Accueil Culture Erkez Hip-Hop à «Sahryet ete Hammamet 2020» : Vivement contemporaine, vivement populaire !

Erkez Hip-Hop à «Sahryet ete Hammamet 2020» : Vivement contemporaine, vivement populaire !

Rien n’est impossible dans la planète musique, toutes les fusions sont possibles, les frontières y sont abolies et les voyages se font au gré des envies avec pour seuls visas le respect de l’âme et les sensibilités faites d’atomes crochus. Et Erkez Hip-Hop en est une des nombreuses expressions de cette ouverture d’esprit totalement affranchie et extrêmement tonique.

Prévu le week-end dernier et reporté à cause des intempéries, le concert de Erkez Hip-Hop à Hammamet s’est tenu avant-hier soir devant un public nombreux. L’énergie exceptionnelle de ces artistes, la voie qu’ils ont choisie ont interpellé plus d’un. Une rencontre improbable entre deux univers si éloignés, mais qui partagent l’esprit pop comme espace commun. Entre le mézoued et le rap, Erkez arrive très bien à faire bon ménage et même plus.

Rien n’est impossible dans la planète musique, toutes les fusions sont possibles, les frontières y sont abolies et les voyages se font au gré des envies avec pour seuls visas le respect de l’âme, et les sensibilités faites d’atomes crochus.

Erkez Hip-Hop est une des nombreuses expressions de cette ouverture d’esprit et cette liberté qui caractérise ce genre de projet à plus d’un niveau :

D’abord, Erkez Hip-Hop n’est pas une expérience orpheline et occasionnelle, c’est une vision qui s’inscrit dans un projet global porté par le collectif Debo, composé de jeunes rappeurs, ingénieurs du son, musiciens, photographes et  d’artistes graffeurs qui œuvre pour des projets à vocation culturelle, sociale et éducative en Tunisie à travers la musique. Cette dynamique, qui caractérise ce projet, rend le produit en perpétuelle gestation. Erkez Hip-Hop évolue au gré des rencontres, se colore de sonorités nouvelles, se nourrit de paroles innovantes. Chaque musicien apporte son grain de sel, chaque instrument ouvre une piste et chaque voix un univers.

Vipa, Massi, Tiga Blakna et Mohamed Ali Chebil se font accompagner d’une formation atypique entre boîte à rythme, les percussions bendir et darbouka, le mézoued et le qanûn qui nous font découvrir des pistes nouvelles. Les sonorités se mélangent, les mondes se rencontrent et les voix portent une réflexion et une pensée. Les mots du rap fusent, ils se laissent glisser en nous dans la subtilité du rythme d’un populaire familier. Erkez veut dire danser en tapant des pieds, bien fort sur le sol. C’est une manière de rejoindre une autre prise de l’espace qui caractérise le rap. Entre la pop des quartiers populaires et celle de la musique urbaine plus frontale, plus entreprenante, il n’y a qu’un pas à franchir pour créer des zones d’intersection. Et ça marche à merveille.

La soirée du mercredi à Hammamet était une belle démonstration d’artistes d’horizons différents, mais unis dans un univers de création sans frontières, parfaitement libre et libéré des clichés et des modes figés. Des artistes rêveurs, voyageurs et surtout innovateurs qui ont réussi un métissage heureux entre des instruments anciens et modernes sur une trame de musique synthétique qui s’est révélée incroyablement harmonieuse.

Chacun des quatre chanteurs a offert de sa personnalité au projet, l’envoûtement du mézoued qui se mixe à  un souffle soufi, le rap avec ses paroles crues et poignantes, les métaphores subtiles, les images innovantes et inventives, l’attitude «No limit» dans l’exploration musicale ont fait l’originalité de cette soirée.

Les artistes d’Erkez Hip-Hop, avec leur background riche en musique urbaine et traditionnelle, cherchent, d’après cette fusion, à expérimenter le carrefour des genres et des disciplines, ainsi qu’à montrer une des facettes inconnues de la   scène tunisienne, à la fois enjouée et enragée.

 Erkez Hip-Hop veut se consacrer à une pratique musicale et théâtrale où les instruments traditionnels peuvent jouer un rôle très important dans le but d’avoir une musique vivement contemporaine et originale.

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