Le juge d’instruction du Tribunal de première instance de Jendouba a émis, jeudi, des mandats de dépôt à l’encontre de trois femmes dont l’une est impliquée dans l’achat d’un nourrisson d’un mois et demi.
Une infirmière et une fonctionnaire à l’hôpital régional de Jendouba sont également incarcérées dans cette affaire, indique à l’agence TAP, le porte-parole du tribunal Skandar Zoghlami.
Les trois femmes sont accusées de formation d’un groupe en vue de commettre des crimes relatifs à la traite des personnes en exploitant une situation de vulnérabilité, abus d’autorité, acceptation de sommes d’argent afin d’obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation, utilisation d’un fonctionnaire public de son statut pour obtenir des avantages dont il n’a pas le droit, selon le Code pénal et la loi n° 61-2016 contre la traite des personnes.
L’affaire remonte au 9 juin 2020, suite à l’émission d’un avis d’alerte auprès du ministère public par le délégué régional de l’enfance de Jendouba autour de la vente par une mère célibataire de son nourrisson à une femme vivant seule. Après enquête, l’équipe chargée de la lutte contre la violence faite aux femmes et aux enfants relevant de la garde nationale de Ghardimaou a effectué une descente au domicile de la femme ayant acheté le nourrisson. Le bébé a été restitué à sa mère biologique qui reste en état de liberté, dans l’enquête en cours sur ordre du juge d’instruction.
De son côté, la directrice de l’hôpital régional de Jendouba Leila Labidi indique que la mère qui a cédé son bébé s’était présentée au service de néonatologie de l’hôpital en mai 2020 pour le suivi de sa grossesse et avait décidé de garder son bébé.
Tout en démentant les accusations portées au personnel de l’hôpital, la directrice mentionne que le nombre de naissances hors mariage à l’hôpital peut atteindre 6 naissances par an, précisant que certaines mères abandonnent leur bébé tandis que d’autres préfèrent le garder.
Le 14 septembre 2018, un mandat de dépôt avait été émis à l’encontre d’une sage-femme travaillant à l’hôpital de Jendouba pour corruption. Des gardes nationaux ont découvert cachée, dans son bureau, une somme d’argent reçue d’un citoyen pour aider sa femme accoucher.
Liberte
12 juin 2020 à 18:04
C’est grave ce crime d’un enlèvement d’un bébé d’un mois et demi, pour un but commercial, c’est la peine de mort pour ces trois femmes.