L’Italie est le pays de Dante, de Léonard de Vinci mais aussi de Morricone ! La nouvelle de la mort d’Ennio Morricone, survenue le lundi 6 juillet à l’âge de 91 ans, a fait la une des médias du monde entier. Voilà comment les plus grands journaux veulent se rappeler du grand Maestro.
La CNN se souvient de lui comme le compositeur, connu internationalement pour les mélodies uniques des films «Le Bon, la Brute et le Truand» et «Il était une fois dans l’Ouest». Le génie du «Le Bon, la Brute et le Truand» est dans sa composition, avec seulement deux notes, Morricone s’est inspiré du hurlement d’un coyote. Les notes sont les mêmes pour les trois protagonistes, mais elles sont faites par un instrument différent : une flûte pour le bon, un arghilophone (semblable à une ocarina) pour la Brute et une voix humaine pour le Truand.
Pour le New York Times, «l’un des créateurs les plus polyvalents et influents de la musique de cinéma moderne au monde est décédé». Pour de nombreux cinéastes, souligne le journal new-yorkais, «Maître Morricone était un talent unique, qui a créé l’accompagnement mélodique de comédies historiques, de thrillers et de drames de réalisateurs tels que Bernardo Bertolucci, Pier Paolo Pasolini, Malick, Roland Joffe, Brian De Palma, Barry Levinson, Mike Nichols, John Carpenter et Quentin Tarantino». Le New York Times a également rappelé que Morricone, qui vivait à Rome, quand il avait à composer un nouveau film, s’enfermait souvent dans sa maison pendant des semaines et il travaillait assis à son bureau, et non au piano, parce qu’il prétendait écouter la musique dans sa tête pour pouvoir l’écrire directement à la plume, sans avoir besoin de la jouer.
Le British Daily Mail rappelle les bandes originales de «Le Bon, la Brute et le Truand» «Mission» et «Cinéma Paradiso»qui «ont fait de Morricone l’un des compositeurs du grand écran les plus célèbres et les plus prolifiques au monde». La BBC le décrit comme «Le compositeur italien, dont les mérites incluent aussi les «spaghetti-westerns» qui ont fait de Clint Eastwood une grande star mondiale».
«Son travail a contribué à définir le western et tous les genres du cinéma», souligne The Guardian, également sur la première page. Le français Le Figaro se rappelle du Maestro comme le «fidèle collaborateur de Sergio Leone» autre grand personnage du cinéma italien et mondial que Morricone a fréquenté depuis l’école primaire.
La disparition de Morricone fait également la une sur la presse espagnole : El Pais parle de la mort de «l’un des meilleurs musiciens de l’histoire du cinéma», pour El Mundo, il fut «un grand innovateur des bandes sonores».
Les nouvelles de la disparition de Ennio Morricone, on les retrouve également sur différents sites web des principales agences de presse en Russie – Ria Novosti, Tass et Interfax – ainsi que sur le site du journal hongkongais South China Morning Post.
Morricone est né à Rome le 10 novembre 1928. Il a commencé à jouer de la trompette — son père était trompettiste — et à l’âge de 12 ans, il commence à fréquenter le prestigieux Conservatoire de Santa Cecilia, pendant les années de la Seconde Guerre mondiale où Rome était occupée par les nazis. Il semble que, comme tous les garçons, il était aussi bon au football (il a toujours été un fan de la Roma) et dans les interviews, il a raconté que «comme tout garçon, il avait songé à devenir un médecin et joueur d’échecs».
Après le Conservatoire et après ses études d’harmonie et de composition complémentaires, Morricone commence à écrire et à composer pour le cinéma au milieu des années 1950, alors qu’il est également auteur-compositeur pour «RCA Italiana», une maison très connue de disques.
Il a composé plus de 500 œuvres et vendu plus de 70 millions de disques au cours de sa carrière.
Lauréat de deux Oscars, Morricone a également remporté trois Grammy Awards, quatre Golden Globes, six Baftas, dix David di Donatello, onze Rubans d’Argent, deux European Film Awards, un Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière et un Polar Music Prize. En 2017, il a reçu l’insigne de Chevalier de la Grande Croix de l’Ordre du Mérite de la République italienne.
Adieu Maestro ! Tu es parti, mais ta musique reste !