Les travaux de la plénière ont repris par la lecture du texte de la motion présentée par le groupe de la Coalition Al Karama.
La motion appelle le parlement à demander des excuses de l’État français pour les crimes commis pendant et après la colonisation.
Le président du groupe Al Karama Seifeddine Makhlouf, qui a donné lecture à la motion a notamment évoqué les massacres perpétrés dans les différentes régions du pays pendant la colonisation. Selon lui, cette motion constitue une reconnaissance des sacrifices consentis par les martyrs de la Tunisie et une rectification de l’histoire du pays.
Il a fait observer que le groupe Al Karama a choisi de présenter le projet de motion le 12 mai dernier, date de l’installation du protectorat français en 1881 et de l’évacuation agricole en 1964. Les demandes d’excuses ont été présentées par tous les peuples qui ont connu de l’oppression dont la France qui a, à son tour, demandé des excuses de l’État allemand, a-t-il fait observer.
Et d’ajouter que le président français Emmanuel Macron avait lui même déclaré que la colonisation est un crime contre l’humanité.
J’aurais souhaité que le président de la République soutienne la position du groupe Al Karama au sujet de cette motion, a-t-il poursuivi.
Le député Salem Labyadh (Echaab) a, de son côté, critiqué une tentative de renvoyer ce litige au président de République et au chef du gouvernement.
Il a appelé le parlement ainsi que le groupe qui a proposé ce projet à assumer l’entière responsabilité concernant la motion et autres initiatives.
Le député a, également, appelé les forces politiques et les groupes parlementaires à éviter d’impliquer l’Exécutif dans ce dossier.
Des débats houleux ont marqué la reprise des travaux de la plénière. Le député d’Ennahdha Imed Khemiri a critiqué les déclarations « diffamatoires » faites plus tôt dans la journée par la présidente du Parti destourien libre.
Cette dernière avait estimé que l’absence des députés d’Ennahdha et du président du parlement Rached Ghannouchi de la séance d’ouverture est une manière de se dérober devant leurs responsabilités.
À noter qu’une polémique a éclaté concernant l’article 141 du règlement intérieur relatif aux motions législatives.
À ce sujet, Mohamed Goumani a fait savoir que l’utilisation « inappropriée » de cet article ouvrira la voie aux motions qui auront des conséquences sur les priorités législatives et de contrôle et impliquera le parlement dans des questions politiques, idéologiques, historiques et régionales qui provoqueront des divisions et nuiront à l’image de l’institution.