veillant à ne pas y inclure la période post coloniale et en évitant les points litigieux.
Pour sa part, le président du bloc du parti Qalb Tounes, Oussema Khlifi, a demandé de modifier le texte de la motion, en prenant en considération le fait que la France est le plus important partenaire économique de la Tunisie.
Pour sa part, le bloc du Parti destourien libre (PDL) a souligné, dans une déclaration, la nécessité d’amender le texte en adressant des demandes du Parlement au Président de la République.
Il faut aussi, selon le bloc, « retirer les expressions qui ne sont pas à la hauteur du discours politique cohérent et adapté aux constantes de la politique étrangère de la Tunisie basées sur le respect mutuel entre les pays et qui font prévaloir l’intérêt suprême du peuple tunisien ».
La France est un partenaire économique et stratégique important, rappelle le PDL, ajoutant que près d’un million de Tunisiens de différentes générations y résident.
Le PDL a, par ailleurs, estimé que la France devrait demander des excuses au peuple tunisien pour les souffrances subies lors de la période coloniale (du 12 mai 1881 au 20 mars 1956).
Le bloc PDL a, en outre, réclamé le retrait du point relatif aux indemnisations car « les résistants et les militants du mouvement de libération ne réclament jamais une contrepartie pour leur militantisme et leurs sacrifices pour leur pays ».
Il a aussi réclamé l’ajout d’un point pour l’évaluation et la révision des accords relatifs au sel et au pétrole afin d’optimiser leur rendement en faveur du peuple tunisien.
Le bloc de la Coalition Al Karama avait présenté au parlement un projet de motion objet de la séance plénière de ce mardi.
La motion appelle le parlement à demander des excuses de l’Etat français pour les crimes commis pendant et après la colonisation.
Liberte
9 juin 2020 à 17:27
Mais vous prenez vos rêves pour des réalités, la France s’en fiche complètement